chapitre quinze

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J'arpentais les grands couloirs de la ferme, d'un pas rapide. Je ne pouvais pas me permettre de courir, c'était encore bien trop nouveau pour moi et j'étais encore exténuée de mon escapade dans le centre commercial avec Tristan.

Je l'avais envoyé cherché Damon, n'ayant pas vraiment pour l'instant envie de lui parler ou de me retrouver face à lui. Le baiser d'hier me gênais encore trop, même si vue dans quoi nous nous lancions, j'étais prête à parier que nous aurions de nouveaux instants de tête à tête.

J'avais dit que je m'occuperais de Matthieu, mais je n'avais aucune idée de la chambre où il était. J'espérais le trouver dans les couloirs, avec d'autres gens ou tout seul. Oui tout seul, ce serait pas mal. Je pourrais vite lui expliquer le problème. Le gros problème.

Mes pieds foulaient le parquet qui ne grinçait pas, contrairement à ce que j'aurais pu penser des étages d'une ferme. Je n'étais jamais allé aux étages du bâtiment des chambres, étant donné que la mienne était encore au rez-de-chaussée. Comprenez, mon père savait que j'étais aveugle, alors il m'a fait une chambre en bas. Faut dire j'en étais pas non plus mécontente. Je n'avais que quelques pas à faire pour me retrouver dehors, ou encore dans la salle à manger. C'était donc assez simple, voir cool, quand j'avais vraiment faim. Non mais je rêve... On croirait entendre Matthieu ! Je ferais mieux de ne plus penser bouffe. Ouais. Je commençais à devenir comme lui, un estomac sur patte qui mange vraiment salement.

Mes yeux passaient d'une porte à l'autre, espérant y trouver inscrit le nom de Matthieu. Sauf que, de un, il n'était pas un Empathe, alors je ne savais vraiment pas où ils pouvaient le foutre. Peut-être dans des chambres d'amis ? Si elles existaient. Et si c'était le cas, nom d'un vampire végétarien, où étaient ces fameuses chambres d'amies ?

J'arrivais devant une porte, qui s'ouvrait, pour laisser passer une silhouette masculine, mais assez petite. Ce n'était pas Matthieu. Mais, peut-être qu'il le connaissait ? Je reconnaissais ce type : il n'était pas loin de nous, lorsqu'on mangeait, et devait savoir de qui je parlais si j'invoquais Matthieu, l'humain aux cheveux bouclés qui à envoyé bouler Antoine, l'autre jour.

- Excuses-moi, tu ne saurais pas où est Matthieu, un gars assez grand, enfin, l'humain quoi, euh, celui qui...

- Euh, je crois qu'il est à l'étage au dessus... En tout cas c'est là qu'est sa chambre... me répond le garçon, en clignant des yeux comme s'il n'en croyait pas ses yeux.

Je fronçais les sourcils, et le remercia tout en me tournant, cherchant les escaliers, reprenant ma –fausse- course folle.

J'arrivais en haut des escaliers, à moitié essoufflée car je devais l'avouer, je m'étais dépêchée et je n'étais pas encore habituée à tous ces efforts physiques, quand je failli me cogner contre un torse. Oui oui, un torse. Bon, faut dire, je n'étais pas encore à l'étage, me manquais plus qu'une marche, mais un torse. Un gars, un peu plus grand que moi. Je levais la tête.

- Ah enfin ! Je te cherchais partout ! Mais t'aurais pas pu te dépêcher de descendre ? ça m'aurait évité de monter ! Tu sais que c'est fatiguant pour moi ! je lance à Matthieu, éberlué.

- Je... tu... quoi ? T'as réussie à monter les deux étages ?

- Bah oui imbécile ! Dépêches toi, on doit retrouver Tristan et Damon, avec les gérants, c'est important ! je le tire par la main et dévale les escaliers.

- Attends ! il s'arrête, je le regarde en fronçant les sourcils.

- Quoi ? Tu ne peux pas me dire ça en marchant ?

Regard NoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant