Chapitre 5- Réconfort

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Samedi matin fut particulièrement pénible, je ne savais pas quoi faire pour m'occuper l'esprit, Bella était partit tôt ce matin sans que je sache où, je décidais finalement de faire le ménage. Les mains jusqu'au coude enfouit dans des gants roses, je nettoyais tout ce qui me passait sous la main, je fis une lessive, frottais les meubles, étendis le linge et fis une deuxième tournée puis passais le balai et la serpillère. Quand il fut midi, j'avalais un soda et un morceau de pain à la confiture, descendis mettre de la musique triste dans ma chambre et remontais avec mon sac de cours, je m'installais sur la table de la cuisine et commençais mes devoirs. Je m'avançais autant que possible mais il m'apparut vite que ça ne me suffirait pas. Finalement j'enfilais mon jogging, mes baskets et allais courir, je fis le chemin habituel mais ça ne me prit pas plus d'une heure même en traînassant dans la rue. Je décidais d'installer la chaine-hifi sur le bord de la fenêtre de la cuisine, baissais le volume pour ne pas déranger le voisinage et nettoyais ma voiture. J'astiquais l'intérieur scrupuleusement lorsque j'entendis une voiture se garer, terminant de nettoyer une tâche imaginaire, je sortis enfin la tête de la voiture. Le choc me cloua d'abord sur place puis le plaisir fugace et finalement une grande douleur en me souvenant qu'il avait rompu. Attrapant mon chiffon, je retournais nettoyer.

-Salut, lâcha sa voix derrière moi.

Je ne répondis pas.

-Rhéa, sil-te-plais, laisse-moi une chance de t'expliquer.

Soupirant fort, je ressortis de la voiture et lui fis face, un regard noir sur le visage.

Jacob m'observait, il était différent, bien plus grand, magnifiquement musclé et d'une beauté encore plus frappante, tout comme sa voix, il était devenu sexy à se damner.

-Vas-y, je t'écoute, dis-je d'un ton acerbe.

-Comment tu vas ?

Je haussais les sourcils.

-Comment crois-tu que je me sens ?

-Désolé, c'était stupide.

-Effectivement.

Comme si ma radio se foutait de ma gueule, elle entama une musique d'amour sublime. Je décidais de l'ignorer.

-Qu'est-ce que tu me veux à la fin, Jacob ?

-Je suis venu... c'est difficile.

Il semblait effectivement mal à l'aise, trop furieuse, je ne l'aidais pas.

-Est-ce-qu'on pourrait en parler dans un endroit plus intime ?

-Dans la voiture mais ne la salit pas, je suis en train de la nettoyer.

Je m'asseyais derrière le volant, il fit le tour et s'installa près de moi.

-Rhéa, je n'ai jamais voulu te quitter, lâcha-t-il d'un coup.

Je sursautais, je m'attendais à tout sauf à ça.

-C'est pourtant ce que tu as fait.

La colère me quitta, laissant place au chagrin, mes yeux s'embuèrent.

-Ne pleure pas, je t'en prie, dit-il en prenant ma main.

Il était brûlant et tout en muscle, ma main sembla épouser la sienne et j'appréciais une nouvelle fois cette extrémité. Je me rendis compte comme ça m'avait manqué.

-Je n'ai pas eu le choix de te quitter parce que j'ai changé, je suis devenu différent.

-Je vois ça, reconnus-je, même si je ne comprends pas.

Ne cesse jamais de rêverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant