Regard Noir

Chapitre vingt-trois

Il m'entrainait dans les longs couloirs étroits de l'entrepôt. Nous passions devant des salles, certaines fermées, d'autres grandes ouvertes, mais malheureusement vides... Damon avait-il bluffé concernant Tristan ? Etait-il bien dans l'entrepôt, à subir des expériences horribles ? Ou bien dehors, en sécurité, en train de se demander où nous sommes, avec Matthieu et Tiago ?

Et qu'allait finir par me faire subir Damon ? Quelle était cette expérience qui avait causée la disparition des autres médiums ? Savaient-ils au moins comment faire ?

- Arrête de te poser autant de questions, Cassandre. Tu sauras bien assez tôt ce qu'on attend de toi. Et peut-être que tu ne mourras pas, toi. J'ai bizarrement une confiance aveugle en ta réussite, lance-t-il en ricanant.

- Tu sembles vraiment sûr de toi. Mais dis moi au moins ce que vous attendez de moi. Et où est Tristan ?

- Ne t'inquiète pas pour Tristan, il est bien dehors. J'en avais simplement marre qu'Aaron parle. Tu sais, l'entendre parler de Tristan pendant ces trois jours, ça finit réellement par taper sur les nerfs.

- Alors... Qu'est-ce que tu vas faire à Aaron, Chrystal et mon père ?

- Ton père ?! Tu le considère réellement comme ton père ? Même s'il n'a rien laissé paraître pendant dix-huit ans ? Te rends-tu compte qu'en cinq ans d'enfermement, il n'a jamais parlé de toi ? Il ne répondait pas lorsqu'on lui demandait où tu étais ?

- Et alors ? Pourquoi aurait-il dit où je me trouvais ? Pour que vous me tuiez comme vous l'avez fait avec sa mère ? Tu l'aurais fais, toi, si tu avais un enfant ?

- Bien sûr. Il était malade, nous lui proposions l'antidote. Nous l'avons conservé toutes ces années grâce à ça. Il serait mort.

- Et pourquoi est-il malade ?

Il ne répond pas, mais il est en colère. Il se crispe. Il se refuse de répondre, car il a perdu. Il le sait.

- C'est vous. C'est vous qui l'avez rendu malade. Vous avez fait des tests sur lui aussi. Vous avez cherchés un quelconque gène qu'il aurait hérité de Sofia.

- Tais-toi.

- Vous n'avez rien trouvé, je poursuis. Il était parfaitement humain. Mais toutes ces expériences inutiles l'ont affaibli et vous avez modifiés quelque chose en lui qui le rend malade depuis tout ce temps.

- La ferme.

- Il n'y a pas d'antidote. Juste des sérums pour le garder en vie, éviter qu'il ne meurt.

- Cassandre, fermes...

- C'est de ta faute ? C'est ça, hein ? Il était ton mentor. Tu as été enrôlé dans cette merde. Tu as été forcé à l'emmener aux scientifiques pour qu'ils fassent leurs foutues examens. Tu ne savais pas qu'il y resterait presque. Ce n'était pas ce que tu voulais.

- FERME-LA !

- Tu tenais à lui. Tu tiens encore à lui. Mais pourquoi Damon ? Pourquoi tu continu à être avec eux ?

- CASSANDRE JE T'AI DIS DE...

- Ah tiens, Damon et Cassandre sont là, lance une voix, terriblement calme, avec un accent prononcé. Damon, qu'as-tu fais à cette pauvre enfant. Lâche-là veux-tu ?

- Je... je ne peux pas la lâcher, je l'ai immobilisée... Papa.

Je me crispe. Papa ? Le père de Damon ? Je cherche l'homme du regard, mais il n'est pas dans mon champ de vision.