Partie 26

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Au mois de septembre  mon beau-frère m'a présenté un de ses amis de longue date, un homme pieux qui recherchait une épouse, il avait 35 ans. Nous nous sommes vus pour la première fois en présence de mon beau-frère, le courant est bien passé. Après une discussion avec mon beau-frère, je l'ai autorisé à lui donner mon numéro. Il m'appelait de temps en temps, il s'appelait Mohamed, il était d'origine antillaise, converti à l'islam depuis presque 18 ans.

Il y avait deux freins dans cette histoire, tout d'abord il était d'origine antillaise, mes parents sont très communautaristes. Deuxièmement, il avait un fils de 6 ans qu'il a eu d'un premier mariage et il souhaitait que son fils vive le plus rapidement possible avec lui dès qu'il se remarierait. Le frein pour moi n'était pas l'enfant mais le fait de me dire que je devrais élever un enfant qui n'est pas le mien et que par conséquent je devrais devenir « maman » avant l'heure. Avec toutes les difficultés que j'ai traversées, je n'ai même pas encore commencé à vivre, je me vois mal démarrer la vie maritale avec un enfant. Vu l'état dans lequel je suis avec la présence du djinn dans mon corps, je n'étais pas sure de pouvoir assumer, j'ai tout de même réfléchi. Lors d'une conversation téléphonique, je lui ai fait part du fait que j'ai un djinn amoureux, il m'a informé qu'il en avait déjà entendu parler vaguement de djinns mais n'y connaissait pas grand-chose. Il m'a dit qu'il se renseignerait dans son entourage afin de trouver une personne compétente pour me soigner. Il m'a appelé le lendemain pour m'informer qu'il a discuté avec un de ses amis qui connaissait une personne compétente qui peut m'enlever mon djinn et qu'il me tiendrait au courant rapidement.

Je n'ai pas eu de ses nouvelles pendant un moment, il m'a ensuite rappelé et m'a dit « il y a une quelque chose qui m'interpelle, je me demande est-ce que tu es réellement prête pour le mariage ? ». Je lui ai répondu « oui mais j'ai quand même un peu d'appréhension, c'est l'inconnu pour moi ». Je lui ai demandé des nouvelles par rapport à la personne avec qui il a prévu de me mettre en contact par rapport à mon djinn, il a répondu « Ce que tu as ce n'est rien, tu es musulmane, prie et lis le Coran et ça ira. Je préfère ne pas te mettre en contact avec quelqu'un car ton djinn peut partir et ensuite revenir, ça ne sert à rien ». En entendant cela j'étais hyper déçue, je me suis encore sentie incomprise. Pour Mohamed, je lui ai parlé de mon djinn pour lui faire comprendre que je ne suis pas prête pour le mariage, ce qui est faux. J'en ai parlé à ma grande sœur elle l'a répété à mon beau-frère, ce dernier est parti demander des explications à Mohamed, celui-ci lui a répondu « la façon dont Naira m'a parlé de son djinn, j'ai eu l'impression qu'elle me disait attention nous serons 3 dans ce mariage ». J'ai amèrement regretté de m'être confiée à lui, de lui avoir parlé de mon djinn. Si je lui en ai parlé, c'était pour savoir s'il serait prêt à m'épauler dans cette épreuve difficile que je traverse mais je me suis fait mal comprendre.

Mon beau-frère a ensuite dit à ma sœur « il faut que Naira arrête de donner trop d'importance à son djinn, elle n'aurait jamais dû lui en parler, il faut qu'elle sache qu'elle recherche avant tout un mari et non pas un homme qui la soignera ». Lorsque ma sœur m'a répété cela, j'étais hyper mal elle m'a fait la morale en disant « Tu fais n'importe quoi, donc en clair tu annonces directement aux hommes attention si vous vous mettez en couple avec moi, il y a aura des problèmes. C'est la meilleure façon de faire fuir les hommes. Tu as fait la même chose avec Djibril ». Je me suis énervée en disant « ne parles pas de Djibril car avant qu'il me demande en mariage il savait très bien que j'avais un djinn. Il n'a pas assumé par la suite tout simplement ». En général j'en parle aux hommes pour leur faire comprendre conscience que j'aurais besoin de soutien, je ne leur demande pas de faire des démarches pour moi, un soutien morale ça me suffit. Ce qui a terni les choses entre moi et Djibril c'est qu'il n'y avait aucun soutien moral. J'ai trouvé nécessaire d'en parler à Mohamed pour savoir s'il pouvait assumer car je ne veux plus avoir à faire à un genre de lâche comme Djibril. Je ne laisserais plus aucun homme entrer dans ma vie pour y semer le trouble.

Posséder par un djinnOù les histoires vivent. Découvrez maintenant