Keeping It Real (fanfiction harry potter époque maraudeurs)

12 - MARLÈNE

Marlène passe sa tête dans l'embrasure de la porte de la salle de bain et regarde Lily se préparer avec un large sourire.

- Tu stresses ?

La jeune rousse hoche la tête en reposant son mascara avec bruit contre le petit meuble de verre. Elle se parfume un peu plus qu'habituellement et se retourne vers la porte en souriant timidement.

- T'es belle, répond Marlène à l'interrogation silencieuse de son amie. Tu peux y aller, tu vas le faire craquer ce Félix !

Lily rougit à l'entente du prénom du garçon et se regarde une dernière fois dans le miroir.

- C'était une mauvaise idée, je sais pas pourquoi j'ai accepté ton idée ridicule...

Marlène rigole et rassure son amie d'un câlin. Quelques jours auparavant, et en voyant que Lily se jetait corps et âme dans ses révisions, Marlène avait eu une longue discussion avec elle. Elles étaient tombées d'accord : il fallait lui trouver une distraction. Lily lui avait avouer que quand elle ne travaillait pas, Félix, le beau Gryffondor de quatrième année, occupait toutes ses pensées. Marlène l'avait donc motivée à aller lui parler mais la jeune fille s'était sentie obligée, comme à son habitude, de tout prévoir. Elle voulait savoir l'heure, le jour, les vêtements qu'elle porterait, le maquillage qui l'embellirait, ...

- Si vous vous mettez en couple je serais la seule célibataire, dit Marlène en riant. Allez Lil, prends ton courage à deux mains ça va aller !

Lily hoche la tête et souffle longuement par le nez. Une fois qu'elle eu quitter la pièce, non sans vérifier son apparence une énième fois, Marlène s'appuie contre la porte en fermant les yeux.

Elle est morte de jalousie. C'est la première fois que toutes ses amies sont en couple, ou très proche de l'être, et qu'elle est seule. Alice est avec Franck, Dorcas vient de se mettre avec Edgar et maintenant Lily et Félix. Marlène sait que, même si elle ne l'avouerait jamais, une infime part d'elle veut que leur relation n'aboutisse pas, histoire de ne pas se trouver à tenir la chandelle. Elle passe un coup d'eau sur son visage et sort de la pièce en traînant des pieds.

En ce dimanche de la première semaine de juin, l'air commence à se faire pesant. Un seul pas dehors enveloppe les élèves d'une fine pellicule de sueur désagréable sur l'ensemble du corps. Les fenêtres des dortoirs sont toutes grandes ouvertes et on peut entendre les cris joyeux des adolescents qui profitent du soleil. Tous les élèves de cinquième et septième années, occupés à réviser leurs examens, ne sortent plus et ne s'octroient même plus la liberté de leur dimanche après-midi et pour cause : la fin d'année est dans deux semaines, les BUSE commencent le mercredi.

Marlène reprend sa place initiale sur son lit en ramenant ses cheveux en arrière et se remet à lire son cour à voix haute. Cela l'aide à mieux assimiler les choses et favorise la prononciation des mots difficiles.

Malgré toute sa bonne volonté, elle se sent de nouveau défaillir en sentant les rayons du soleil caresser sa peau nue. Elle relève la tête et ferme quelques secondes les yeux, profitant de la chaleur apaisante. Son esprit divague au rythme de la musique populaire qu'elle entend par sa fenêtre ouverte.

Elle se met à penser aux vacances, proches, trop proches maintenant. Elle va quitter ses amis, l'atmosphère réconfortante et protectrice du château. Ces vacances seraient synonymes de changement. Elle souhaite se couper les cheveux courts et peut être les éclaircir grâce à une forte dose de produits naturels. Peut-être mettrait-elle enfin son rêve secret à exécution et qu'elle arriverait en septembre prochain avec la lèvre percée d'un piercing ?

Marlène se relève presque inconsciemment et va s'asseoir sur un rebord, près de la fenêtre. Elle attrape son carnet de dessin et commence ses esquisses sans trop se rendre compte de ce qu'elle fait.

Un visage masculin prend rapidement place sur sa feuille auparavant vierge et elle pince les lèvres pour réussir à dessiner les yeux. Une odeur d'herbe fraîchement coupée vint lui chatouiller les narines et elle se remet à penser aux vacances arrivant, laissant de nouveau son esprit vagabonder.

Elle part aux Etats-Unis en compagnie de toute sa famille. Là bas, elle va travailler au ministère de la magie en tant que stagiaire pour deux mois. Elle est vraiment contente de quitter le pays, l'atmosphère pesante à cause de l'ascension de Voldemort commence vraiment à la mettre à cran. Même si elle évite d'en parler, elle a toujours été considérée comme la plus calme, du moins pour ces sujets là, elle commence à vraiment avoir peur.

Elle se relève soudainement et chiffonne son dessin avec rage. Elle descend jusqu'à la salle commune et s'assoit lourdement dans un gros siège moelleux. Elle croise le regard de Sirius et se sent rougir. C'est lui qu'elle a dessiner sur son carnet et elle se met à penser que, contrairement à ce qu'elle se disait plus tôt, ses vacances sans ses amis vont lui faire le plus grand bien. Ce n'est pas le moment, dans une époque comme celle-ci, de tomber amoureuse de Sirius.