Chapitre seize

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              Les exclamations de surprise fusèrent dans le grand salon, suivis de nombreux murmures. Je sentais l'agitation autours de moi, en fait, je la voyais. J'avais les yeux fermés, depuis que Sylvain m'avait demandé de montrer à quel point je pouvais voir. Personne, ou que très peu, n'y avaient cru au départ. Mais la démonstration leur avait fait changer d'avis. J'ai dû leur décrire en détail les couleurs qu'ils me montraient, en pointant les habits, cheveux ou autres de certains pensionnaires.

J'avais l'impression d'être un rat de laboratoire.

Mais c'était pour la bonne cause. Enfin, je suppose.

J'étais debout, derrière les chaises des gérants. Je pouvais voir la quarantaine de pensionnaires qui faisaient partie du groupe. C'était impressionnant, vue d'ici. Tous ces regards, braqués sur vous lorsque vous parlez. Toutes ces têtes, tournées, des fois les sourcils froncés, des fois enjouées de ce qu'on annonce. Ce soir, c'était plutôt la tête "déroutée" qu'ils affichaient tous. Et ça me mettais plutôt mal à l'aise.

Tristan, à mes côtés, avait viré au rouge tomate. Oui, oui, je vous jure que c'est possible, même pour un vampire, de rougir. Et là, il y allait pas de main morte, quand je dis rouge tomate, c'était vraiment, rouge tomate. D'ailleurs, c'était assez spécial avec ses cheveux blonds argentés, presque blancs. Mais au moins, son teint allait bien avec ses yeux. Je t'entends tu te rappelle ? Oui, je sais, merci bien, beaux yeux ! Tu le fais exprès en plus espèce de... Chut. Sylvain parle !

- Maintenant, mes chers pensionnaires, il me faut vous demander une requête.

Silence dans la salle. Les regards sont rivés sur Sylvain, qui prend tout parfaitement bien. A ce que j'ai crû comprendre il... Il est dans le groupe depuis qu'il est très jeune. Maintenant il fait partie de l'un des gérants les plus respectés. Alors que c'est sans aucun doute le plus jeune de tous ! Merci Tristan, c'est ce que j'allais me dire à moi-même ! Je lui lance un regard noir en biais, et il rit, moqueur. Sale Yenne !

- Vous l'avez bien compris, l'une des notre est en danger. Nous allons donc envoyer Cassandre, Damon, Tristan et Matthieu la chercher, seulement nous avons besoin de volontaires pour les accompagner. Deux Empathes, dont une novice, un vampire et un humain –ce n'est pas contre toi, Matthieu-, ce sont en rien suffisant, surtout que deux manquent de pratique. Vous comprenez ce que je vous demande : si vous souhaitez être volontaire, à vos risques et périls malgré cette dure mission, je vous demanderais de vous lever et de nous confirmer que vous vous joindrez à eux.

Les chuchotements fusent à nouveau dans la salle, et s'en est presque comme si c'était devenu bruyant. Comme un essaim d'abeille, mais grandeur nature. Je prends sur moi pour ne pas me boucher les oreilles, et m'enfuir en courant. J'ai toujours eu du mal, avec les bruits. Malgré moi, malgré ma nouvelle faculté à voir, j'entends toujours un peu plus que les autres, les sons indésirables, ou qui ne dérangeraient pas, en temps normal. C'est là, que je comprenais le mieux Tristan, s'il ne se contrôlait pas sur les pensées d'une seule personne.

D'ailleurs, il ne me répond pas. Trist... ? Dans le brouhaha infernal de la grande salle, j'entends une chaise se reculer en un frottement terrible. Tout le monde se fige. Plus personne ne parle.

Un garçon d'une vingtaine d'année s'était levé. Il n'était pas très grand, mais semblait assez costaud, du point de vue musculature. Il avec les cheveux court, coiffés en brosse, d'un noir ébène surprenant, et avait une peau assez bronzée. Le contraste avec ses cheveux et sa peau combiné avec ses yeux était assez surprenante. Il avait un regard fin, un regard clair. C'était presque contre nature, de les avoir aussi clair. Il avait un regard plus clair et perçant que Sylvain lui-même. Peut-être serait-ce Chrystal, avec qu'il il pourrait se battre, niveau concours de regard clair.

Regard NoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant