15 - LILY

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Un léger vent frais vient caresser les jambes nues de Lily. Assise sur le rebord de sa fenêtre, les jambes à l'extérieur, elle dessine le paysage s'offrant à ses yeux. Un paysage de forêt, qui respire le calme et la tranquillité. La musique qui accompagne ses traits de crayons est, tout comme l'atmosphère qui l'entoure, paisible.

Lily resserre le sweat de son très récent petit ami contre elle et respire son odeur a pleins poumons. Elle regrette qu'il n'ai pas de téléphone et que leur seule discussion se fasse par des hiboux, avec des réponses espacées de 3 jours, qu'ils ne puissent ni s'appeler, ni se voir.

- Lily ! LILY ! Hurle sa mère du bas de l'escalier.

La jeune fille sort de ses pensées et se relève précipitamment, manquant par la même occasion de faire s'écraser son carnet de dessin à terre.

- J'arrive, répond-elle à sa mère en enfilant rapidement ses chaussures. Il nous reste encore dix bonnes minutes !

- Le cinéma est à un quart d'heure à pied et rappelle toi que papa a prit la voiture !

Lily attrape son petit sac posé sur son lit, glisse son téléphone à l'intérieur et dévale les escaliers.

- On va devoir courir alors ! Dépêche toi voyons, papa a prit la voiture, répéta t-elle d'une voix haut perchée, imitant sa mère.

Cette dernière lève les yeux au ciel et attrape sa fille par le bras, la pressant dehors tout en lui enroulant une écharpe autour du cou.

- Nous sommes certes en juin mais il n'en fait pas moins froid, l'hiver est arrivé tard cette année. Nous sommes décalés, c'est affolant. Le changement climatique, j'avais prévu que ça arriverait, et bien plus vite qu'on ne le pense. Ils sont bien marrants tous ces politiques et compagnie à dire que ça ne touchera que vos petits enfants, en attendant nous on doit se couvrir en juin ! Presse toi donc un peu Lily, la séance est à 14h !

Lily hoche la tête et accélère le pas pour suivre l'allure de sa mère. Du coin de l'oeil, elle perçoit un homme tout de noir vêtu. Severus. Elle sent son regard pesant et se retient de le regarder à son tour en serrant les poings. Sa mère s'arrête dans son discours calomnieux et jette un regard noir à son jeune voisin. Elle passe un bras réconfortant dans le dos de sa fille. En rentrant de Poudlard, Lily lui avait expliqué toute l'histoire. Après l'éclaircissement de ce qu'étais concrètement une sang de bourbe, sa mère était rentrée dans une colère noire et c'est le père de la jeune rousse qui avait du l'empêcher d'aller jusqu'au trottoir en face pour toucher deux mots au garçon. Après coup, sa mère avait fondue en larmes et avait déclaré que c'était tout simplement horrible de juger les gens sur leurs parents, ou même de juger les gens tout court. Lily avait alors compris d'où elle tenait sa sensibilité.

Arrivées à l'entrée du cinéma, les deux femmes achetèrent abondamment des cochonneries puis se trouvèrent une place dans le fond de la salle réconfortante, quelques minutes à peine avant le début du film.

Après ces deux heures de liberté, Lily quitta sa mère pour aller acheter des enveloppes pour être sûre d'avoir un stock assez conséquent pour tenir jusqu'à la fin des vacances. Sur le chemin du retour, elle croise Severus. Il ne bouge pas, assit sur le bord du chemin, il ne laisse rien transparaître, comme à son habitude.

- Tu as gardé tes bonnes habitudes.

C'est plus fort qu'elle, elle n'a pas pu résister. Leur amitié lui manque même si ce qu'il a fait est impardonnable. Il était tout pour elle et il l'a blessée, trahie. Severus relève lentement la tête au son de sa voix et une lumière passe dans son regard. A peine un millième de seconde mais Lily l'a vu. Du soulagement.

- Oui, avoue Severus de sa voix grave. Quand j'ai vu ta mère rentrer seule, je voulais m'assurer que tu allais bien. Comme au bon vieux temps.

- Evidemment. Tu n'as pas changé.

- Je suis toujours le même Lily, je suis toujours celui que tu as connu.

- Je crois que je ne te connaissais pas aussi bien que ça alors.

La lèvre de Lily tremble et son regard se voile de larmes. Foutue émotivité. Elle croise ses bras contre sa poitrine et respire un grand coup pour se redonner du courage.

- J'ai fais une erreur, ça arrive à tout le monde de faire des erreurs.

- Je n'appelle pas ça une erreur ! C'est tout sauf une erreur Sev... erus. Casser un vase c'est une erreur, renverser un verre d'eau c'est une erreur mais insulter son amie devant toute l'école non !

Le jeune garçon se relève et amorce un geste vers elle. Lily ne bouge pas et se contente de le fixer d'un regard froid alors qu'il laisse retomber son bras.

- Je continuerais de m'excuser tant qu'il le faudra. Tu ne peux pas savoir à quel point tu me manques, souffle t-il presque dans un chuchotement, comme un aveux.

Lily sent ses barrières s'effondrer et passe une main tremblante sur ses joues maintenant trempées de larmes. Elle jette un dernier regard au garçon et s'éloigne sans un mot, serrant avec force contre elle ses enveloppes.

Elle monte rapidement jusqu'à sa chambre ignorant le regard dédaigneux de Pétunia et se jette sur son lit.

- Bordel mais arrête de pleurer ! Se réprimande t-elle. T'es plus forte que ça. Tu es celle qui a obtenu des Optimal à presque toutes tes BUSE bon sang.

Elle passe une nouvelle fois ses mains sur ses joues en riant ironiquement de sa bêtise. C'est pas avec tous mes Optimal que je vais réussir ma vie affective. Elle se redresse. En se penchant près du bas de son lit elle attrape un livre, un vieil exemplaire de livre de mathématiques datant du primaire, ainsi qu'une lettre. En ouvrant délicatement les pages du manuel, elle redécouvre la fleur violette que Severus lui avait un jour offert. Elle se relève, la fleur à la main et détache un à un les pétales, répétant à chaque pétale "je te déteste". De plus en plus fort, de plus en plus violemment comme toute la haine qu'elle a emmagasiné au long de ces dernières semaines.

Assise sur son lit, elle remet à sa place initiale la tige de la fleur qui est encore munie de deux de ses belles parures. Elle repose le livre dans un bruit sourd. Lily récupère la lettre et la relit plusieurs fois pour se calmer. C'est le sourire aux lèvres et le visage de son petit ami (ainsi que ses mots doux) en tête qu'elle tombe dans les bras de Morphée.

Keeping It Real (fanfiction harry potter époque maraudeurs)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant