Les paupières lourdes, je tente de les ouvrir malgré la dureté du geste. La confusion prend possession de mon cerveau quand je récupère enfin ma vision. Étendue sur un immense lit, mon corps est paralysé par la douleur. Mon souffle me fait défaut et chaque respire me fait davantage souffrir. Engourdie, je balaye la pièce du regard.
Tout en me remémorant les événements précédents, je suis alors complètement émerveillée par la beauté ahurissante de cette chambre où je me trouve. Je réalise que Jacob a dû avoir trouvé une maison où se réfugier après m'avoir transporté dans ses bras pendant tout le trajet.
Même si cela fait des centaines d'années que cet endroit est abandonnée, on jurerait que rien ni personne n'y a jamais mis les pieds. De magnifiques rideaux dorés sont accrochés sur les immenses fenêtres. Une gigantesque armoire en bois foncé s'agence parfaitement avec le reste des meubles. Les murs sont beiges et entourés d'une jolie bordure blanche. Quelques objets devant moi, me sont parfaitement inconnu, ce qui m'intrigue énormément.
Les émotions négatives prennent vite le dessus sur celles positives quand je réalise que je suis seule.
La poussière barbouille les meubles et le plancher de gris et une ambiance morbide tapisse les lieux. Des sons étranges se font entendre à l'extérieur. J'imagine que ce sont ces créatures à moitié mortes qui essaient d'entrer dans la maison afin de mordre dans de la bonne chair fraîche.
Une frayeur prend soudainement mon emprise.
-Jacob ? Dis-je, tout haut.
...
Curieuse, inquiète et sans réponse, je risque un mouvement pour me tirer du lit. Avec complexité, je réussis mon élan afin de m'asseoir pour comprendre, trop tard, que ce n'était point une bonne idée. La douleur me frappe comme elle ne l'a rarement fait.
J'effleure du bout des doigts ma cuisse gauche, ce qui me donne un petit choc. Je la tâte alors de nouveau et sursaute soudain de douleur intense après avoir touché un peu trop fort. Je deviens donc consciente qu'il me sera impossible de faire le moindre déplacement puisque j'ai probablement quelque chose de cassé ou de fracturé.
Tout le côté droit de mon corps se révèle être la seule partie qui ne me fait pas souffrir. Par contre, tout n'est pas perdu, je peux toujours me protéger avec celle-ci dans le pire des cas. Malheureusement, si Jacob ne se montre pas le bout du nez, cela risque d'arriver plus vite que je ne le pense. Disons que je ne suis pas prête de me battre pour le moment.
-Jacob ? Crié-je, une seconde fois.
Des pas résonnent donc à mon oreille quand tout à coup, je crois apercevoir mon ami.
J'en oublie la souffrance extrême de mes os amochés quand, par malheur, surgit l'une de ces bêtes. Je saute du lit un peu trop haut à mon goût après m'être roulé sur moi-même. Je me glisse sous le lit afin de me dissimuler.
Une peur bleue me glace soudain le sang. J'observe ses pieds déambuler lentement dans la pièce. Je n'ai jamais eu aussi peur de ma vie et j'ai l'impression que mon heure est proche. Je regrette alors d'avoir décidé de rester dehors et de m'être mise en danger. Je me trouve égoïste d'avoir fait cela à ma famille. J'aurais dû écouter les scientifiques.
Mes angoisses deviennent réelles quand je constate que le zombie s'immobilise pour ensuite se pencher tranquillement. Ma vie défile devant mes yeux quand celui-ci dévoile son horrible visage. Plus laid et terrifiant que n'importe quelle créature de ce monde, le monstre est composé de peau verdâtre en décomposition. Une teinte rouge dégouline sur ses dents noir charbon. Son regard sombre n'a plus de vie et aucun poil ne recouvrent son crâne mou.
N'ayant aucun plan de survie, je jette un œil à mes côtés dans l'espoir de dénicher par miracle un objet pointu ou tranchant. Évidemment rien n'est à ma disposition. Je pose donc, par réflexe, ma main sur la poche de mon jean. Un phénomène presque angélique se produit quand du bout de mes doigts, je ressens une lame coupante. Je me rappelle soudain qu'Adam m'a offert un couteau avant mon départ du laboratoire. Je l'attrape et le pointe vers l'assassin sans pitié.
Sans plus aucune force, je ne me permets pas de faire un centimètre de plus. Je décide donc de me battre sur place de mon arme blanche. Rampant en ma direction, j'attends qu'il approche un peu plus pour exécuter ma tâche.
Ce n'est pas très long qu'il se précipite vers moi. Je soulève ma main en espérant lui enfoncer le poignard dans la tête. Par mal chance, il me surprend alors en s'emparant de mon poignet. Il ramène ensuite mon bras vers sa bouche garnie d'affreuses dents crasseuses pour pouvoir en prendre une grosse bouchée. Tentant de me débattre malgré le mal excessif qui me ronge tous les membres, je reste plus faible que lui...
VOUS LISEZ
La terre suicidaire (En Réécriture)
TerrorIl y a cent cinquante ans, la catastrophe a envahi notre monde. Aujourd'hui, la planète n'est plus qu'un amas de monstres légendaires appelés «Zombies». La ville de San Diego n'a trouvée comme moyen pour survivre, que de ce réfugier sous terre. Fleu...