Chapitre 29: Les mariés t'as capté ?

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Deux mois après le mariage tout se passe comme d'habitude, Mohamed il vient nous voir le soir et joue un peu avec Souad pendant que FARIMA fait a manger. Moi pendant ce temps j'arrête mes activités, je fais le frère modèle. On est au mois de mai ( il me semble) et j'ai le bac dans pas longtemps. Je sais je fais le grossiste mais je vais encore à l'école et alors ? Pour l'instant je peux concilier les deux donc je le fais, si le jour où j'arrête toutes cette merde j'aurais au moins le bac ! Je révise dans ma chambre à fond dans mes cours de merde mais bon. J'ai décidé d'être au moins assidu en cours, même si je dors pas la nuit ni le jour merlich Faut que j'aie mon bac quoi qu'il arrive. Ma porte elle s'ouvre et je vois Mohamed rentrer.

Mohamed: T'as besoin d'aide ?
Moi: Non pour linstant mais après ouais stp parce que y a heja que j'ai pas compris !
Mohamed: Dit maintenant

Je lui explique ce que j'ai pas compris et on part dans mes révisions pendant une heure. Mohamed c'est le grand frère qu'on rêverait d'avoir simplement pour la sagesse mais je suis très satisfait de Fares il me manque grave .. J'ai peur de la vie sans lui ! Chaque minute je pense à lui, quand je m'autorise un moment de gaieté je pense à lui et je me dis que je peux pas être heureux sans lui.

Farima: Venez manger les gars !

On lache les révisions pour manger un gratin dauphinois de ma soeur, on parle des infos pendant qu'on mange. On dirait une famille modèle, je regarde le canapé où Fares avait l'habitude de dormir bordel c'est quel genre de fragilité ? C'est la décision d'Allah je le sais mais sa change rien. Ce soir je sens que je sombre, marre de faire le dur après tout moi je suis encore qu'un gamin. Y a pas longtemps je passais ma vie sur les réseaux sociaux et aujourd'hui je joue les Pablo Escobar.

* 2 heures du matin

Je suis là sur mon balecon les pieds dans le vide, joint à la main en pensant à ma vie. Si mon frère meurt j'aurais tout perdu. Si je fais de l'argent aujourd'hui c'est simplement pour suivre son exemple, pour me prouver que je peux être comme lui. Un bonhomme. J'ai toujours été anti violence, anti tout ce qui représenté les mecs de mon quartier. Je croyais qu'en essayant de pas suivre les activités de mon frère j'allais finir par me démarquer des gars du quartier mais au final je me démarque d'eux en étant pire. J'avais mon idée faite sur les khabteu de ma cité " Tous des raclures, des mecs sans vies". Voilà que je fais parti d'eux maintenant. Fares si tu serais là j'aurais pas besoin de jouer un rôle, chaque fois que je pose ma main sur une arme mon coeur bat à 1000km/h. Je sens une froideur m'envahir, comme si sheitane parcourait mon échine. Des fois je le sens prendre possession de moi. Dans ces moments je veux lutter, j'essaye et le visage de Souad m'apparaît mais ensuite je te vois là allongé brancher à toutes ces machines et ma haine augmente. Je me laisse guider par sheitane et je fais des dingueries. Depuis la première fois que j'ai ôté la vie, c'est devenu une habitude pourtant ; chaque fois que quelqu'un meurt un poids sur ma conscience s'accumule. Je dors mal la nuit à part quand je suis complètement défoncé je capte plus rien. Le seul point positif aujourd'hui c'est que Souad est bien en sécurité avec nous grâce à Mohamed. Il est bien présent pour nous tout comme Nasser. J'ai plus vraiment le temps de passer du temps avec ma famille à part quand Mohamed est là, c'est le seul à m'imposer un certain mode de vie "normal". Au quartier les gens ils sont choqués de savoir que Farima et Mohamed sont mariés, mon frère sa jacte trop ici. Et puis à chaque fois que je regarde ma soeur et son "mari", je redoute le moment où on devra lui annoncé la grossesse de ma soeur. Il va se sentir piégé le pauvre, Mohamed c'est un vrai rajel. Demain il faut que je lui dise. Le plus vite possible !

Appel moi Saphir.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant