Partie 33

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Je suis actuellement enceinte de 8 mois. Dieu merci, je n'ai pas eu jusqu'ici une grossesse difficile, j'ai juste eu beaucoup de fatigue. J'aurais aimé profiter pleinement de ma grossesse mais avec le djinn qui est toujours présent dans mon corps impossible. Mon ventre commence à être lourd, la présence du djinn au niveau de ma cage thoracique accentue beaucoup cette lourdeur. Moralement je ne vais pas bien, plus la date de l'accouchement approche et plus je suis angoissée. J'ai des insomnies, je me pose beaucoup de questions sur l'avenir, je me demande si je vais être une bonne mère vu que je suis déprimée en général. On m'a plusieurs fois dit que le djinn pouvait s'en aller avec l'accouchement mais je n'y crois pas, j'ai tout essayé pour le faire fuir sans succès alors pourquoi s'en irait-il le jour de l'accouchement ? Je m'en remets à Dieu mais c'est une situation extrêmement difficile à vivre. Je fais le point et je me dis que si parfois je ne faisais pas abstraction sur l'état dans lequel le djinn me met je ne serais jamais tombé enceinte. Avant de tomber enceinte il y a avait une peur excessive certainement une peur créée par le djinn. Quand on décide de se marier c'est en général pour fonder une famille et puis je dois avancer même si c'est difficile. Malgré la grossesse, le djinn ne s'est pas calmé, il abuse souvent de moi parfois en prenant la forme de mon mari. Il m'arrive parfois en faisant des siestes dans l'après-midi en l'absence de mon mari d'entendre la porte de la chambre s'ouvrir comme si un être invisible entrait et là je suis bloquée sur mon lit, c'est comme si un vent traversait mon corps à partir de ma tête et à ce moment je ressens une lourdeur et pression au niveau de mon cerveau.

La grossesse a accentué ma fatigue chronique mais je me suis fait violence j'ai travaillé jusqu'à 7 mois de grossesse, ça n'a pas été facile mais je remercie Dieu. Physiquement et moralement je ne vais pas bien avec ce djinn mais je me suis jurée de faire mon maximum pour être une bonne mère, m'occuper de mon enfant du mieux que je pourrais. Je pense que le fait que j'attende un enfant est une bonne chose, cela me permettra de ne plus penser à la mort. Je serais responsable de lui, je veux le voir grandir donc je ferai tout mon possible pour m'en sortir. J'ai pris la décision de ne pas avoir de deuxième enfant tant que je ne serais pas guéri, si je dois vivre une autre grossesse j'aimerais la vivre plus sereinement pas avec cette saleté de djinn.

En ce qui concerne ma vie conjugale, le djinn me rend complétement paranoïaque, je passe mon temps à épier et soupçonner mon mari. Je fouille beaucoup dans ses affaires en son absence mais également dans son portable. C'est plus fort que moi je n'arrive pas à me contrôler. Comme nous n'avons pas les mêmes horaires de travail je le soupçonne de ramener des femmes en mon absence. J'imagine tous les scénarios catastrophes possibles. Lorsqu'il a un peu de retard, je me mets dans tous mes états. C'est devenu une grande souffrance, au point où il y a des jours où je me dis que je serais plus heureuse en étant célibataire, je n'aurais plus l'angoisse d'être trompée. Lorsque je quitte la maison et qu'il m'appelle sur mon téléphone pour voir si je vais bien où est-ce que j'ai bien eu mon bus, je m'imagine tout de suite qu'il veut savoir à quelle distance je suis de la maison pour ramener une femme à la maison. Lorsqu'il ne répond pas à son téléphone et que je tombe sur la messagerie c'est le drame. Je reconnais que toutes ces réactions sont dues à une fierté mal placée, on pourrait croire que j'ai peur de le perdre, qu'une autre femme prenne ma place mais ce n'est pas le cas, c'est plutôt la peur que mon mari se moque de moi, me prenne pour une imbécile. Ça me rendrait malade s'il devait voyager seul à l'étranger plusieurs jours ou semaines sans moi. Je ne lui fais absolument pas confiance alors que je n'ai aucune preuve de son infidélité. J'en ai parlé à des personnes de mon entourage qui m'ont fait remarquer que je me fais beaucoup de mal pour rien et que mes réactions sont irrationnelles. Comme mon mari envoie souvent de l'argent à sa famille au bled souvent au détriment de son foyer, je suis parti imaginer qu'il avait une femme et un gosse au bled, ça l'a bien fait rire. Mon mari souffre aussi de cette situation, je suis trop sur son dos selon lui. J'ai déjà eu une discussion avec lui à ce propos, il m'a dit que le jour où je l'attraperai en flagrant délit je pourrais douter de lui mais ce n'est pas le cas. Mon mari est d'un tempérament calme heureusement pour moi.

J'ai récemment fait une séance de rokya suivi d'une hijama (saignées par ventouse). Ma sœur m'a informé qu'une de ses connaissances qui avait un djinn a réussi à guérir, je l'ai donc harcelée pour obtenir le numéro du raqui en question. J'y suis allée avec l'une de mes sœurs, durant la séance je n'ai pas eu de réactions particulières, je baillais beaucoup et j'ai été prise d'une grosse fatigue. Cette séance de rokya était suivie d'une hijama, après la pause des ventouses par une sœur à 7 endroits différents de mon corps, cette dernière m'a couverte. Le raqui est ensuite revenu pour réciter à nouveau du Coran afin d'évacuer le mal de mon corps. La sœur est ensuite venue retirer les ventouses remplies de sang concentré et foncé. Sur le coup je n'ai pas ressenti d'améliorations mais quelques jours après mon estomac est devenu moins lourd et j'avais moins d'insomnies. Cette amélioration allait être de courte durée. Environ 3 jours après cette hijama, sans raison j'ai commencé à avoir des waswas, des ruminations mentales et des phobies causées par le djinn au point de me rendre malade. J'étais persuadée que la lame avec laquelle la sœur m'a incisé la peau pour la hijama était impropre et infectée par un virus. J'ai commencé à avoir des insomnies, a beaucoup pleuré, je me suis retrouvée dans une grande souffrance morale au point de vouloir disparaître. J'en ai parlé à ma famille, tout le monde m'a traité de folle. Je suis parti jusqu'à appeler SIDA info service on m'a indiqué que le VIH ne s'attrapait pas de cette manière que le virus est faible qu'il meurt rapidement à l'air libre. Tout cela ne m'a pas rassuré, comme j'en étais malade, je suis parti voir mon médecin traitant en lui expliquant que j'ai fait une incisiothérapie (Hijama) que je ne suis pas sûre de l'hygiène et que je vais mal. Il m'a regardé bizarrement, j'en ai eu honte et m'a prescrit un test de dépistage pour le VIH et l'hépatite C.

Je n'aurais jamais accepté de faire la hijama si je savais que cela allait me détruire moralement et gâché la fin de ma grossesse. En allant faire la rokya je ne savais pas qu'elle serait suivie d'une hijama. J'ai essayé encore une fois de me débarrasser de ce djinn, il a donc décidé de m'en faire payer le prix. J'ai très honte de mes réactions, de ce que je suis aujourd'hui, j'ai très bien conscience que j'ai des problèmes, personne ne réagit comme moi. Au lieu de me concentrer sur la religion et de préparer l'arrivée du bébé, j'ai passé mon temps à ruminer et à faire des recherches sur internet sur le virus du VIH, je connais tout par cœur. Je me suis dit que toutes ces ruminations sont provoquées par le djinn et que je dois me faire violence, me convaincre que je n'ai rien et ne faire aucun test de dépistage mais l'angoisse n'est tellement plus supportable que je suis parti faire ces tests, j'aurai les résultats dans quelques jours, je les attends avec la peur au ventre. Une de mes sœurs m'a fait remarquer que si je ne change pas mon enfant risque de devenir fou par ma faute à cause de toutes mes angoisses infondées.

Je ne peux rien faire par rapport à ces angoisses, je n'arrive pas à les contrôler. Comme je l'ai déjà dit au cours de ma chronique pour moi les waswas est l'un des symptômes le plus pénible à supporter, je ressens un nœud dans l'estomac, je suis hyper triste et déprimée, je me renferme sur moi-même dans ces moments et je broie du noir, j'ai du mal à penser à autre chose. Je sais que chacun a ses soucis personnels mais lorsque je regarde autour de moi j'ai l'impression que tout le monde est beaucoup plus heureux que moi. Avec ce djinn avec moi impossible d'être heureuse. J'ai 28 ans et j'ai passé largement plus de la moitié de ma vie à souffrir à broyer du noir et à être angoissée pour des futilités en général. Je suis arrivée à un point où j'ai tellement souffert que je crains toujours le pire pour mon avenir comme si Dieu m'avait oublié. J'ai tant lutté pour faire partir ce djinn en vain. Je n'ai plus aucune motivation, on m'a plusieurs fois dit de ne pas dépenser d'argent mais il ne faut pas se voiler la face presque tous les raquis ont leur tarif, minimum 40 euros en général, personne ne vous soignera gratuitement.


(PS: Je ne pourrais pas publier au moins pendant 1semaine )

Posséder par un djinnOù les histoires vivent. Découvrez maintenant