Ne cesse jamais de rêver

Chapitre 10- Peur

Lorsque je rentrais chez moi après avoir passé plusieurs heures à l'arrière de la voiture avec Jacob, je me garais devant la maison sur le bas-côté, le cœur léger et heureux. J'avais passé un excellent après-midi, je descendis et allais à la maison, papa était assis sur le canapé, la télé était éteinte. Il se releva d'un bond, son visage était douloureux.

-Papa ? Qu'est-ce-qu'il y a ? m'inquiétais-je.

Dire que quand j'étais partie c'était un homme heureux que j'aie laissé à la maison.

-Bella est partit. Elle est retournée vivre à Phoenix.

-Quoi ?

-Elle s'est disputée avec Edward, il me semble et elle a décidé qu'elle ne voulait plus rester ici.

-Mais tout allait très bien entre eux encore hier, lâchais-je abasourdis.

Je n'en croyais pas mes oreilles, non, ce n'était pas possible. Bella n'était pas comme ça, ça ne lui ressemblait pas d'agir ainsi.

-Elle t'a laissé cette lettre.

J'attrapais l'enveloppe et lu la missive, je m'efforçais de garder un visage normal alors que ma sœur m'apprenait qu'elle était poursuivi par un vampire traqueur qui voulait son précieux sang. Elle m'informa qu'on nous surveillerait papa et moi. Qu'elle m'aimait et qu'elle avait été heureuse avec moi.

Ça ressemblait bien trop à des adieux, mes yeux s'emplirent de larme.

-Elle va me manquer, soufflais-je dans un sanglot.

Mon père me prit dans ses bras et je fondis en larme. Cela me faisait bizarre et j'étais paniquée, j'avais peur pour ma sœur, personne ne savait si je la reverrais un jour. Et l'idée de la perdre m'était insupportable.

Les deux jours qui suivirent furent terrible pour mes nerfs, n'ayant aucune nouvelles de Bella, j'étais paniquée. Je vivais constamment avec la boule au ventre, la simple idée que la dernière fois que je l'avais vu datait d'il y a plusieurs jours. J'aurais aimé être auprès d'elle.

Au lycée, je gardais le silence, je m'attendais sans cesse à voir papa arriver pour m'annoncer que Bella était...morte mais cela n'arrivait jamais. J'étais devenue étrangement silencieuse, je ne parlais presque pas, je n'y trouvais aucun soulagement. J'attendais toujours la sortie avec impatience car il n'existait qu'une seule personne qui me réconfortait suffisamment et qui arrivait à me faire rire ; Jacob. Mon doux et tendre Jacob, il ne cessait de me trouver chaque jour de nouvelles blagues complètement stupides et c'est justement ce qui me faisait rire. Qu'est-ce-que je l'aimais !

-Allez, devine, dit-il avec tendresse.

-C'est quoi déjà la devinette ?

-Qu'est-ce-qui est noir et vole dans le ciel ?

-Batman ?

-Non.

-Je ne sais pas alors.

-Une nonne qui pète.

J'explosais de rire, il m'adressa un grand sourire.

-Elle est géniale celle-là.

Il caressa ma main de son pouce, je souris.

-Merci d'être là pour moi, Jake.

-C'est tout à fait normal, Rhéa.

-Je sais que je ne suis pas moi-même en ce moment.

-Rhéa, arrête, ça va. Tu es toujours la même pour moi.

Cet aveu authentique m'acheva, dans un sanglot, je me jetais dans ses bras et le serrais fort, il répondit à mon étreinte. Je sanglotais, il caressa mes cheveux avec douceur tout en murmurant des gentillesses à mon oreille.

-Je serais toujours là pour toi, Rhéa ?

Je reculais un peu sans le lâcher, je fixais son visage.

-Tu me le promets ?

-Oui, promis.

J'eus un sourire humide de larme, j'enfouissais mon visage dans son cou et me blottissais. Nous restâmes ainsi un moment, profitant de cette étreinte bienfaisante.

Mon portable se mit à chanter, je reculais en soupirant, le sortis de ma poche et répondis au numéro inconnu, écoutant mon instinct qui m'affirmait que c'était important.

-Allo ?

Ma voix était si pathétique.

-Bonsoir Rhéa, c'est Edward.

Mon cœur fit un arrêt.

-Ne me dis...

-Non, elle va bien. Elle est en sécurité.

Je soupirais de soulagement.

-Pourquoi ne m'appelle-t-elle pas ?

-C'est une mesure de sécurité, on ne sait jamais. Le traqueur nous a échappé.

-Quoi ?

-Je m'apprête à prendre l'avion pour rejoindre Bella, je l'emmènerais en sécurité en attendant que ma famille le retrouve.

-C'est bien, tant mieux.

Les yeux de Jacob ne me quittaient pas, j'y plongeais les miens pour y prendre des forces.

-Rhéa, ne t'inquiète pas, tout se passera bien.

-Ramène la moi entière et vivante, Ed, le reste m'importe peu, répliquais-je. S'il lui arrive quelque chose, je te ferais la peau.

-Tu n'auras pas besoin de le faire, Rhéa.

-Très bien. Embrasse-la pour moi et dis-lui que je l'aime.

-Je lui dirais.

-Merci Ed.

-Au revoir, Rhéa, tout ira bien.

-Au revoir, Edward.

Je raccrochais, je fis la grimace, j'étais à bout de nerf. Ils avaient perdus le traqueur, comment était-ce possible ?

-Tout va bien ?

-Oui, je crois.

-C'était Edward Cullen ?

-Oui, il est parti chercher Bella, dis-je.

-Je croyais qu'ils avaient rompus.

-C'est le cas mais il veut la récupérer, Bella s'est emportée sans lui laisser une chance alors il va la chercher.

-Il doit beaucoup l'aimer.

-C'est ce que je crois.

Décidée à détendre l'atmosphère, je lui adressais une boutade avec humour.

-Et toi, tu viendrais me chercher ?

Il sourit, amusé puis redevint sérieux.

-Je ne t'aurais jamais laissé partir, je ne t'en donnerais jamais l'occasion.

Quel effet que ça me faisait ! J'eus un grand sourire, je pris sa main et déposais un baiser sur sa joue.

-Je ne partirais jamais, promis-je.

-J'y compte bien !

Nous rîmes.

-Tu es très sexy quand tu veux, lâchais-je amusée.

-Ah oui ? On ne m'a jamais dit ça.

-J'espère bien. En tout cas, j'ai hâte d'aller au bal avec toi.

-Moi aussi.

-J'ai déjà commandé la robe.

-J'ai vraiment hâte de la voir, de quel couleur est-elle ?

-Violette.

-Voilà qui ira à ravir avec tes cheveux.

-C'est le but, mon grand.

Il sourit.