Posséder par un djinn

Partie 19

Le jour où Djibril m'a envoyé son dernier texto le vendredi 11 mars, j'ai ressenti un sentiment de soulagement. Je ne sais pas pourquoi peut-être parce que pendant plusieurs jours j'étais dans le doute lorsqu'il ne me donnait plus de nouvelles, je me disais c'est terminé entre nous ou pas ? Là je savais que c'était fini et il fallait m'y faire ou peut-être que c'est le djinn qui était soulagé, il avait réussi sa mission, faire dégager son rival. Le premier jour de notre fameuse dispute par texto le lundi 7 mars, j'ai fait la prière de consultation avant d'aller au lit pour savoir si Djibril était réellement l'homme de ma vie car je commençais à avoir des doutes.

J'ai rêvé que j'étais chez moi, je présentais Djibril à mes parents nous étions dans le salon, tout d'un coup Djibril s'est mis à danser de façon très ridicule, il remuait ses fesses, moi et mes parents l'avons regardé très bizarrement, l'air de dire mais qu'est-ce qu'il lui prend ? Je ne connais pas la réelle signification de ce rêve mais danser n'est pas bon présage. Je n'ai pas fait attention à ce rêve mais c'est à l'issue de cette prière de consultation que tout s'est dégradé entre moi et Djibril. On m'a déjà informé du fait que lorsqu'on effectue la prière de consultation on ne voit parfois rien en rêve mais dans la vie de tous les jours nous avons des signes.

Le vendredi 11 mars j'allais à peu près bien mais les jours suivants j'allais très mal. Je pleurais beaucoup, j'avais des insomnies. Sans exagération j'étais comme en deuil, j'aimais Djibril de tout mon cœur et je devais me faire à l'idée que je ne le reverrais plus jamais. Intérieurement je me sentais diminuée, ramollie. Mes sœurs essayaient de me remonter le moral comme elles le pouvaient sans succès. Certaines amies me faisaient sortir afin de me changer les idées mais ça ne marchait pas. Je ressentais un sentiment de culpabilité, c'était de ma faute, c'est moi qui avait provoqué un clash entre nous. Je me disais que pour me faire larguer de cette manière, j'étais surement allait trop loin dans mes propos à son égard. Je me disais je ne peux pas envisager ma vie sans lui, c'est avec lui que je veux faire ma vie personne d'autre. Je me disais j'aurais dû être plus patiente avec lui, il aurait découvert que j'ai beaucoup de qualité et ne m'aurait jamais quitté. Aujourd'hui je peux dire que j'étais complètement à côté de la plaque à cette période.

A ce sentiment de culpabilité, il y avait également de la tristesse et de la colère, je me disais « pourquoi m'a-t-il largué de cette manière à cause de lui je souffre et je n'arrive pas en m'en remettre, quel chien ! ». Mes sentiments étaient mitigés je l'aimais et je le détestais à la fois. Je pleurais très souvent, mes proches trouvaient mes réactions très excessives, j'ai souvent entendu de la part de mes amies et de ma famille « pourquoi te mettre dans des états pareils, vous n'avez rien fait ensemble, tu ne lui as pas donné ta virginité ! Estimes toi heureuse ». Ma grande sœur me disait « dis Al Hamdoulilah (Dieu merci) parce que maintenant tu sais que si tu te serais mariée avec lui, il ne t'aurait jamais soutenu dans ta maladie et puis c'est quoi ce mec qui casse pour rien, oublie le ».

Pour mes amies et ma famille, Djibril m'aurait quitté tôt ou tard, en provoquant un clash entre nous je lui ai juste rendu un grand service, je lui ai facilité les choses. Je commençais à avoir des ruminations mentales, moralement j'étais torturée, je pensais à cette histoire presque 24h/24. J'ai parlé de Djibril et de cette histoire quasiment tous les jours pendant au moins 6 mois à causes des ruminations mentales, tellement que j'avais mal intérieurement, ma famille était saoulée. Lorsque j'ai des ruminations mentales c'est le djinn qui me manipule, à mon avis il s'est dit « Tu as osé me tromper ? Eh bien je vais t'en faire voir de toutes les couleurs, tu vas le payer ».

Je me disais si seulement il existait une solution pour le sortir de ma mémoire, si seulement on pouvait me faire un lavage de cerveau. Pendant 2 mois, j'étais comme dans l'attente de son retour, on avait beau me dire que je n'avais rien perdu que Djibril était un lâche, mon cœur s'obstinait je me disais, il va revenir, on va arranger les choses, il y a eu un malentendu. Comme le dit le proverbe « un chagrin d'amour c'est regarder par la fenêtre et attendre celui qui ne viendra pas ». J'ai eu beaucoup de mal à passer à autre chose car Djibril m'a largué comme une malpropre. J'aurais mieux digérer cette histoire si on aurait eu une discussion en face à face.