3- Tatouage

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La découverte de ce calendrier m'a férocement remise en doute, ça, c'est sûre. Je fixai incapable de connecter deux neurones afin d'avoir un semblant de réflexion. Mes hypothèses ne collaient pas, et ne voulaient pas concorder ensemble.

Prise de panique, j'appuyai sur le bouton rouge du côté de mon lit.
Une infirmière habillée intégralement de blanc vint dans la seconde qui suivit.

_ Bonjour mademoiselle ? Vous êtes enfin réveillée ?

_ Bonjour madame. J'ai dormi combien de temps ?

_ Et bien, jusqu'à maintenant, cela fera deux jours... Vous avez fait une sorte de grand malaise !

_ Malaise ?! Mais j'ai été renversée par une voiture !

Je commençais sérieusement à douter de ma faculté à discerner le vrai du faux... Pourquoi cette dame me disait que j'avais eu un simple malaise alors que j'avais vu ma dernière heure me foncer dessus !

_ Non non mademoiselle... Vous avez eu un malaise.

Toujours un sourire charmeur aux lèvres, elle s'assura quand même que je n'avais pas de fièvre. Évidemment que non. Je perçus dans son regard une certaine angoisse. Étais-je devenue folle ?

*********

Je réfléchissais dans mon lit d'hôpital. La vision m'avait dit "Tu es chez toi maintenant". Avais-je changé de monde ou pas ? D'après mes premières observations, l'infirmière n'avait pas l'air d'un alien.
Que s'est-il donc passé ?

La même jeune femme en blouse blanche revint avec un homme d'une cinquantaine d'années environ. Il portait une belle barbe bien garnie, et semblait m'observer avec attention. Il me prit ma tension avec un instrument en plastique verdâtre en me demandant de souffler par le nez. Il se retourna vers la jeune femme qui conservait un aimable sourire. Son regard n'avait pas l'air inquiet comme tout à l'heure.

Ce monsieur doit être le médecin, pensai-je.

Mon cerveau fonctionnait à mille à l'heure. J'osais enfin poser la question qui me turlupinait depuis un moment.

_ Où sont mes parents monsieur ?

_ Ils arrivent ne t'en fait pas. Ils ne vont pas tarder, me rassura t'il avec un doux sourire.

_ Merci.

Quand ils partirent, je gardais ma mine angoissée. Je savais que quelque chose clochait mais ce lit blanc me fournissait un endroit où je me sentais en sécurité. Les draps étaient chauds et me recouvraient bien. Je ne voulais pas vraiment en sortir. En plus, mes membres me faisaient encore mal.

Comme si je ne leurs appartenais pas...

Soudain, mes pensées me glaçèrent le sang. Et si, je n'étais plus la même physiquement parlant ?

Le corps tremblant, j'essayai d'enlever les couvertures d'un blanc éclatant. Elles m'entravaient les muscles alors qu'elles m'étaient bénéfiques il y a deux secondes. Je réussis à poser un pied par terre. Puis deux. Une terrible peur m'envahit, mon estomac se contracta à cause de ma pression intérieure. Lentement, je m'avançai vers une salle de bain devenue mon lieu de révélation.

Le miroir me fit face, mon visage y apparut à sa surface. Mes cheveux étaient bruns et longs, mes yeux étaient clairs comme de l'eau de source. J'étais la même à un détail près. Une marque blanche dans le creux de mon cou. Avec mon doigt, j'en suivais la trace. Elle continuait dans mon dos. Prise d'un second tremblement emplis terreur, je me mis dos à la surface lisse qui reflétait ma présente réalité.

En voyant ainsi ma peau, je reculai prestement. Cette vision m'arracha un hoquet de surprise.
La marque formait un tourbillon blanc simple, comme le chemin d'un long ruban blanc jusqu'au creux de mes reins. Il n'avait ni l'air naturel, ni irréel non plus.
Le personnel médical l'avaient t'ils vu ? Au pire, on pouvait penser à un tatouage quelconque.

Le problème est que je n'avais jamais posé le pied dans une boutique de tatouage.

Encore dans l'étude de ce dessin dorsal, j'entendis la porte émettre un petit bruit sourd répété. Quelqu'un toquait. Sans réfléchir, je me jetai au fond de mes draps immaculés et attendis que l'on frappe une autre fois. Après ça, une femme d'une trentaine d'années entra le visage gai, et rapportant une énorme chaleur avec elle. Elle portait un manteau chic et une boîte ronde dont une odeur émanait un parfum reconnaissable entre mille. Des cookies ! (Oui j'adore les cookies :)) Qui était cette dame ?

Sa voix joviale entama directement la conversation. C'est ainsi que je découvris mon véritable cauchemar.

_ Bonjour ma chérie, comment te sens-tu depuis tout ce temps passé au lit ?


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Bonjour lecteurs,

Que pensez-vous de ce début de roman fantastique ?? :)
Ça vous a plu ?

Que pensez-vous de l'endroit où a "atteri" Issélia ?
Et surtout, qui est cette dame inconnue ?

La suite arrive bientôt !

Les Porteurs d'Hesperūs Où les histoires vivent. Découvrez maintenant