MOTHIKA - Âmes-Soeurs Nocturnes (BoyxBoy)

Chapitre 52 : I wanna start a fight...

(Le rythme de publication est un peu le chaos parce que je veux présenter une participation au prix Jacques Sadoul de ActuSF cette année, et heureusement pour moi c'est sur le thème de la Romantasy, et les vampires sont à l'honneur, donc c'est ma chance de peut-être faire quelque chose qui puisse être pris...) 
(croisez les doigts pour moi, je vous tiendrait au courant ici de toutes façon!) 
(tout de suite, la suite de votre feuilleton, et je vous annonce qu'il reste offciellement vingt chapitres, et que d'ici 2 chapitres on aura les origines de Valère, et d'ici 4 chapitres, du bon gros smut des familles, si je me souviens bien.) 

 Lisette est immédiatement partie chercher Bones, parce que là... C'est trop grave.
On entends, de l'autre côté du rideau de fer qui barre l'entrepôt dans lequel se trouve le bar clandestin des FullMoons, les motos des Reds qui vrombissent, parce que ouaih, les tactiques d'intimidation des bikers, à rester en cercle à faire "vroum", apparemment ça a encore son petit succès chez les tocards.
Et ça prévient le voisinage de se barrer ou du moins, pas choisir pile ce moment pour sortir les poubelles...
Le souci, c'est qu'au bruit, ils sont largement plus de cinq ou six, quoi...

"Y'a les Chiropteras avec eux...Leur chef, Lucinda..." Nous balance la Lycane qui nous a prévenu de leur arrivée, en regardant par le trou dans le rideau de fer. "Et quelques Ghoules, et deux Harpies, une Banshee..."
"Sales traîtes," siffle Delilah.
"Les Chiropteras..." Mothika serre ma main dans la sienne, l'autre tenant fermement son épée en argent. "La descendance de Dracula..."

"Il était comment, le vieux Dracula?" Je demande, pour pas penser au fait qu'on va se la donner façon baston de comptoir avec des grand malades à la botte de mon cher daddy-oh. Qui brille d'ailleurs par son absence, ce qui est pas pour me rassurer. J'aurais pensé qu'à force il viendrait me chercher lui-même.
"Vald était... Un grand guerrier," soupire mon assassin, me renvoyant un sourire en coin.
"Non, en vrai?" Parce que je commence à le connaître, à force.
"Un sale con." Mothika renifle. "Mais efficace."
"Sur une échelle de un à Buffy, Stocker s'est planté à quel point?"
"Non mais Bram voyait les choses avec le prisme du romantisme..." Qu'il avoue avec un petit sourire. Et je ricane, parce que c'est la manière la plus diplomatique de dire qu'un type a bien brodé ce qu'il voulait avec la réalité, teh.

Lisette revient à ce moment-là avec Bones, qui a vraiment une meilleure gueule que tout à l'heure, et presque l'air en forme, en vrai. Bonne nouvelle.
J'ai pas le temps de lui demander pour Lula évidemment, on fera ça autrement que pendant une crise diplomatique, mais je croise son regarde et ce que j'y lis me rassure assez. En passant pour se precipiter dehors, il tape sur mon épaule, et me fait un signe de tête.

Mon ami sort de l'entrepôt en compagnie de Lisette et d'une dizaine de ses lieutenants... Avec un courage que j'admire, hein... Mais qui me terrifie aussi.
Il est aussi brave qu'il a un instinct de protection débilement grand. Chef de meute jusque dans ses lacets, ce formidable idiot...

On se regarde avec Mothika...
Et on se précipite vers la petite ouverture du rideau de fer avant que quelqu'un d'autre ait l'idée, histoire de pouvoir mater ce qui se passe dehors.
S'il faut intervenir, autant être rapide.

Des dizaines. Ils sont des dizaines, descendant de leurs bécanes, comme un cliché de gang option Marlon Brando dans le cliché de fond de cale humide.
Rapide calcul.... Non. J'arriverai pas à les tenir avec mes effluves. Peut-être deux cent gugusses? J'ai pas l'énergie... Fait chier.

 Evidemment, y'a leur Cheffe en tête de file, tous les autres petits scouts du dimanche derrière elle.
Tia, la leader des Reds, la rivale de toujours de Bones. Qui s'en cogne assez du pacte de non-agression entre Nocturnes pour avoir déjà buté des membres des FullMoon en plaidant la légitime défense pour dépassement de territoire. Gros mensonge. Énorme cafarde.

Grande, cuir à patches sur T-shirt déchiré, abdos de fer apparents, cheveux noirs hirsutes et l'envie visible de passer pour la méchante d'une série télé d'il y a vingt ans quand on la croise dans la rue. En tout cas, elle fait beaucoup d'efforts pour coller à mon pire cauchemar de nanard.
Elle est cintrée. Cintrée à être abattue pour pas filer la rage aux autres... Et autant j'avais de la compassion pour elle lors de ma petite cascade au Tribunal, autant là...
Qu'elle aille avaler les clous d'argent supplément mort au rat, histoire de nous faire des vacances...

Bones et ses lieutenants se placent en arc de cercle entre eux et le rideau de fer.
Il me tourne le dos, mais je le connais assez pour savoir lire chacun de ses changements de posture, décrypter le moindre de ses gestes.
Jamais je l'ai vu aussi tendu... Bordel, il sent la colère, la peur, je le goûte sur le voile de mon palais... C'est pas bon. Parce que si je le sens, ils le sentent aussi...

"Tia." Mon Lycan préféré hoche la tête, avec un semblant de politesse qui trompe pas grand monde, mais le décorum c'est important apparemment. "La Lune est pleine. Qu'est-ce que tu fous chez moi? T'es pas en train de chasser de l'humain en envoyant bouler les règles, comme tout le temps?"
Ah, autant pour moi, il vise direct les rotules, brave garçon.
J'entends Mothika soupirer à côté de moi, et je serre la main qu'il a pas lâché. T'inquiète, Bones sait ce qu'il fait. Je crois. J'espère...

"Bones..." Elle a un grand sourire plein de dents qui ressemblent déjà trop à des crocs. Louve de carnaval, toute confite de sa sale petite importance de comptoir poisseux. "Tu sais ce qu'on veut. Fais pas traîner les choses."
Bones pose ses mains sur ses hanches et fait claquer sa langue.