Un prince dans la ville.

20 - الفصل

2h43 | Paris, à l'extérieur de la boîte de nuit. 

Après ces paroles, je n'ai plus bougé. Aucun geste, j'étais juste scotchée. Aucun son ne sortait de ma bouche, même ma respiration se faisait irrégulière. Pourtant, il n'avait dit qu'une simple phrase mais je ne savais plus quoi penser.

Moi : Mon patron m'attend

Jawahir : Non, reste avec moi.

Moi : J'peux pas, il va me virer. J'te rappelle que le but de mon travail c'est d'amener de l'argent.

Jawahir : Combien ?

Moi : Pourquoi Jawahir ?, soufflais-je embarrassée de parler de mon argent sale

Jawahir : Tiens les clefs de ma voiture, c'est la Rolls-Royce au loin. Attends moi à l'intérieur, je vais voir ton patron.

Moi : Mais pourquoi faire ? Si j'me fais virer à cause de toi Jawahir ça va pas le faire.

Jawahir : Je vais payer pour ton absence. Je te garde pour plusieurs semaines.

Je n'ai pas eu le temps de réfléchir qu'il était déjà parti. Je me demande s'il est sincère ce Jawahir, pourquoi il agit comme ça alors qu'on ne se connaît pas beaucoup. Même pas un mois.

Dans la peau d'Azhar. 

Ne supportant pas les transports en commun, Jawahir a décidé d'investir dans une voiture. Enfin « investir » je l'ai payé et il l'a choisi. Je lui ai fait confiance en passant la journée auprès d'Inaïa mais je n'aurai pas du. Comme il n'est pas malin, Jawahir a pris le modèle le plus inapproprié à notre situation.

En effet, en France, nous sommes sensés être de pauvres gens. Au lieu de sélectionner une twingo ou une Audi, il avait décidé de prendre l'une des voitures les plus chères. Niveau mensonge, il va falloir justifier cette dépense.

Je rentre dans cette boîte de nuit, pénètre les nombreux labyrinthes avant d'atteindre le bureau du patron. Je toque, il me prie de m'installer. La décoration de son bureau est très atypique. Je dirais même, écœurante.

Le patron : Alors, mon beau, on cherche du travail ? Pour une belle petite gueule comme la tienne, on peut te mettre dans la catégorie gay. T'es gay ?

Moi : Oui comme tout le monde. Je n'aime pas la tristesse, la mélancolie. Je suis un homme très gay et joyeux.

Le patron : Nan t'as pas compris, t'es pd ?

Moi : Homosexuel ? Ah non, jamais.

Le patron : On peut te mettre dans la catégorie hétérosexuel si tu le souhaites, me proposa t'il en postillonnant sur moi

Apres avoir grimacé tout en essuyant mon visage je lui réponds avec clarté : Je ne cherche aucun travail. Je viens pour Inaïa.

La patron : Ah c'est dommage, tu m'aurais rapporter beaucoup, souffla t'il en passant ses mains dans ses long cheveux huileux. Elle est jolie hein, c'est ma préférée. Le tarif est plus élevée pour elle.

Moi : Je la veux pour minimum un mois. Elle ne posera plus un pied dans cet endroit.

Le patron sourit de ses dents noirs avant de me dire : J'aime beaucoup parlez de business, on va bien s'entendre.