Partie 8 Je hais ma mort

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Je pensais que la salle Obscure serait notre destination, mais je m'étais trompée. Conclusion, je n'étais pas devin, ou bien prophète, ou bien ce que vous voulez qui est un rapport !

Nous nous dirigeons au centre du Conseil, en direction de Jade, Hugo et Cindy. J'avais l'impression qu'ils nous attendaient. Eux aussi avaient un regard sombre. On me cachait un truc, c'était évident. Ce genre de moment est insupportable.

Un cercle se forma. Hugo parut gêné d'en faire partie, cependant Jade lui prit la main et l'encouragea à être un homme, si on peut dire. Il releva les yeux et nous observa tour à tour.

Élie prit la parole la première, normal.

- Personne n'entendra ce que l'on s'apprête à dire, donc parler librement. Cindy, explique la théorie à Isallys.

- Bien, répondit la concernée. Pendant ta petite escapade chez les bisounours version gore, Jade et moi on s'est penché sur les meurtres d'avant. En cherchant un peu de tous les côtés, on s'est aperçu d'un truc. Magique, n'est-ce-pas ? En fait, il semblerait que les victimes aient été tué de manière très réglementée et précise, ce qui me rappelle un devoir de philo et ça m'angoisse ...

- Ce qu'elle veut dire, la coupa Jade gravement, c'est que les meurtres ont été commis de la même manière qu'un rite satanique. Brûlé, enterré vivant, étouffé et noyé. Dans cet ordre très précis.

- Quelqu'un essaye de faire revivre une entité, en ai-je conclus.

Tous hochèrent la tête. On était dans la vous-savez-quoi, autrement dit.

- Pour l'instant, il y a cinq morts, a repris Jade. Le dernier a été brûlé, c'est ce qui nous a mis sur la piste du cycle.

- Et Mansyur dans tout ça ? demandai-je.

- Mansyur ? dirent-ils en chœur.

- Nom sympathique de l'esprit qui tue ces personnes, ai-je expliqué. C'est cet esprit qui veut faire revivre la chose dont on ignore tout, ou est-il simple exécutant ?

Instant de réflexion qui n'a aboutit à rien de pertinent.

- Isallys ... commença Élie.

- Oui ?

Ça recommençait, le regard sombre. Visiblement, c'est contagieux. Je sais bien que l'on est tous morts, mais là ils avaient vraiment des têtes d'enterrement, sans déconner. Sauf Hugo, qui ne comprenait rien sûrement, ou s'en fichait.

- Parmi les victimes ...

Ce n'est jamais bien lorsqu'une phrase commence de cette manière, non ?

- ... une certaine Olivia a été déplorée. Ta mère, fini t-elle dans un murmure.

Les mots ne purent sortir de ma bouche. Aucun son, en fait, ne sortirent. Pourquoi ce poids soudain ? Pourquoi cette impression que tout s'effondre en un claquement de doigts ? Pourquoi, ... Juste pourquoi ? J'ai l'envie que ce soit irréel, une plaisanterie, une surprise pour mon anniversaire. Ma mère ne peut pas être morte ! Ce n'est pas possible !

- Je suis navrée, Isallys ...

- Comment a-t-elle été tuée ? l'ai-je coupé violemment.

Élie hésita, je le voyais. J'avais besoin de savoir. Je voulais savoir.

- Noyée, répondit la Grande Prêtresse.

Comment ma mère pouvait-elle faire partie d'un foutu rituel pour ramener je ne sais quel truc en vie ? Et Mansyur, dans tout ça, était-ce ce machin qui avait tué ma mère ?

Prêtresses T2 L'avènement de MansyurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant