L'île part 2

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- Jane ! Ça suffit cria Angelo

Se retournant en passant une main dans ses cheveux, Jane le voyait d'un pas rapide foncer sur elle.

Les pieds enfoncés dans le sable, Jane recula vers la mer avant qu'il ne saisisse son bras en l'entrainant avec lui.

- vous voulez peut-être nager jusqu'au rivage petite sotte !

Gémissant de douleur, Jane presque traîné de force poussa un cri de protestation.

- je voulais simplement marcher desserrer votre main, mon bras me fait mal murmura la jeune femme en trébuchant.

Perdu dans ses pensées, Jane ne s'était pas rendu compte de son parcours en voyant la villa encore loin d'eux.

- si vous voulez m'éviter la maison est assez grande pour ça !

Une fois de retour dans la maison, Jane frotta ses bras en frissonnant avant qu'une veste ne se pose sur ses épaules gelées.

- vous êtes inconsciente gronda-t-il visiblement toujours en colère.

- j'ai fait un tour de toute façon où voulez-vous que j'aille sur cette île rétorqua Jane alors qu'il frotter ses épaules énergiquement.

- les vagues sont des fois imprévisibles, vous auriez pu être emportée !

Les yeux fermés, Jane recula en tournant la tête, l'odeur agréable de sa veste chatouiller ses narines alors qu'il avait posé une main sur son épaule.

- Jane, vous devriez vous débarbouiller pour le dîner.

- je n'ai pas faim.

- c'est faux ! Dépêchez-vous Jane ma patience à des limites.

Sans répondre, elle s'exécuta, car elle avait besoin d'être seule, traversant le couloir éclairé par le soleil couchant Jane retira la veste de l'homme en prenant le soin de la plier.

Trouvant le chemin de la salle de bains en admirant la grande baignoire, Jane tournait en rond avant de reprendre toute sa tête, car les espoirs de faire changer d'avis Angelo semblaient périlleux.

Après avoir rassemblé assez de courage pour confronter l'homme une nouvelle fois Jane avançait vers le spacieux salon en le voyant un verre à la main le visage fermé.

- asseyez-vous fit-il en l'invitant à s'asseoir.

Tirant sa chaise maladroitement, Jane assise posa ses deux mains sur table en regardant son assiette vide.

- êtes-vous calmé ?

- j'aimerais téléphoner à Rose.

- non, elle va bien et elle est avec mon frère.

- justement, c'est ça qui m'inquiète qu'elle soit avec lui.

Fronçant des sourcils, il se posa délicatement sur la chaise en face d'elle, en passant une main dans sa barbe songeur.

- qu'avez-vous dit sur notre personne à votre amie ?

- la vérité répondit Jane

- qui est ?

- des horribles personnes ne montrant aucun scrupule à écraser les gens, avoua Jane en faisant tourner son verre vide.

Basculant son corps vers la table pour y déposer son verre, Angelo sans la quitter des yeux secouait de la tête.

- je vois.... Vous n'auriez pas dû lui dire ça à cause de vous, elle doit être morte de peur.

Relevant les yeux vers lui, Jane pouvait le voir calé dans sa chaise sans aucune émotion sur son visage.

- vous essayez de me faire culpabiliser fit Jane outré.

- loin de là, cette idée Jane répondit Angelo une pointe d'ironie dans la voix.

- vous êtes ignoble souffla Jane blessé écrasant sa main sur la table à faire soulever la vaisselle, Jane sursauta avant de porter ses mains sur ses genoux, en baissant les yeux suivis d'un silence.

- mesurez vos paroles Jane où je risque de m'énerver siffla-t-il.

- Parce que vous ne l'êtes pas là.

- non ! Segnorina ça ne serait tardé...

Jouant avec ses cheveux en baissant un peu plus la tête, Jane enroulée sa natte dans ses doigts en sentant l'homme l'observer un peu plus.

- regarder-moi ordonna-t-il

Affrontant son regard, Jane enfoncer ses iris dans les siennes le sang figeait.

- voilà qui est mieux Jane maintenant que j'ai toute votre attention, nous allons discuter vous est moi.

- je n'ai rien à vous dire rétorqua Jane la voix tremblante.

- alors ne dites rien, c'est moi qui parle...

Se levant gracieusement, il entreprit de se servir un autre verre avant de le faire tourner d'un mouvement de poignet.

- je vous ai accusé injustement il y a dix ans, vous n'étiez pas à l'origine de ce vol pour la raison qu'il n'en a jamais eu lança-t-il si brutalement que Jane pensait avoir mal compris.

- mais...

- votre tante avait tout manigancé, je l'ai su trop tard coupa Angelo.

Affaissée sur sa chaise, Jane soulagé d'être lavé de toutes accusations, porta ses doigts à sa bouche gênée.

- j'ai essayé de vous retrouver, mais vous aviez disparue poursuivit-il

- il vous a fallu tant d'années pour me le dire vous...

- ne m'accabler pas plus que je me suis moi-même infligé Jane grogna-t-il

- je vous remercie de me l'avoir dit rétorqua Jane en ne voulant pas le mettre d'avantage en rogne.

Le visage radouci de l'homme en bonne voie, Jane voulait quand savoir pourquoi elle était ici en redoutant sa réponse.

- je ne comprends quand même pas pourquoi vous m'avez fait venir ici pour me dire ça.

Dans un sourire ténébreux, Angelo avança jusqu'à elle avant de la servir généreusement, accompagné d'un verre de vin.

- je vous ai fait venir pour ça en effet, mais aussi pour rattraper le temps perdu.

Une fois face à elle, Jane se demandait si c'était une blague de mauvais goût.

- quoi ?

- vous avez bien entendu Jane, nous avons beaucoup à rattraper.....

Sans lui laisser le temps de répondre, il reprit.

- alors... Vous êtes toujours amoureuse de moi ?

Lâchant sa fourchette en essayant d'éviter sa trajectoire sur le sol, Jane rouge comme jamais regardait Angelo qui avait le sourire aux lèvres.

- j.. Je vous demande pardon bafouilla Jane

- dans le passé, vous l'étiez non ? En arquant un sourcil, l'air moqueur.

- n.. Non

- votre père m'en a fait la confidence pourtant.

Se revoyant enfant faire des révélations à son père sur Angelo casteli, Jane rétorqua

- je n'étais qu'une enfant, c'était juste...

Ne sachant pas quoi répondre, elle avait cette vision d'elle en train de courir vers son père en insinuant des propos de petite fille, Jane laissa sa phrase en suspend avant qu'il ne l'invite à continuer.

- Continuer Jane..

- j'étais qu'une petite fille, c'est tout fini-t-elle par dire en haussant les épaules.
D'un palais gustatif, Jane savouré le repas malgré la froideur de la pièce.
- une petite fille en effet, vous avez bien grandi murmura-t-il pensif
- donc vous et Aurora allez-vous marier lança Jane pour changer rapidement de conversation.
- pourquoi vous changez de conversation ?
- je ne change pas de conversation puisqu'elle est terminée.
- non, elle vient juste de commencer...
- arrêter, je vous en prie.
- arrêter quoi Jane, allons parler moi de ce petit secret.
D'une voix presque amusée, Jane jura qu'il se moquer d'elle ouvertement.
- ce n'est plus un secret puisque vous le savez rétorqua Jane en croisant les bras contre elle.
- en effet, mais il ne m'a pas était approfondi déclara Angelo en essuyant ses lèvres avant de se saisir de son verre en la fixant.
- ce n'était rien de plus que des suppositions d'une petite fille, rien d'autre monsieur. Répéta Jane
- Jane appelez-moi Angelo s'il vous plaît.
De sa voix profonde, Jane prise de frissons détourna la tête affreusement gênée.
- manger Jane.
- arrêter de me donner des ordres !
- faite, ce que je vous dis....
- non, vous n'avez pas à me donner des ordres, vous n'êtes pas mon père protesta Jane.
Se levant presque en renversant la table, il s'approchait d'elle le regard profond et en colère, se positionnant derrière elle, il posa sa tête contre ses cheveux.
- soit vous mangez, soit j'ai d'autres idées dans la tête agréable pour tuer le temps susurra-t-il dans un accent parfait.
Rougeâtre, Jane n'osait plus bouger en sentant son souffle chaud se mélanger à une odeur d'after shave.
- si vous m'avez fait venir jusqu'ici pour me mettre dans votre lit, vous perdez votre temps ça n'arrivera jamais.
- qui a dit des pareilles choses ? Souffla l'homme dans son cou.
- ne jouez pas sur les mots monsieur, garder vos fantasmes pour quelqu'un d'autre.
- et que savez-vous de mes fantasmes ? Demanda Angelo la mâchoire serrée au contact de son odeur enivrante.
- r... rien
Sur point de prendre sa natte pour se détendre, Angelo stoppa son geste en la saisissant pour la mettre derrière son dos, frôlant son épaule douce, Angelo écouter la respiration saccadée de la jeune femme en décidant d'arrêter de jouer avec cette jeune femme fragile dont ses sentiments ne cessaient de croître en sa présence.
- vous n'êtes pas un fantasme, Jane, vous êtes une réalité...


Le défi d'Angelos Casteli (Saga Casteli Tome 2 )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant