19- Réveil de la bête

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L'idée des catacombes me trotta dans la tête toute la soirée. La frayeur m'envahissait à mesure que le temps passait mais lorsque mes amis décidèrent de s'éclipser pour se préparer pour la sortie "interdite" de ce soir, j'oubliais partiellement les indications de Marc au sujet de sa surveillance.

_ Tu es prête ? me chuchota Claire postée face à la fenêtre de notre chambre donnant sur les ruelles parisiennes.

_ Oui, je pense...

_ On va bien s'amuser, dit-elle avec une voix pincée.

Elle devait probablement sourire bien que je ne la voyais pas dans la pénombre car on avait laissé les lumières éteintes par mesures de précaution. On se glissa à travers la porte et descendit ensemble jusque dans la rue peu éclairée de Paris. Le vent frais nocturne agita mes cheveux bruns et rafraîchit mes joues échauffées par l'excitation qu'avait suscité notre escapade.

Sylvain nous rejoignît enfin accompagné du fameux Alex. Génial, un intru...

_ On est parti pour s'éclater les filles ? chuchota Sylvain craignant réveiller les professeurs.

_ Ouiii, allez ! nous stimula Claire. Faut qu'on soit rentré avant le levé du jour.

Nous déambulâmes entre les rues pavées caractéristiques de Paris et après avoir acheté des crêpes chaudes au nutela à un vendeur de nuit, nous nous posâmes sur la pelouse d'un jardin publique. La Lune était notre complice et tout en discutant, nous dévorâmes nos crêpes. J'étais en train de terminer la mienne alors qu'elle me brûlait presque les doigts lorsque quelqu'un me tapota l'épaule.

_ Je peux te parler Issi ? me souffla une voix dans le cou.

Je me retournai et vis Sylvain, l'air gêné. Voyant que Claire et Alex discutaient sans nous prêter attention, je hochai la tête et le suivit. Il me prit la main et me guida dix mêtres plus loin sur un banc délavé et abîmé par le temps. Sylvain contempla le vide devant lui pendant un moment. Je n'osai pas débuter la conversation ne sachant pas quoi dire. Ce fût lui qui brisa le silence en premier:

_ Issélia... je ne sais pas comment te le dire...

Mes joues rougirent brusquement. Je remerciai le Ciel qu'il fasse nuit. Qu'avait-il l'intention de me dire ?

_ Tu sembles... différente comme changée. Depuis quelque temps, tu n'es plus toi-même, je ne te reconnais pas.

Il marqua une pause.

_ Pas que ça ne me plaise pas, au contaire ! Mais tu es vraiment bizarre et il fallait que je t'en parle.

Il ébouriffia ses cheveux d'une manière assez timide que je ne lui connaissais pas encore. J'avalai de travers. Je savais que je ne pourrai pas me cacher indéfiniment mais j'avais tellement peur de sa réaction !

_ En fait ... je suis spéciale mais il ne faut surtout pas que tu aies peur.

_ Dis toujours... je n'ai pas peur de grand chose tu sais et tu comptes assez pour moi, pour que je m'inquiète de quelque chose, m'assura t'il un sourire sur les lèvres et il ajouta. En plus, j'aime ce qui est spécial !

_ Je ne suis pas la Issélia que tu connais..., dis-je et après avoir soupiré un bon coup, je repris. En réalité je n'en sais rien. Je vivais à Washington lorsque j'ai eu un accident. Quand je me suis réveillée, j'étais à New-York et j'avais de nouveaux parents qui m'ont assuré être les miens. Sauf que moi, je ne les reconnaissais pas...

_ Oula ! Tu es Issélia ou pas ? Tu as peut-être perdue la mémoire lors de ton accident ? Pourtant tu m'as l'air être elle. physiquement du moins... tu es sûre de tout ça ?

Les Porteurs d'Hesperūs Où les histoires vivent. Découvrez maintenant