Ne cesse jamais de rêver

Chapitre 6- Entraîde

Je m'éveillais, allongée sur une branche, je m'étirais. Je descendis d'un bond et mes yeux se posèrent sur Leah. Elle était assise calmement, ses yeux m'observant avec...respect ?

-Tu es au courante que tu es en plein territoire Cullen ? m'enquis-je.

-Ouais, Sam leur a téléphoné pour obtenir l'autorisation de te suivre.

-Ils ont, eux, au moins la gentillesse de vous laisser faire.

-Façon de voir les choses.

-Bref, qu'est-ce-que tu fais là ?

-Jacob m'a demandé de te surveiller, il s'inquiète. Il dit qu'il regrette ce qu'il t'a dit, qu'il ne le pensait pas.

-Comme si ça changeait le mal qu'il m'a fait.

-Tu sais, je comprends ta position.

-C'est-à-dire ?

-Etant une anomalie qui n'aura jamais d'enfant, je comprends la sangsue blonde.

-Va expliquer ça à Jacob.

-C'est fait mais il a fait comme tous les gars de la meute, il bat en retraite dès qu'il s'agit de moi.

Je soupirais.

-Il veut rediscuter du sujet avec toi, je crois qu'il est prêt à faire des concessions.

-C'est vrai ?

-Tu es son imprégnation et si tu as besoin de ça pour te sentir bien, il ne refusera pas.

Je ne pouvais pas indéfiniment reculer la confrontation.

-Bon d'accord, rentrons.

Elle acquiesça, disparut dans les bois et muta. Elle revint sous sa forme d'énorme louve grise. Je m'élançais aussitôt, sans pour autant aller au maximum. J'avais peur de ce qui m'attendait, toute la meute était au courante de mon projet et j'imaginais déjà leur réaction. Je frissonnais d'appréhension.

Leah et ce fut tout à son honneur, sachant qu'elle était la plus rapide, ne chercha pas à me bousculer. Elle me laissa prendre mon temps.

Après une quarantaine de minutes, je m'arrêtais devant la maison d'Emily, à la lisière des bois. Leah apparut sous forme humaine, me fit un signe de tête encourageant et pénétra dans la cour. Je la suivis, j'entendis un cri provenant de l'intérieur.

-Leah a ramené Rhéa !

La porte s'ouvrit d'un coup, je stoppais net, Jacob sortit, seul. Il avait l'expression d'un homme brisé et fatigué. Cela me fit mal. Leah rentra dans la maison mais j'entendais le silence dans la demeure, chacun tenait à assister à la confrontation.

-On va marcher, proposa-t-il.

J'acquiesçais, il me laissa passer devant, je pénétrais dans les bois. Nous marchâmes un long moment dans un silence total puis je m'arrêtais dans une petite clairière, m'asseyais sur une racine et regardais Jacob.

-Rhéa, je suis désolé, je ne pensais pas un mot de ce que je t'ai dit. Je sais que je t'ai blessé et j'espère que tu sauras me pardonner.

Il me fixa, me suppliant du regard. J'acquiesçais.

-J'ai bien réfléchis à ce que tu m'as demandé et...je ne peux pas, Rhéa. La simple idée que tu puisses porter l'enfant d'un autre me détruit de l'intérieur. J'ai réfléchis à ça toute la nuit et y a pas moyen. Bien entendu, je ne peux pas te forcer à refuser de le faire. Mais j'aimerais vraiment que tu refuses, de tout mon cœur, de toute mon âme, Rhéa. J'ai conscience du mal que ça causera à Rosalie et j'arrive à avoir de la peine pour elle mais je ne peux pas. Je ne suis qu'un homme, Rhéa, et l'idée de te partager même le temps d'une grossesse, ça...me tue. Je veux être le seul homme qui puisse te mettre enceinte. Je suis lâche, je sais, mais je ne peux pas te partager.