Cheval, envole toi.

Chapitre 16

Qu'il en soit ainsi. Je comptais faire des efforts, pas lui. Je n'ai pas voulu lui envoyer de message pour lui dire que j'avais bien eu son mot. Je n'ai rien fait, je n'ai rien dit, je n'ai surtout pas réagi. Alors je vais me coucher après avoir mangé, parce que je suis fatiguée physiquement et mentalement. Le sommeil m'emporte rapidement, mais ma nuit est hantée par des rêves où Chris apparaît sans cesse.

Lorsque j'arrive aux écuries le lendemain matin, j'ai un mauvais pressentiment. Je fais mes tâches habituelles, c'est-à-dire donner du foin aux chevaux, les sortir au paddock ou au marcheur. Je n'ai pas eu le temps d'aller jeter un coup d'œil à Nino étant donné que j'ai du donner un coup de main à Max, un palefrenier, pour un cheval boiteux. Le stress s'accumule, j'ai de plus en plus peur de ce mauvais pressentiment, qui prend de plus en plus de place dans ma tête. Je ne sais pas quoi faire. Alors je décide d'aller me détendre en allant enfin m'occuper de Nino.

Mais je comprends enfin mon mauvais pressentiment.

Un cavalier, Harry, et le Patron, réunis devant son box. Un palefrenier est en train de seller Nino. Je ne comprends pas. L'étalon tente de mordre le palefrenier lorsqu'il le sangle. Je m'avance alors, et le bruit de mes pas sur le sol de l'écurie résonne. Nino redresse la tête et m'aperçoit, il hennit fort, comme s'il m'appelait. Je ne comprends pas ce qu'il se passe. Harry et le Patron se tournent vers moi et me font signe d'approcher. Je m'avance vers veux, pour me placer aux côtés de Nino, pour lui faire des papouilles sur la tête pour le calmer. Il tente à nouveau de mordre le palefrenier, mais je lui ramène la tête vers moi. L'étalon fourre sa tête contre moi et ne bouge plus.

"Harry, Monsieur, vous pouvez m'expliquer ?

- Suite aux résultats de Nino dimanche, nous nous sommes dit qu'il serait temps de lui trouver un cavalier fixe. Et Alexis, ici présent, a été intéressé. C'est un bon cavalier, il lui conviendra parfaitement.

- Je ne suis pas sure de comprendre, vous m'enlevez Nino ?

- Vous n'êtes plus cavalière Elsa, répond le Patron. Il faut comprendre que les chevaux ont besoin de cavaliers qui n'ont rien d'autre à faire que de les monter. J'aurais aimé avoir votre avis sur le couple qu'ils formeront, alors vous tombez bien. Pouvez-vous aidez à le seller ? Nino fait des siennes.

- Non il ne fait pas des siennes, il vous fait comprendre qu'il n'est pas d'accord avec vous. Je ne peux pas m'opposer contre le fait que vous me l'enleviez, mais vous ne pouvez pas me forcer à vous aider.

- Je comprends parfaitement, mais venez au moins voir ce que ça donne."

Ils finissent de seller Nino, je serre les dents. Je les suis, énervée, vers une des carrières. Je m'arrête près de la porte, et le fameux Alexis passe à côté de moi, un sourire narquois sur le visage. Je ne peux m'empêcher de lui faire ravaler son sourire.

"Je ne te laisse pas cinq minutes sur son dos, il t'aura fait tomber avant.

- On verra ça."

Je sens soudainement une présence à côté de moi, tandis que le cavalier arrête l'étalon au milieu de la carrière pour pouvoir se mettre à cheval, Julien m'a rejoint.

"C'est quoi ce bordel ? Pourquoi quelqu'un monte Nino ?

- Ils veulent lui trouver un cavalier qui, je cite "n'aura rien d'autre à faire que je le monter".

- Ils t'enlèvent Nino ?

- C'est bien, je ne suis pas la seule à trouver ça complètement stupide."

Nino a le regard tourné vers moi, tandis que j'ai croisé les bras. Lorsque Alexis met le pied à l'étrier, et que Nino avance d'un bond, je ne peux m'empêcher de sourire. Je suis fière que Nino ne se laisse pas faire. Le cavalier parvint à se mettre à cheval, mais Nino ne semble pas du même avis. Quand Alexis ferme ses jambes, Nino reste planté au sol, sans esquisser un mouvement. Mon sourire s'agrandit.