Les Porteurs d'Hesperūs

24 bis - Catacombes

Nous même nous fuyons en quelque sorte. On ne peut pas facilement faire face à une Invasion dans un endroit où l'homme est aveugle. Sans Lumière, il n'y a plus de repère, que des sensations et des bruits confus qui paraissent provenir de tous les sens.

Des bruits ou bien des cris de panique infernaux ?

Ma tête rebondissait contre le dos de Marc. Tout me paraissait défiler, le peu d'air confiné faisait se soulever mes cheveux au gré des secousses. On ne voyait pas la moindre silhouette. Seul le souffle saccadé des quelques élèves fuyant à nos côtés permettait un repère rassurant.

"Je me demande comment les garçons font pour se repérer d'ailleurs... "

Les respirations devinrent rapidement saccadés, les coeurs battants. Je m'agrippai un peu plus fort au tee-shirt de mon grand ami.

_ On est où ? grogna la voix de Sylvain.

_ Je n'en sais rien. Pas plus que vous, les enfants.

_ J'ai-j'ai peur mon-monsieur... geignit une petite voix haletante.

_ Je sais les enfants... mais courez, on trouvera la sortie !

Un bruit de pas me parvint. Les gens étaient concentrés pour ne pas tomber mais moi, je n'en avais pas besoin. Je tendis l'oreille. Des sons lourds, rapides et sourds.

"Voici ce qui vous mène en Enfer !"

Avait chantonné la guide avant d'entrer dans cet endroit de la mort. Elle ne s'était pas trompée. Les sons se rapprochaient. Trop à mon goût.

D'un coup, je fus percutée par un puissant coup sur mon épaule droite. Marc s'écroula en m'envoyant heurter l'un des murs du souterrain. Le choc à la tête fut si brutal, que je perdis connaissance.

**********

PDV Marc:

_ Les enfants, courez et prenez vos torches vite ! hurlai-je aux gamins qui s'étaient brusquement arrêtés en entendant ma chute.

Les enfants partirent sans demander leur reste.

_ Marc ça va ?

Une main que je ne distinguai que grâce à mes dons s'élevait face à moi.

_ Oui merci.

J'attrapai l'aide tendue. Bizarre... je ne sais pas ce qu'il s'est passé.

Une nouvelle fois, mes dons me mirent en garde. Une chose attendait.

_ Où est Issélia ?

_ Je ne sais pas, elle n'est plus là...

Je relevai la tête et approchai mon visage calmement à deux centimètres de celui de Valentin. Mon sang bouillonnait et un faux-pas de sa part et je le réduisai en miette.

_ Et tu comptais m'avertir quand ?

_ Marc ce n'est pas moi. Elle a disparu au moment où tu es tombé.

Et il ajouta en chuchotant:

_ Et c'est TOI qui est tombé.

Je grinçai, mes mains allaient le frapper. Ce fils de traître m'agacait. Je fermai les yeux, Issélia était là-dedans en grave danger. On n'avait plus de temps.