Quelques jours après mon arrivée en France, j'avais rendez-vous pour un test et un entretien dans une école pour encore intégrer une licence dans le domaine de l'événementiel. J'avais fait les démarches depuis le Sénégal par internet afin d'obtenir un dossier d'inscription. Le jour des tests, nous avons été accueillis par la responsable de la formation et une de ses collègues, Nous étions 6 personnes. Nous avons passés des tests écrits, la responsable a récupéré nos tests pour les corriger. Elle est ensuite revenue dans la salle et chacun devait passer un entretien dans un ordre indéfini, la réponse était donné le jour même, si la réponse était positive on vous remettait l'emploi du temps de la formation.
J'étais en stress, comme d'habitude, j'ai repoussé mon passage, je suis passée la dernière. J'ai eu un débriefing de mon test, je l'avais bien réussi dans l'ensemble, J'avais beaucoup de mal à m'exprimer, j'avais la gorge nouée, les deux femmes m'ont regardé l'air choqué, je répondais aux questions très brièvement, j'étais figée. La responsable m'a dit « Mais ce n'est pas possible ! Vous ne développez pas vos propos, pour travailler dans ce domaine il faut savoir parler de la pluie et du beau temps. Si vous continuez comme ça vous ne trouverez jamais de travail. C'est non. » Elle avait une feuille sur laquelle, elle a coché la case « refus » devant moi. C'était un choc, mon cœur a sauté dans ma poitrine, un de mes rêves se brisait à nouveau. Elle m'a ensuite dit « si vous le souhaitez nous proposons une formation de réceptionniste ça vous permettrait de vous améliorer en communication ». Tous les candidats présents ce jour-là ont été retenus sauf moi.
En partant j'ai dit au revoir aux deux femmes avec un sourire, arrivée dehors je me suis mise à pleurer. Je me suis assise sur un banc pendant un moment avant de reprendre le chemin du retour vers chez moi. J'ai pris conscience que mon voyage de 7 mois au Sénégal n'avait quasiment servit à rien. Je ressentais toujours cette lourdeur inconfortable au niveau de mon estomac et de ma poitrine. Après chaque repas je souffre énormément, la lourdeur s'intensifie, c'est comme si la nourriture ne descendait pas et qu'elle formait un amas. J'ai passé toute sortes d'examens médicaux depuis que je suis malade, scanner, échographie, fibroscopie, prises de sang, mais la réponse des médecins est toujours la même « tout va bien ». Depuis que je suis des traitements, j'ai toujours eu des hauts et des bas. Il y a des périodes où mon état s'améliore nettement et je me dis que je vais bientôt voir le bout du tunnel mais il y a ensuite des rechutes. Tant que le djinn ne sortira pas complètement de mon corps, je préfère ne pas me faire de faux espoirs.
Peu de temps après cette mésaventure j'ai trouvé mon premier job, un CDD de 4 mois d'agent de réservation, j'avais fait jusqu'ici que des stages qui se sont en général très mal passés pas pour incompétence professionnelle, le boulot était bien fait en général, mais je me faisais écraser et humilier car je parlais très peu car je suis meurtrie intérieurement, quand j'entends les gens parler dans le monde du travail, j'ai l'impression que leurs conversations ne sont que futilités. Après ça dépend des gens, je n'ai beaucoup de difficulté à me faire des amis car malgré la maladie, j'ai un grand sens de l'humour, je suis quelqu'un qui aime rire.
Je me rappelle que la première semaine durant laquelle j'ai commencé à travailler, je me suis un jour réveillée un matin en pleurant, je voulais tout abandonner. Je pensais ne pas pouvoir tenir physiquement car je me réveille tous les matins meurtrie et moralement au plus bas. Mes frères et sœurs m'ont encouragée pour que je ne baisse pas les bras. Chaque réveil est brutal mais après avoir pris ma douche et lorsque je suis bien réveillé cette sensation disparaît. C'est la raison pour laquelle j'ai du mal à sortir du lit. Lorsque j'ai des difficultés à me réveiller le matin, je me dis toujours, si tu crois en Dieu tu dois te lever et te battre.
A cause des mauvais expériences que j'ai eu en entreprise, j'appréhendais, cette expérience s'est bien déroulé dans l'ensemble, j'ai fait un point avec ma responsable à la fin de mon contrat, elle a estimé que je me suis bien intégré, il y avait beaucoup de jeunes de mon âge. Il y avait un système central qui enregistrait le nombre de dossiers gérés par chaque agent de réservation. Sans ce système, on me serait tombé dessus car dans le monde de l'entreprise, on pense à tort que ceux qui parlent le moins sont ceux qui ont font le moins.
Je dirais que mon retour en France a été difficile car au Sénégal, je souffrais moins de la maladie car là-bas ce n'est pas un sujet tabou et puis il y a une certaine solidarité. Ici en France on me traite comme une folle, on me prend pour quelqu'un de coincée, on ne m'accorde aucune valeur. Au Sénégal, j'avais énormément de soutien, on ne me jugeait pas. Lorsque je me mettais à l'écart il y avait toujours quelqu'un pour venir me voir. L'objectif du djinn est de me couper du monde, il est possessif, je lui appartiens, je dois donc rester seule avec lui.
J'étais déterminée pour reprendre mes études, après mon BTS, je me suis rendue compte que j'avais des difficultés à trouver un emploi. J'ai été recalée de la licence que je voulais intégrer, j'ai donc pris la décision de suivre une formation d'assistant de direction en alternance sur un peu plus d' un an. J'ai passé un concours que j'ai réussi, me former me permettrait de ne pas glander et de me donner un objectif.
En intégrant cette formation, j'allais en voir de toutes les couleurs, J'allais découvrir le monde cruel de l'entreprise...
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Posséder par un djinn
HorrorJe m'appelle Naira j'ai 25 ans. Je vais vous raconter une épreuve difficile que je traverse depuis plus de 10 ans. Je suis possédée par un démon, un djinn amoureux précisément . ( Histoire vraie).