Je réfléchis à tout mon parcours et j'en ai les larmes aux yeux je me dis que presque tout est à reconstruire. Je suis tombée bas, je ne n'ai presque plus de motivation pour me soigner, toutes mes tentatives se sont soldées par des échecs, j'ai perdu toute confiance en moi. Pour me donner un objectif je me suis inscrite à une formation à distance, les examens sont dans 4 mois. Je n'ai absolument rien révisé, j'ai 1 an de programme à rattraper, je n'ai plus aucune motivation, je ne suis pas sûre de me présenter aux examens. J'étais pourtant hyper motivée au départ. Je suis dans un état de tristesse profond, je ne trouve pas d'emploi, je n'avances pas. Je n'aime pas la question « alors Naira qu'est-ce que tu deviens ? » parce que je ne deviens rien. Je préfère éviter de croiser des anciens camarades de classe car certains se réjouissent du malheur des autres ou vous regarde avec de la pitié. Je crois en Dieu mais il y a des jours où je me dis mais qu'est-ce que je fais ici ? Je ne sers à rien. Beaucoup de personnes dans mon entourage auraient du mal à croire que je souffre autant s'ils lisaient cette chronique car j'essaie de cacher ma souffrance et de vivre ma vie le plus normalement possible. Il faut savoir que seul ma famille et des amis proches sont au courant du fait que j'ai un djinn amoureux. J'essaie de me plaindre le moins possible, je me dis c'est le destin seul Dieu sait pourquoi je traverse toutes ces galères.
La souffrance est tellement récurrente que j'ai beaucoup de mal à imaginer qu'un jour je puisse être heureuse et avoir une vie normal. C'est devenu presque de la paranoïa, je calcule absolument tout en ce qui concerne le temps. Je me dis j'ai 26 ans je ne suis toujours pas mariée, si je ne rencontre personne cette année, j'irais sur mes 27 ans, une grossesse dure 9 mois j'aurais certainement mon premier enfant vers 30 ans, j'aurais voulu avoir des enfants plus jeunes, mais si je dépasse les 26 ans peu d'hommes voudront de moi... c'est devenue de la folie, toutes ces questions tournent dans ma tête et elles aggravent ma souffrance. Je souffre autant car il y a une pression sociale, la personne qui ne travaille est pointée du doigt en France c'est mal vu. Une personne qui ne travaille pas dans l'esprit des gens égale un paresseux, un pique-assiette, une personne sans ambition... Lorsque je vais à un entretien et que le recruteur se rend compte que je n'ai pas beaucoup travaillé l'année dernière, on me regarde avec étonnement, je ne sais plus comment me justifier, j'ai fait le nécessaire pour trouver un emploi mais en vain. L'année dernière j'ai enchainé énormément d'entretien pour au finalement ne travailler que 2 mois dans l'année. Je sais que je ne peux pas rester sans activité professionnelle mais j'ai une sorte de phobie du monde de l'entreprise, j'ai peur de la langue des gens, on essaie souvent de m'écraser et lorsqu'on a un djinn la moindre parole mal dite est vécue comme un drame. Mes premiers jours dans une entreprise, j'arrive tous les matins avec un nœud dans l'estomac.
En ce qui concerne le mariage j'ai une pression familiale, j'entends souvent de la part des sénégalais que dépassé 25 ans, une femme est vieille, arrivée à l'âge de 30 ans elle est dans une situation critique. J'entends souvent elle a 27 ans et elle n'est toujours pas mariée ?! Dans ma culture lorsqu'une mère a des filles qui avancent en âge et qu'elles ne sont toujours pas mariées c'est comme une malédiction, ses ennemis se réjouissent. Je vis dans un état de tristesse permanent mais il y a certain jour ou moment où la tristesse est beaucoup plus grande sans raison apparente, mon humeur est fluctuante mais personne dans mon entourage ne dira Naira est lunatique car ce sont des sensations que je ressens intérieurement mais que je n'exprime pas. Le fait que je sois célibataire fait plaisir à mon djinn, ça ne m'aide pas. J'espère trouver un mari qui pourra m'épauler dans cette épreuve difficile. Le problème avec les gens aujourd'hui c'est qu'ils se disent que personne qu'on se complique la vie. Pour certains hommes vivre avec une femme comme moi et devoir la soutenir c'est se compliquer la vie, certains se disent pourquoi se compliquer la vie il y a pleins de femmes bien dans leur tête et bien portante. J'ai parfois l'impression d'être une pestiférée. J'étais beaucoup plus heureuse avant d'avoir connu l'amour, j'en ai tiré des leçons, aujourd'hui si je suis amenée à parler de mariage avec quelqu'un je veux que les choses se fassent dans les règles de l'islam.
J'ai récemment participé à une séance de Rokya, j'ai déboursé 50 euros, à la fin de la séance, on m'a remis plusieurs traitements à utiliser à la maison. Ces traitement sont dans l'armoire de ma chambre, je ne les utilise pas correctement, je ne sais pas pourquoi, je n'ai plus aucune motivation et plus aucune confiance, je suis fatiguée, 7 ans de lutte pour rien. Je me rappelle qu'au Sénégal certains membres de ma famille étaient toujours derrière mon dos pour veiller à ce que je prenne mes traitements correctement car le djinn y ai pour quelque chose. Il m'arrive quelque fois d'oublier de prendre certains traitements. Je me laisse aller et je ne sais pas comment remonter la pente. Le plus terrible pour moi c'est que je me sens incomprise, beaucoup de gens me disent vis ta vie normalement oublie ce djinn, tu lui as donné trop d'importance. C'est beaucoup plus facile à dire qu'à faire, certaines personnes me demandent parfois quels sont tes symptômes lorsque le djinn arrive ? Je leur réponds, il n'arrive pas il est en permanence avec moi, il est dans mon corps donc les symptômes je les ressens 24h/24. Je réfléchi à un éventuel retour en Afrique pour me soigner mais je me demande est-ce que c'est une bonne solution, j'ai déjà fait 2 séjours dont un de 7 mois qui se sont terminés par des échecs total. Ce qui me fait déprimer c'est le fait de me dire qu'il faut que je travaille et que je mette les fonds nécessaires de côté et je ne trouve pas d'emploi. Dans ma famille plus personne ne se sent concerné, j'effectue seule toutes mes démarches. Je n'en parle quasiment plus à ma mère car parfois elle me dit qu'avec tous les traitements que j'ai utilisé ce n'est pas normal d'être toujours malade. Elle me dit parfois que c'est psychologique je n'ai sûrement pas de djinn, ces paroles font très mal à entendre. La vie est assez difficile comme ça en général pour s'inventer des soucis qui n'existent pas.Je rêve souvent que je vole, je ne vois pas mon corps volé dans le rêve mais je ressens les sensations, je traverse des plaines, des territoires, la mer... c'est un des signes de la présence du djinn dans mon corps. Je rêve également parfois que je tombe de haut, comme une chute du 10ème étage d'un bâtiment, on m'a informé que c'est un signe de sorcellerie. Lorsque je serais guéri mon premier projet est de repasser mon permis de conduire. On me demande souvent et le permis de conduire .J'en ai marre d'expliquer aux gens que je ne peux pas conduire une voiture avec l'état dans lequel je suis j'ai des troubles de la concentration. On me pose souvent des questions concernant ma pratique religieuse, je fais mes 5 prières par jour, j'ai beaucoup de mal à me concentrer lorsque je prie, j'ai parfois l'esprit ailleurs, je me trompe souvent mais je persévère je me dis que Dieu est clément il comprendra. Avant j'appréhendais beaucoup le moment d'aller prier, ça fait environ 2 ans que je fais la prière de façon régulière. Avant j'étais trop faible d'esprit, je me lavais avec des traitements à base de Coran et je ne priais pas assidûment, le djinn me manipulait, j'étais persuadée que si je faisais mes ablutions, les effets du Coran allait disparaitre avec l'eau des ablutions, c'était ridicule, à cause du djinn j'ai parfois des raisonnements insensés, heureusement que je m'en rends compte. J'ai pris du retard sur ma vie mais si demain on m'enlevait ce djinn du corps je serais la plus heureuse au monde car tout sera possible...
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Posséder par un djinn
HorrorJe m'appelle Naira j'ai 25 ans. Je vais vous raconter une épreuve difficile que je traverse depuis plus de 10 ans. Je suis possédée par un démon, un djinn amoureux précisément . ( Histoire vraie).