Chapitre trente

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            Huit mois. Huit mois que j'avais rencontré Cassandre, devant cette classe d'SES, et qu'elle m'avait grossièrement envoyé balader. Huit mois que je l'avais aidé à chercher sa sœur, attaquée par une Harpire –mon parfait mélange de Harpie et de Vampire, v'voyez- dont elle avait rêvé pendant huit ans. Huit mois qu'on a rencontrés Damon et Chrystal dans le lycée. Huit mois que j'ai quitté ma petite vie banale pour vivre la grande aventure avec nos potes les Empathes. En fait, c'est chelou de dire ça comme ça. Je les connaissais pas. Mes potes, c'était que Chrystal, Aaron, Tiago, Tristan et Cass. Ouais, parce que Damon, je ne pouvais pas le saquer. Et pourtant, c'était pas un si mauvais gars.

Dès le début j'le sentais pas. C'est vrai quoi. Un gars, beau gosse –faut dire c'qui est-, ténébreux, qui apaise comme ça, en claquant des doigts –nan, en vrai c'était en la touchant- une nana qu'il connait pas et qui le connait pas non plus. Un gars qui appelle cette même nana lovely alors qu'ils se connaissent depuis même pas 24h, alors que la nana en question vient d'apprendre qu'elle est pas la fille de celle qu'elle croit être, que sa sœur, qu'est morte tuée par une bête mythologique, est pas sa sœur et qu'elle est une sorte de fille avec des supers pouvoirs qui peut ressentir les émotions des gens et voir le futur ? Moi j'trouvais ça louche. Alors le gars je l'aimais pas spécialement. Parce que c'était tout à fait le genre de gars séducteur bad boy sur les bords, hyper intelligent et hyper rassurant –et relou, accessoirement !-. Puis quand j'ai appris que c'était de sa faute tout ça. Qu'il avait aidé à capturer Chrystal, qu'il l'avait séquestré, puis qu'il avait aussi séquestré Aaron, puis après, qu'il s'est joué de Cass' carrément paumée avec ce qu'il se passait dans sa vie et qui avait finis par elle aussi la séquestré... C'est qui qu'avait raison ? Bah bibi, évidemment ! Enfin bon, on va dire que le moment était pas vraiment approprié. On avait déjà l'autre armoire à glace Tiago qui flippait parce que sa copine était toujours pas revenu –quoique, c'était plus sa copine à ce moment là !- et Tristan qui commençait à perdre le contrôle –s'avez, avoir un pote vampire c'est cool, sauf quand il stresse, là, disons que vaux mieux courir si on veut pas avoir affaire à une crise vampirique où même un vampire végétarien pourrait bouffer un humain en trente secondes.- Alors j'me suis retenu, et on est parti chercher nos potes, tels superman –Tiago, hypra fort, hypra résistant-, des batman –chauves souris, vampires... v'voyez le rapprochement ?- et des... euh... humain-man ? Ouais, bref.

Puis faut dire, après, quand j'ai vu Cassandre et Ron arriver... Damon derrière eux et sa horde de chien de garde... j'ai flippé. Mais Cass', elle, semblait pas flipper du tout quand le taré qui l'avait enfermé s'est approché d'elle, leurs visages à genre... même pas vingt centimètres l'un de l'autre –j'voyais pas bien, j'étais loin !- et lui a donné un truc. Ça aurait pu être n'importe quoi. Encore un piège. Genre une bombe microscopique qu'il aurait mis dans un flacon, donc Cass' s'en serait pas douté, puis une fois avec nous, il l'aurait fait éclaté et là, pouf, on était tous morts et eux ils étaient contents. Alors bon. Puis j'ai compris ce qu'il allait faire. Son visage, je l'avais jamais vu comme ça. Ses yeux, ils regrettaient. Il m'a regardé, et dans ses yeux, j'ai compris qu'il me demandait de prendre soin d'elle. Alors quand elle est arrivée, qu'elle s'est retournée et qu'elle a vue le visage de Damon, j'ai su qu'elle courrait pour aller le retrouver et changer les idées qu'il avait. J'aurais aimé faire pareil, mais d'un côté, je ne voulais pas tant que ça. J'étais jaloux de lui, jaloux de sa proximité avec Cassandre, jaloux aussi surement de l'homme qu'il était... C'est quand la porte s'est fermée et qu'on a entendu l'explosion que je m'en suis voulu. J'aurai dû le raisonner. On s'aimait pas. Il m'aurait entendu. J'écoute toujours ceux que j'aime pas, parce que je sais qu'ils font pas ça parce qu'ils tiennent à moi. Alors oui, on était pas potes. On l'aurait jamais été. Mais je m'en voulait d'avoir rien tenté, alors qu'ils pleuraient tous.

Regard NoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant