Chapitre dix-huit

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            C'est dans des moments comme ça que j'aimerais contrôler mes visions. L'heure à laquelle elles me parviennent. Et aussi, avoir une vision précise et détaillée, sans avoir besoin de chercher, pour la personne de mon choix.

Nous étions tous là, à décider qui partirait en éclaireur. Enfin, qui ? Ce serait plutôt, lequel des garçons. Oui, j'étais obligatoirement émincée de la mission, à partir du moment où il fallait risquer quelque chose. J'étais une Empathe recherchée pour être tuée, comprenez ? Alors, ne valait mieux pas que je me fasse capturer. Et à côté, je ne savais pas vraiment si je les détestais de me prendre pour une gosse ou si j'avais envie de tous les tuer pour y aller moi-même, et seule.

Oui bon, laissez moi imaginer que je pourrais les tuer. Tu pourras pas, tu le sais. Oui je sais imbécile ! C'est pour ça que je dis ça... Roh et puis. Tu sais Cassandre, c'est pour toi qu'on fait ça. Si on te perd, on n'aura plus rien. Et une autre Empathe médium verra le jour, quelque part dans le monde. Comment ça ? Les médiums, comme toi, apparaissent une fois que le précédent est mort. Ta grand-mère est morte, et tu es née. Tu as poussé ton premier hurlement, lorsque ta grand-mère a poussé son dernier souffle. Les médiums qui apparaissent en si peu de générations, dans une même famille, sont très rares ! Tu veux dire que, quand je mourrais, il y aura un autre médium, quelque part dans le monde ? Oui, sauf que, techniquement, il ne sera pas apte à être trouvé avant des années ! Et encore moins à avoir des visions. Ça nous fouterais dans une grosse merde, crois moi. Ouais, donc en gros je suis juste là pour ne pas vous foutre dans la merde. Ok-ok, j'ai compris Trist'. Nan mais Cass', c'est pas ce que je voulais dire, tu le sais. C'est juste que dans une galère comme on a en ce moment, ça serait mieux qu'on n'ait pas à attendre des années...

Je ne réponds pas, et si je pouvais contrôler la direction de mes yeux, je lui aurais lancé un regard noir.

En cet instant, autours du feu, dans le noir, j'ai les yeux ouverts. Je vois que dalle, quoi. Mais j'écoute. J'écoute les garçons, qui se battent à moitié –mais littéralement verbalement- pour savoir qui ira chercher Chrystal.

- C'est moi qui ait trouvé l'endroit, ça serait normal que j'y aille ! Je sais exactement où c'est ! disait Matthieu.

- Ouais, mais mec, t'es qu'un gosse. T'as aucun entrainement. Tu te ferais tuer si tu te fais prendre, répondais Damon, froid.

- C'est moi qui dois y aller. C'est ma copine je vous signale ! Et mon pouvoir de bouclier me protégera, répondais Tiago en les coupant. Que ce soit d'un Empathe ou d'une arme. Blanche ou non.

Je n'avais jamais eu de précisions sur le pouvoir de Tiago. Je savais juste qu'il était un bouclier. Pour lui-même, ou pour les autres. Et là, en quelques mots, j'avais eu tout ce dont je pouvais rêver pour une définition de son pouvoir.

Alors comme ça, il résistait aux Empathes ? ça expliquait pourquoi il était avec Chrystal, je veux dire, elle transformait en verre tout ce qu'elle touchait, même les humains. S'il y résistait... C'était normal qu'ils soient ensembles. Comme si au final, ils étaient fais pour être ensembles.

- Oubliez pas que moi, je suis un vampire. Je guéris seul. Et, si je veux, je peux les bouffer. Je mangerais bien après et je me rincerais l'estomac avec du sang d'animal, parce que c'est vraiment dégueu', mais je pourrais. Ça nous en débarrassera.

Je souris. Ce Tristan. Toujours un petit mot pour détendre l'ambiance, on dirait. Même si, visiblement, il n'avait pas fait exprès.

J'ai l'impression que Damon se crispe. Je n'arrive pas bien à discerner ses émotions, mais il est tendu. Je détourne mon attention de lui. Il n'était pas celui qui m'intéressait le plus.

Regard NoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant