Après que tout le monde eut félicité l'heureux couple, je regagnais le jardin avec la meute et leurs imprégnations. Il ne manquait plus que Jacob et Sam.
-Quelqu'un sait de quoi Sam souhaite-t-il nous parler ? demanda Paul.
Chacun répondit que non. Je partageais la perplexité de ma famille, moi aussi, je me demandais ce qu'il se passait. J'avais beau me creuser les méninges, aucune de mes suppositions ne me plaisaient.
Un silence pesant régnait dans le jardin, chacun semblait perdu dans ses propres pensées.
Puis je repérais à l'ouïe des bruits de pas qui approchaient, je me retournais et Jacob et Sam sortirent des sous-bois. Ils approchèrent et se postèrent dans le large cercle. Un vent frais secoua les branches au-dessus de nous, apportant avec lui une agréable odeur de nature humide. Je traversais le cercle pour rejoindre Jacob, je pris sa main et entrelaçais nos doigts. Son visage était impénétrable et serein, ses yeux sombres brillaient d'un air résolu.
-Que se passe-t-il, Sam ? demanda Jared après plusieurs minutes de silence.
-Rien de grave, rassurez-vous, répondit Sam. Je tenais à vous réunir afin de vous parler de certains changements qui seront immédiats.
-Des changements ? s'étonna Quil.
-J'ai été le premier d'entre nous à muter, c'est pour cette raison que j'étais l'Alpha de la meute mais mon règne s'achève aujourd'hui.
-Que veux-tu dire ? lâcha Embry.
-Ce que je veux dire, c'est que j'abandonne mon rôle d'Alpha.
Soudainement je su ! je compris tout avec une clarté étonnante.
-Si tu n'es plus l'Alpha, ça signifie que quelqu'un d'autre va le devenir, dis-je.
-Exactement, Rhéa. Sais-tu qui ?
Je relevais la tête et fixais mon fiancé.
-Jacob. Parce qu'il est l'Alpha légitime. Il a ça dans le sang.
-Tu as raison, mon amour. Sam m'a proposé de prendre sa place, répondit Jake.
-Et qu'as-tu répondu ? demanda Embry.
-J'ai accepté. Après ce qu'il s'est passé la dernière fois, je ne peux plus jouer un rôle qui n'est pas le mien. Je suis décidé à endosser mon rôle d'Alpha. Et j'espère que vous me suivrez.
-Pour sûr ! s'écria Quil.
-Y'en a-t'il parmi vous qui ne sont pas d'accord avec cette décision ? s'enquit Sam.
Personne ne répondit, j'eus un grand sourire.
-Alors souhaitez la bienvenue à notre nouvel Alpha !
Aussitôt acclamations, cris et applaudissements résonnèrent. Je sautais au cou de Jacob et l'embrassais, il me pressa contre lui.
-Félicitation, murmurais-je blotti contre lui.
-Merci chérie.
-Allons fêter ça, s'écria Embry.
-Esmé et Alice sont déjà aux fourneaux, annonçais-je.
-Allons les aider, dit Emily.
Nous regagnâmes la maison des Cullen, je décidais de passer mon tour au fourneau et d'aller voir Bella. Carlisle se tenait près d'elle et palpais ses côtes. Bella semblait souffrir.
-Que se passe-t-il ? m'inquiétais-je.
-Je dois faire passer une radio à Bella, je crois que le bébé lui a cassé une côte.
-Il...a besoin de plus de place, murmura Bella en grimaçant.
Edward souleva Bella et l'entraîna à l'étage, Carlisle à leur suite. Je me tournais vers Jacob.
-Le bébé va briser ma sœur, soufflais-je triste.
-Si Bella prend des forces, le bébé aussi, ajouta-t-il.
-S'il lui casse tous les os, elle va mourir !
-Nous ferons en sorte que ça n'arrive pas, promit-il en me prenant dans ses bras.
-J'ai peur, Jake.
-Je sais, moi aussi, j'ai peur. Mais nous la sauverons, quoiqu'il arrive. Tu dois continuer de croire, Rhéa.
-Je vais essayer.
Allongée sur le dos dans le lit, je gardais les yeux fixés sur le plafond, je ne parvenais pas à trouver le sommeil. Trop de pensées traversaient mon cerveau. Je ne me sentais pas fatiguée.
Il s'était avéré que le bébé avait bel et bien cassé une côte à Bella et d'après Carlisle, il fallait s'attendre à d'autres incidents de ce genre.
Je commençais à douter de ce que je ne prenais pour une certitude, Bella pouvait très bien ne pas survivre à ce bébé. Et les preuves s'accumulaient dans ce sens.
Une image de Bella morte passa sous mes yeux, je frémissais et une angoisse monta dans ma poitrine.
Je réalisais sans doute trop tard des véritables risques de cette grossesse. Je comprenais enfin pourquoi Edward avait souhaité que je fasse changer d'avis Bella. A ce moment-là, je n'avais aucune idée de ce qui nous attendait. J'avais juste eut foi en Bella, en sa force, en sa ténacité. Puis je lui avais souhaité de connaître la joie d'avoir un enfant.
Mon cœur battait bien trop vite et des tressautements secouaient mon corps, je m'asseyais lentement. Jacob ronflait doucement à côté de moi, je descendis du lit et quittais la chambre. Je traversais le couloir, descendis l'escalier et passais par la baie vitrée pour regagner le jardin. La nuit était fraîche.
Je m'élançais d'un coup vers les bois, mes pieds nus écrasant l'herbe humide, je poussais au maximum sur mes jambes. Je sentis aussitôt le stress me quitter parce que je ne pensais plus qu'à avancer. Courir toujours plus vite, toujours plus fort.
Par manque d'attention, une branche basse me griffa le visage, je ne m'arrêtais pas et continuais sur ma lancée.
J'ignorais où j'allais mais je continuais de courir. J'avais besoin d'évacuer toute ma peur, toute cette inquiétude qui me rongeait.
Je ne me pardonnerais jamais s'il arrivait malheur à ma jumelle.
Je frappais un tronc au passage, un profond trou s'y forma.
Je pris une profonde inspiration et stoppais net, quel était cette délicieuse odeur ? Aussitôt je m'élançais vers la source de l'odeur, ma gorge prit feu, devenant un feu ardent. Je répérais une lumière vive ainsi que le crépitement des flammes d'un feu de camp, je bondissais par-dessus les broussailles et tombais nez-à-nez avec un jeune homme. Il sursauta et m'observa. Ses vêtements étaient sales et déchirés, son odeur corporel était affreuse mais pourtant quelque chose en lui m'attirait. Je fis un pas vers lui, il recula.
Je bondissais d'un coup et plongeais sur lui, je l'écrasais sur le sol dans un bruit sourd et mes dents se refermèrent sur sa gorge. J'avalais goulûment le délicieux breuvage qui atténuait ma douleur. Le jeune homme hurlait, se débattait mais il ne faisait pas le poids.
Bientôt j'entendis les battements de son cœur ralentir et je sentis la vie le quitter, j'avalais les dernières gorgées et me redressais. Le jeune homme portait sur son visage une peur et une douleur sans nom.
Soudainement une douleur vive m'étreignit la poitrine, je chutais sur le sol en hurlant. Ma peau vibrait et m'élançait comme si quelqu'un plantait des milliards de pique en moi. Mon cœur émit un battement timide qui me fit mal. Je me roulais en boule, torturée. Le monde se mit à tourner autour de moi, je poussais un cri.
Puis le néant !
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Ne cesse jamais de rêver
FanfictionL'amour...? Je n'y ai jamais cru. Je n'étais pas de ces jeunes filles qui s'attendent à trouver le prince charmant ni de celles qui pleurnichent quand ce dernier met du temps à venir. J'avais toujours eut tendance à penser que l'on pouvait provoquer...