Chapitre 9

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Lara se montre particulièrement énervante en mors à olive. Elle ne cède pas, mais Julien met ça sur le manque de travail. Elle tire comme un bœuf. Elle m'embarque au galop. Et pour ce qui est de sauter, il ne faut même pas y penser. Elle est hystérique. Je l'ai déjà vu beaucoup plus calme avec Julien. Il me demande de l'arrêter et s'approche de moi.

"Bon, ce mors là lui convient pas. Mais on va pas pouvoir continuer si t'es autant en conflit avec elle.

- Et tu veux que je fasse quoi ? Je ne lui conviens pas et c'est tout !

- Arrête, tu es bonne cavalière, mais forcément si tu ne l'aimes pas, elle ne risque pas de t'apprécier !

- C'est pas que je ne l'aime pas !

- Ah non ? C'est pour ça que tu refuses de la monter si je ne t'y obliges pas ?

- Tu ne m'obliges à rien du tout, je fais ce que je veux. Si j'ai envie de descendre maintenant, je peux très bien descendre.

- Et bien descend."

Il a l'air sérieux, mais je sais qu'il ne l'est pas. Alors je fais ce que je sais le mieux faire : grogner.

"Bon, met lui le mors d'après.

- Aiguille ?

- Ce ne servirait à rien, elle est déjà assez raide comme ça.

- C'est bon j'ai compris. J'avais pensé au baucher, mais ça ne servirait pas à grand chose non plus.

- Releveur ?

- Très bien."

Il lui change le filet alors que je suis encore dessus. A peine ai-je remonté sur mes rênes qu'elle s'affole. Je relâche mes rênes et la caresse pour la rassurer.

"Pas de releveur, c'est trop violent pour elle. Pelham caoutchouc ?"

Il change à nouveau le filet et je peux remonter sur mes rênes. La jument est beaucoup plus calme. Je travaille sur des rênes lâches, mais elle vient tout de même se mettre en place et elle nous sort de jolies allures pour une jument de CSO.

Julien installe un vertical pas très haut, mais suffisant pour comprendre le sens du mot sauter. Je demande mon départ au galop à gauche et dirige Lara vers l'obstacle avec une jument arrondie et cadencée. Arrivée devant l'obstacle, elle s'ouvre brusquement et allonge ses foulées pour s'envoler au dessus de l'obstacle. La réception est légère et Julien me fait signe de revenir après avoir monté la barre.

On finit ainsi sur une séance de saut assez sportive. Les barres montent jusqu'à environ 1m50, le tout sur un petit parcours de 3 obstacles, mais plus les barres montent, plus elle est gérable.

Après nous être occupés de Lara, je me suis rendu compte qu'il était déjà 18h et qu'il faut que j'aille chercher Nino et Hello Boy. Mon téléphone vibre dans ma poche. J'avais un message de Chris.

"Salut, tu peux rentrer Santaïs ? Pendant que tu y es..."

Je soupire et retourne à la sellerie chercher un licol de plus. Je voulais prendre mon temps pour aller jusqu'aux prés, mais une averse commence à me tomber dessus. Je me mets à courir et la pluie redouble d'intensité. Quand j'arrive aux prés, je suis trempée et il commence à y avoir de l'orage. Les trois chevaux sont à la porte, trempés eux aussi. Je ne peux pas les prendre un par un et faire les allers-retours, mais je ne peux pas non plus les ramener tous les trois à pied. Je n'ai pas le choix, je vais surement me faire égorger par Julien.

Une fois le licol enfilé aux trois chevaux qui commençaient à être plus que nerveux, j'accroche la longe de Nino de chaque côté de son licol afin de m'en faire une paire de rênes. Je place mes deux mains sur le dos de Nino, sans lâcher les longes des deux autres étalons et me hisse avec un peu de peine sur le dos du grand bai. Sûrement pas le choix le plus judicieux étant donné que Nino est le plus grand des trois. Mais c'est aussi celui qui risque le plus de m'écouter, comme celui qui risque le plus de m'éjecter.

J'ai une longe dans chaque main, en plus des deux rênes improvisées de Nino. Je ferme mes jambes pour que l'étalon trotte et je rentre ainsi, à cru sur l'étalon dont tout le monde se méfie au grand trot en traînant deux autres étalons, à deux amis à moi. La scène pourrait être drôle s'il ne pleuvait pas à verse, sans parler des éclairs qui font faire des écarts aux trois étalons. Je suis encore au trot quand je rentre à l'écurie sous le regard noir de Julien. Je mets pied à terre et lui tends les longes d'Hello' et de Santaïs. Mais c'est Chris qui récupère la longe de l'Alezan. Tiens, il est là lui.

"Bouchonnez les avec de la paille. J'ai pas pu aller plus vite à cause des éclairs. Vous viendrez m'engueuler tous les deux quand vos chevaux seront secs avec une chemise sur le dos et du foin dans le box."

Les deux soupirent tandis que je conduis Nino à son box. Je prends une poignée de paille et le bouchonne. Étant donné que j'ai le coup de main, je suis plus rapide que les deux gars. Je vais donc chercher les chemises et en dépose une devant le box de chacun des deux étalons. J'emmène ma chemise rouge pour Nino car ce dernier a, comment dire, déchiré la sienne ? Elle est à sa taille, tant mieux. Je vais chercher une botte de foin carrée et la laisse dans le box après avoir enlevé les deux ficelles bleues. J'en prends une autre et me dirige vers le box d'Hello Boy. Je laisse Julien se charger d'enlever les ficelles. Alors qu'il ouvre la bouche pour m'engueuler, je le coupe.

"Non Julien. Tu m'engueuleras plus tard. Je ne pense pas que Chris puisse porter une botte de foin seul avec deux côtes et un poignet en moins."

Je me dirigeais vers le box de Santaïs, juste à côté, après avoir été chercher une autre botte de foin. Chris m'attendait, en me tenant la porte ouverte. Je le remercie et pose la botte à l'intérieur. Il prend la parole pendant que j'enlève les ficelles.

"Je n'ai pas besoin de ta pitié Elsa.

- Ne me sort pas une fierté que tu n'as jamais eu d'un coup. Tu ne peux pas le faire tout seul et tu le sais. Alors laisse moi faire."

Il soupire un grand coup et se retint à grande peine de répliquer. Il tente de mettre la chemise à Santaïs mais il la lâche à cause de son entorse au poignet et ses côtes lui arrachent un grognement quand il se penche pour la récupérer. Je la ramasse à sa place et le force à me regarder.

"Chris.

- Quoi ?

- Regarde moi.

- Qu'est ce que tu veux ?

- Ce soir je t'emmène à l'hosto. Tu ne peux pas continuer comme ça. Laisse moi m'occuper de Santaïs. Va m'attendre dans ma voiture."

Je lui jette mes clés et lui fit comprendre qu'il n'avait pas intérêt à répliquer par un simple regard. Je finis de m'occuper de Santaïs et je rejoins Julien.

"Vas-y tu peux m'engueuler.

- T'es complètement tarée comme fille. Monter à cru sur Nino pour le ramener avec deux autres étalons. Quelle idée fantastique ! Tu prends beaucoup trop de risques avec ce cheval !

- Arrête de douter de ce cheval ! Il est beaucoup plus fiable que ce que tu crois ! J'ai confiance en lui, respecte au moins ça ! Sur tout le trajet, c'est le seul qui n'a pas eu peur une seule fois de l'orage ! Hello et Santaïs étaient paniqué, et lui non ! Alors fait-lui confiance autant que moi je lui fais confiance, et tu verras les choses autrement.

- Bien ! Je ne dirais plus rien ! On fera mon programme demain, viens juste 5 minutes plus tôt. Va t'occuper de Chris avant que tu ne changes d'avis. Et ne lui en veut pas trop. Il est impulsif lui aussi quand il s'y met.

- Merci Julien."

Je me dirige vers la voiture, où Chris m'attend. Direction l'hôpital !

***

Bonjour/Bonsoir mes chers lecteurs !

A partir de ce moment de l'histoire, je ne suis pas complètement mécontente de ce que j'avais écrit, du coup la publication sera plus rapide car je n'aurais qu'à corriger rapidement et à modifier les quelques incohérences avec l'histoire avant de publier à nouveau ;)

J'espère que vous avez fait une bonne lecture, la suite dès que possible :)

Cheval, envole toi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant