Les Porteurs d'Hesperūs

8- Souvenirs

L'homme s'appelait Marc Kent. C'était un viel ami d'enfance du père d'Isselia, chasseurs d'ombre tous les deux, ils venaient d'univers parallèles à la Terre. Les vampires n'existaient pas, tout comme les sorcières maléfiques, trolls, gobelins, fées ou autre.

Ils étaient des Néphilims descendant des Anges et des Geniūs. Ils ne savaient pas desquels mais possédaient une partie d'eux cachée au fond de leur âme qui leur permettait d'avoir quelques privilèges et surtout d'aider les humains. Ils savaient depuis leur naissance que leur but ou plutôt leur "mission" serait d'anéantir les esprits impures qui tuaient sans pitié les humains. Evidemment ce n'était pas facile tous les jours car il était difficile dans ces cas là de partager une vie conjuguale.
                  Marc se concentra sur les souvenirs de la jeune fille. D'après lui, le fait d'entrer en elle était la seule manière de dénicher les informations dont il aurait besoin afin de comprendre pourquoi elle refusait de voir son ami, Christopher, comme son père. Ce dernier lui en avait parlé les larmes aux yeux n'ayant pas pour habitude de se confier au sujet de sa famille. Marc avait couché Issélia sur le canapé du salon entre deux coussins moelleux. C'est ainsi qu'il se propagea dans son esprit, grâce à  ses dons accordés par ses Ancêtres.

" Il voit une jeune fille, cheveux bruns foncés au vent qui rit. En riant, elle laisse se dévoiler des dents d'enfant avec de jolis trous annonçant la venue de la petite souris. Dans ces cris de joie, il aperçoit une mère, femme d'une vingtaine d'année la regarder avec tendresse.
                    D'un coup, il se sent transféré dans un autre déluge d'image moins touchantes. La même petite fille brune accompagnée d'une autre fille lunettée qui sourit férocement en lui lançant des insultes. Il voit ensuite cette enfant courrir loin de toutes ces moqueries en se réfugiant au creux des bras de son père. Sauf que le père n'est pas celui qu'il connaît.
Le fameux Michel Varciano...
Une nouvelle fois, il se sent aspiré par les sensations qui s'énivrent en de larges tourbillons de couleurs sombres. 

Un gâteau, des rires, une fête ? Marc ne perçoit que de l'insousciance à travers ce beau tableau. Pourtant, tout s'accélère. La jeune fille brune, Issélia a grandit. Il la voit traverser une rue, entendre un bruit de pneux dérapant sur le goudron. La vision d'une voiture petite rouge sombre apparaît, puis c'est le choc. La douleur.
Néanmoins, il comprends que bien que la lumière se soit visiblement éteinte au fond de son  âme, l'esprit de la jeune fille est encore vivant, bien présent... "

Les yeux clairs d'Issélia couchée sur le divan papillonèrent un instant. Elle n'arrivait pas encore à prononcer un mot cohérent mais sentit que ses forces revenaient en elle. Que s'était-il passé ? Elle vit l'homme qui l'avait peu avant sauvé des silhouettes menaçantes s'affairant à préparer un steak à la poêle. Il avait des gestes assurés devant les fourneaux. Une odeur alléchante lui parvint jusqu'aux narines. Après avoir vécu tant de situations exigeantes avec son corps, elle en avait oublié de manger. La faim existe malheureusement. Et heureusement aussi. Elle n'osait pas bouger du canapé confortable de peur d'attirer l'attention de cet inconnu. Car oui, bien qu'elle soit chez lui, elle n'avait pas tardé à se rappeler de l'anonyma de cet homme.

Elle s'attarda à l'observer patiemment.
Il était grand, musclé et ses cheveux chatains coupés avec largesse lui donnaient un air enfantin. Issélia était tellement absobé par ses contemplations qu'elle leva les yeux surprise quand il lui adressa la parole.

_ Bien dormi princesse Aurore ?

_ Oui monsieur. Comment vous appelez vous ?

_ Marc Kent. Toi, je sais que tu t'appelles Issélia. Ton père m'a beaucoup parlé de toi.

_ Que m'avez vous fait ? Pourquoi je me suis endormie sur votre divan ?

Etonné par la question directe de la jeune fille, il décida de lui dire la vérité.