WARNING (tome 2) : Dangerous Game

*DEUXIÈME CHAPITRE*

PDV JUSTIN 

Mon colocataire assis sur son lit en face du mien me regarda jouer avec le rubik cube que m'avait donné un gardien. Ça doit être la 30 000e fois que je le fais encore et encore. J'ai déjà hésité à le foutre à la poubelle mais si je le jette, qu'est-ce que j'aurais d'autre ? Je n'ai déjà plus rien. 

Sentant le regard brûlant de mon colocataire sur moi, je lâcha le cube de mes mains et coinça mes yeux dans les siens. Il eut un sourire quand il comprit que la guerre du regard avait commencé. Il fit des grimaces sans lâcher mes yeux afin d'essayer de me faire craquer mais plus rien ne peut me faire craquer maintenant que j'ai vécu le pire. Il perdit. 

Les barrières émirent un cliquetis qui nous fit tous deux jaillirent de nos lits miteux et inconfortables pour aller au devant des barrières. Le gardien qui nous ouvrit la grille fit le vrai connard de service avec qui j'avais eu plusieurs altercations qui m'avait très vite fait comprendre que si je continuais sur la voie de la violence j'allais croupir ici encore longtemps. Autant faire profil bas et sortir le plus vite possible. 

- Allez temps libre, déclara-t-il en se mettant sur le côté 

Je laissa mon colocataire, avec qui je ne suis pas ami je tiens à le préciser, passait devant moi et sortit en dernier. Le gardien me regarda de haut en bas quand je lui passa devant, je refoula mon envie de lui ne mettre une bien au fond de ma tête. Je me dirigea vers la salle de musculation ouvert à tous. 

C'est là-bas que je vais tous les jours. Ça m'empêche de penser à elle. 

Des gars vinrent me saluer même si on se parle peu, au moins ils ne sont pas chiants et ne me casse pas les couilles comme d'autres qui justement cherche la merde et tente de me faire mon calme. A ce qu'on pourrait croire, je travaille beaucoup sur ma colère ici. Bon j'ai été forcé de prendre des cours pour évacuer la colère avec un professionnel, le début à été dur mais maintenant j'admets que ça m'aide. Je ne vais pas non plus dire que j'ai perdu toute violence mais je sais comment gérer. 

- Yo Bieber ! une voix m'appela à travers la salle, Rudy. La forme ? 

Ah lui. 

- Comme d'habitude et toi ? lui répondis-je 

- Pareil. Bon on se le fait ce bras de fer depuis le temps qu'on en parle ? 

L'attention de certains s'attacha à nous et j'arriva à entendre des sifflements pour nous encourager. Je regarda tout autour de moi et remarqua qu'un cercle s'était formé autour de moi et Rudy. C'est cuit pour que je refuse. 

- C'est parti, acceptais-je en relevant mes manches 

Des cri s'élevèrent dans les airs, ce qui attira la concentration des deux gardiens obligés de nous surveiller. Une bagarre peut tomber à tout moments, c'est pour cela que l'on ne peut jamais vraiment être seuls. Même pour aller aux toilettes on est obligés d'avoir un gardien en face de la porte. 

Rudy se plaça sur la chaise en face de la mienne. On posa tous les deux nos coudes sur la table, et un garçon que j'avais vu peu de fois se dévoua pour faire l'arbitre. Rudy referma sa main dans la mienne, et le combat commença. 

Je me concentra de tout mon être pour le faire tomber. Quand je vis mon bras commencer à trembler comme une feuille j'eus vraiment du mal à garder ma concentration intacte. Rudy sourit et envoya directement mon poing dans la table. 

Je le félicita et quitta ma place pour la laisser à un autre. Qu'ils y aillent comme ça je pourrais faire ma séance de musculation tranquille sans que l'on vienne me faire chier. 

La machine que je voulais était libre donc je m'y installa. Mes deux paumes se placèrent sur les extrémités de la barre et je la souleva. Je fis environ vingt levés jusqu'à que je vois Rudy au dessus de la barre en train d'y mettre ses mains dessus pour me forcer à la garder levé. 

- Putain arrête, l'avertis-je sentant mes muscles défaillirent

Malgré mon avertissement il continua et je vis ma vie défiler devant mes yeux quand mes bras n'eurent plus la force de tenir la barre. Heureusement il la prit et la remit à sa place. Je me releva. Mon souffle encore saccadé ne me permit pas de lui éclater la tête. 

- Petite blague mon pote, me dit-il en me tapant dans le dos 

Je ne prit même pas la peine de lui répondre. 

Le gardien qui surveillait la salle arriva vers moi. Je frotta mes mains sur mon pantalon et le salua avec une poignée de main. 

- Quelqu'un est là pour te voir, me dit-il 

Il me fit signe de le suivre, ce que je fis. Vraiment perdu. Qui pourrait bien vouloir me voir ? J'avais bien fait comprendre que je ne voulais aucune visite. 

Je passa dans le couloir de "la mort", c'est le nom qui lui est désigné car il emmène à la salle de visite et très souvent les visites ne sont pas bonnes. Honnêtement j'espère que la mienne le sera. 

Le gardien m'ouvrit la porte et me laissa entrer avant lui. Il resta collé à la porte.

Mon souffle se coupa en voyant la personne assise sur la chaise. 

- Qu'est-ce que tu fous là ? peinais-je à parler en regardant la personne en face de moi 

- Je viens voir mon ami, me répondit-il en s'approchant de moi 

Le gardien collé à la porte se racla la gorger faisant comprendre que les contacts ne sont pas admis. 

- Il ne me fera rien, lui assura mon visiteur. Je le sais 

Quand ce dernier entoura ses bras autour de moi je ne réagis même pas. Mes bras restèrent le long de mon corps. Ce n'est qu'après une ou deux minutes que je plaça mes bras autour de lui et nicha ma tête à son épaule. 

La pression de mon corps s'envola et pour la première depuis mon entrée dans cet endroit je me laissa pleurer tout ce que mon cœur avait endurer. 

- Je suis là mec, je le serais toujours 

- Elle me manque mec, sanglotais-je dans son épaule 

Ricardo me serra encore plus.