Une voix résonnait dans mes oreilles. J'avais l'impression de la connaître, mais en même temps elle m'était totalement inconnue. J'étais plongée dans le noir le plus complet. Je n'étais pas attachée, cependant je ne pouvais pas bouger. J'étais prisonnière de cet espace.
Soudain, en plus de cette petite voix qui semblait jouer avec mes tympans, un cliquetis se fit entendre. En l'écoutant, j'avais l'image d'un homme traînant un boulet au pied. Et ça s'approchait dangereusement. J'ai voulu hurler, aucun son ne sortit. J'ai voulu toucher quelque chose, me repérer, il n'y avait que le vide. Je voulus apercevoir des formes, une lumière, n'importe quoi, tout n'était qu'ombre. On m'avait privé de mes sens ! Bordel ! On m'avait privé de mes sens ! Sauf de mon ouïe, étrangement, vu que j'entendais toujours ces horribles bruits métalliques.
La fin est proche. Il va renaître, et il va anéantir l'humanité. Personne n'y échappera.
Ce message ... Cette voix ... Je la reconnaissais enfin. C'était celle de Robin, enfant.
La fin est proche. Il va renaître, et il va anéantir l'humanité. Personne n'y échappera.
C'était de plus en plus fort. Je fermais les yeux, espérant que tout cela cesse. J'en avais marre de toutes ces visions, sérieux. Qui rêve de vivre un cauchemar en réalité ? Je vous le donne en mille ! Personne !
Je réalisais que plus aucun son ne se laissait ouïr. Quel verbe.
Je me décidais à ouvrir les yeux, doucement.
Enfant Robin était à quelques centimètres de mon visage, des creux abyssales à la place des yeux, une peau blanchâtre et fissurée. Son souffle brutal frappait mon visage. Je sursautai tellement fort que je suis sûre que j'avais réussi à bouger.
- Personne n'y échappera, répéta t-il, d'une voix totalement abîmée. Même pas toi.
C'était nouveau, ça.
Des cafards sortirent en grand nombre de sa bouche, c'était à la fois incongru et répugnant. Je commençais à me débattre, mais la pression était trop forte. Les insectes me submergeaient, peu à peu j'étais ensevelie. Ils parcouraient mon corps, essayaient de m'emmener avec eux dans les ténèbres. Et l'enfant était toujours au dessus de moi, sans expression, sans aucune intention de se pousser.
Ma peur ne faisait qu'augmenter. Je ne pouvais plus sentir mes jambes, c'était mauvais signe. Les insectes se mirent alors à entrer dans mes orifices. Je les sentais grimper, prendre possession de quelque chose qui ne leur appartenait pas. J'avais mal, j'étais terrifiée.
Je réussis enfin à crier. Je réussis enfin à pousser un hurlement digne des plus grands.
À mon grand soulagement, une lumière apparut. Ma vue fut de nouveau opérationnelle complètement. Face à cette étincelante lueur, les insectes s'effacèrent. Enfant Robin avait disparu. Je pouvais bouger à nouveau. Lorsqu'une main provenant de la lumière se manifesta, je la pris immédiatement. Si on voulait me sortir de cet enfer, je n'allais pas dire non !
Au fond de moi, j'espérais que ce soit ma mère. Ça aurait pu être possible, non ? Tout est possible, de nos jours.
Quand j'ouvris les yeux derechef, je me rendis compte que j'étais dans une pièce fermée, sombre et pas très accueillante. On ne ferait pas une pyjama party là dedans, si vous voulez mon avis. Trop hébétée par cette aide soudaine dont je n'arrivais pas à savoir la provenance, je mis un bout de temps avant de capter que j'étais enfermée dans cette pièce. Mais surtout que je n'avais plus aucun pouvoir. J'avais beau essayer de disparaître, de l'illuminer, n'importe quoi, mon pouvoir semblait bloqué par une force supérieure.
VOUS LISEZ
Prêtresses T2 L'avènement de Mansyur
Подростковая литератураAprès avoir été libérée de l'hôpital psychiatrique dans lequel elle avait été enfermée, Isallys poursuit sa quête en tant que prêtresse. Une mission noble, une éternité toute tracée. Mais que serait sa vie si elle n'était pas un peu pimentée ? Un ê...