Chapitre 3

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Le garçon m'empoigne le coup de ses bras particulièrement musclés, ce qui me paralyse subitement. Sa force, visiblement plus intense que la mienne, me fige jusqu'à me couper le souffle. Sans pouvoir regarder, je ressens un truc solide qui glisse sur ma tête. Ne voulant pas y croire, ni l'accepter, je comprends qu'il s'agit d'une arme.

Je ferme les paupières et serre des dents, tout en gémissant de peur.

-Suis-moi. M'ordonne-t-il, d'un ton sévère.

Tentant de me débattre, j'abandonne lorsque je comprend que je resterai immobile de toute façon. Loin d'avoir la puissance qu'il me faudrait, je suis contrainte de lui obéir.

Celui-ci me dirige en dehors du centre. Lentement, je ne reconnais plus l'endroit. À toute vitesse, nous parcourons des couloirs qui, pour moi, me sont parfaitement inconnus. Nous sommes là où les familles n'ont habituellement pas la permission de traîner. Des caméras de surveillances nous scrutent et ne manquent pas d'avertir la sécurité lorsqu'une personne courageuse ose y mettre les pieds.

Reprenant un peu de mes esprits, je constate, épouvantablement, que je suis la seule otage parmi le groupe d'homme. Brooklynn n'est désormais plus à mes côtés et la solitude s'additionne alors aux nombreux sentiments qui me transpercent le corps.

Traversant la ligne invisible qui divise l'interdit à la liberté, un alarme assourdissante se déclenche à nos pauvres oreilles.

À ma grande surprise, des paroles étouffés se font entendre.

-Arrêtez-vous ou je tire. Cri, ce qui me semble être un policier.

Étrangement, tous obéissent aux ordres donnés. Chacun s'immobilise aussitôt.

-Lâchez-là. Continue, celui-ci.

-Ouvrez les portes et je le ferai. Exprime l'homme qui me retient.

Celui se présentant comme étant mon  sauveur se tait alors pendant de longues et misérables secondes.

-Bon alors dites-lui adieu. Riposte mon agresseur.

Sur ce, le flic s'empresse de répliquer.

-D'accord ! De toute façon, vous ne valez pas grand chose. Mais vous ne savez en rien ce qui vous attend, là, dehors. Je vous aurai prévenu !

Croyant rêver, je ne peux qu'être certaine de la lâcheté de ce policier supposé protéger la population du danger. Soit je viens de perdre un instant de ma vie, soit quelque chose cloche dans cette histoire.

La terre suicidaire (En Réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant