Partie 25 Confrontation

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Le corps de Cindy s'émietta et partit en poussière verte, qui disparut dans les profondeurs de la Terre. Jade se réfugia dans les bras d'Hugo, qui la serra aussi fort qu'il pût. Angel se leva et s'éloigna, comme si elle ne souhaitait pas de mérite sur son don de soulager la douleur. Élie s'est relevé, et a calculé nos effectifs. 

J'allais me venger. 

  - CINDY !!! ai-je crié malgré moi. 

Mon cri résonna dans les collines. 

Alors que je pensais que Jade m'en voulait, elle s'est penchée vers moi et m'a serré dans ses bras. Toute la tendresse de son vivant, toute la chaleur qu'elle devait posséder avant, passèrent dans mon être et me réchauffèrent le cœur. La gentillesse de Jade me sauvait du désespoir. 

Le rituel devait être arrêté. 

Plus personne ne devait mourir par ma faute. 

  - Encore une que tu n'as pas pu protéger, déclara quelqu'un dans mon dos. 

Cécilia se tenait droite sur ses jambes, son regard planté dans le mien. Ses vêtements partaient en lambeaux. Elle avait l'air d'avoir le bras cassé, et des plaies apparaissaient sur l'ensemble de son corps. De la suie sombrait son visage charmant. 

Je me suis relevée. Personne n'a rien dit. Élie a ordonné silencieusement aux prêtresses de s'éloigner avant de me lancer un regard entendu et de partir à son tour. 

  - Tu sais, je suis la seule qui soit sortie du manoir à temps. Les autres se sont fait capturés. Par votre faute. 

  - Je suis désolée. 

  - Tu crois que c'est aussi simple ?! J'en ai marre ! Je t'ai toujours TOUT pardonner, Lys. Depuis qu'on est petites. Mais là, c'est trop. 

J'ai serré les poings. 

  - J'ai dit que j'étais désolée, d'accord ? Si je pouvais te le dire cent fois, mille fois, un million de fois, je le ferais, mais on n'a plus le temps ! Des vies sont en jeu. J'en ai marre de perdre. Je veux vous protéger. Te protéger aussi. 

Cécilia a émit un petit rire sardonique. 

  - Pourquoi cherches-tu à me protéger, Lys ? C'est une mission divine, c'est ça ? Je ne suis qu'une mission pour toi, je le sais ! Arrête de te mentir à toi-même ! 

  - Je ne mens pas, ni à moi-même, ni à toi ! Tu n'es pas qu'une mission. Je veux te protéger, te sauver de cette merde, Cécilia ! 

  - Arrête de faire ta mère Thérèsa ! Je ne t'ai jamais pardonné bon dieu ! Je sais très bien que tu veux de nouveau mes bonnes grâces, tu veux reconquérir la petite naïve Cécilia. Eh bien non ! Je ne suis plus l'idiote qui pardonne trop facilement. J'aurai aimé te pardonner, sincèrement, après ce que tu as fait à mon père. Mais tu as disparu du jour au lendemain, évaporée ! 

Alors, c'était ça, le problème. Elle se sentait abandonnée. 

  - Je me doutais bien que ma mère n'avait rien dit, mais je pensais que tu avais un minimum foi en moi ! Tu veux que je te raconte ma vie pendant que la tienne continuait ? 

  - Vas-y, j'aimerais beaucoup l'entendre, a-t-elle décrété. 

  - J'ai été interné dans un hôpital psychiatrique - qui en fait n'existait pas - où j'ai appris que j'étais destiné à devenir un esprit aidant les autres à passer dans l'au-delà - rien que ça -, où j'ai rencontré un esprit vengeur appelé Charlou qui m'a poursuivi pour me tuer afin de sauver le monde. Mon petit-ami est un  meurtrier qui a permis au monde d'être sauvé en tuant mon corps, occupé par la créatrice Cynthia - pas très amicale -, tandis que j'en étais éjectée. Je suis alors devenu une prêtresse, car je suis morte ! Voilà ce qu'il s'est passé. Désolée d'avoir oublié de téléphoner pendant ma course poursuite contre une armée de fantômes. 

Prêtresses T2 L'avènement de MansyurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant