Chapitre 1- Déménagement

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Assise à l'arrière de la voiture de patrouille, j'observais l'extérieur, j'admirais la vaste étendue de forêt, contrairement à ma sœur jumelle, j'appréciais cela. Evidemment ma sœur ne possédait ni ma curiosité ni mon besoin d'aventure, elle préférait largement s'asseoir sur un bon fauteuil, relisant pour la centième fois, un bouquin qu'elle devait connaître par cœur.

Un silence presque gêné s'imposait dans l'habitacle réduit, je tournais la tête et observais ma jumelle, Bella, assise sur le siège avant droit, la tête tournée vers la vitre et sans même apercevoir son visage, je savais qu'elle affichait une mine boudeuse. Assit derrière le volant, notre père, Charlie, shérif de la petite bourgade de Forks. J'extirpais mon mp4 violet et mes écouteurs de mon sac à dos et les plaçais dans mes oreilles, j'écoutais de la musique. Bella n'était pas du genre bavard et elle tenait cela de papa alors comme ils ne risquaient pas d'entamer la conversation, je montais le volume et retournais à la contemplation de l'extérieur.

Une vingtaine de minutes plus tard, papa se gara devant la maison, celle que j'avais toujours connue, dont je connaissais chaque cachette par cœur. Elle n'avait pas spécialement changé, peut-être méritait-elle un petit coup de pinceau sur la façade mais rien d'alarmant. Je descendis de voiture en rangeant mes instruments dans mon sac, allais récupérer ma valise et me dirigeais vers la maison.

-Où se trouve ma chambre, papa ? demandais-je.

Enfant, je partageais une des deux chambres à l'étage avec Bella mais en grandissant, nous avions l'une comme l'autre désirée un espace personnel.

-Je t'ai installé dans la cave, avoua papa.

Je me tournais vers lui, il paraissait soucieux, je lui adressais un petit sourire.

-J'espère ne pas trouver de locataire indésirable, plaisantais-je.

Il pouffa.

-Non, je me suis occupé de rendre l'endroit plus agréable.

Il traversa le couloir, s'arrêta près d'une porte, l'ouvrit et me fit signe d'avancer avant de s'engouffrer dans l'escalier grinçant en bois. Bella me jeta un coup d'œil, je haussais mes épaules et allais découvrir mon espace, enfonçant la barre métallique, j'attrapais ma valise par son accroche en tissus et descendis, Bella sur les talons. Il ne m'était arrivé que très rarement d'aller dans la cave, le sol en béton, le plafond infesté de toile d'araignée, l'odeur désagréable d'enfermé et bien sûr (surtout !) la température glaciale. Je m'arrêtais au pied de l'escalier bouche bée, de la moquette jaune, le plafond était propre et un coup de peinture blanche avait été fait, les murs étaient lisses et portaient du papier peint rose (beurk !), preuve que mon père s'attachait encore beaucoup à l'image de petite fille. Une armoire crème parfaitement basique, un bureau basique aussi, un lit double en bois également basique, une table de chevet et sa lampe. Je remarquais même un radiateur d'appoint, je me tournais vers papa, il me fixait, inquisiteur. Je plongeais dans ses bras en riant.

-Elle est géniale ! Merci papa !

Il me pressa en riant.

-Tant mieux si elle te plait.

Je le relâchais et allais tester le lit, le matelas était légèrement plus dur que je ne l'espérais mais je m'y habituerais, j'avais dormis sur bien pire.

-Je te laisse t'installer, je vais accompagner Bella jusqu'à sa chambre, ajouta-t-il.

-Pas de soucis, m'exclamais-je en m'asseyant pour sautiller sur le matelas.

Ils quittèrent la pièce, je me relevais d'un bond, montais l'escalier au petit trot et allais chercher mes deux poches, la plus grande pesait lourd, je pris grand soin de ne pas la cogner, l'intérieur étant fragile et d'une grande valeur sentimentale. En arrivant dans ma chambre, je posais les deux poches sur le lit, je fouillais la plus grande et extirpais mon petit bijou de technologie, une chaîne-hifi bleue, je la branchais à la multiprise près du bureau et plaçais la machine dessus, dans un coin. Petite mais puissante. Attrapant mon sac à dos, je fouillais dans la petite poche intérieur, dénichais ma clé USB et la branchais à la chaine, je l'allumais et montais le son de manière raisonnable, ce qui ne m'arrivait que rarement. J'optais pour une vieille musique qui n'envoyait pas trop la dose, qui portait un ton doux. Phil Collins était un choix parfait.

Ne cesse jamais de rêverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant