Chapitre 3

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La sonnerie du téléphone me réveilla. Je décrochai.

« -Allô Helena ? C'est maman.

-Ah salut. Ça va ?

-Oui, il fait un temps superbe ici ! J'appelais pour savoir si tu avais vu mon mot ce matin.

Celui que j'ai de suite jeté à la poubelle ? Oui ma maman chérie.

-Oui ne t'en fais pas.

-Ah et...

-Je sais je ferais mes devoirs demain, la devançai-je-. Je n'ai qu'une analyse de texte de toute façon.

Et un livre à finir, et des algorithmes à apprendre, et des leçons de physique à revoir.

-D'accord. Fais attention, ils prévoient des orages violents à la météo pour ce soir.

-Je dois te laisser.

-Ouais, salut. »

Voilà à quoi se résumaient mes conversations avec ma mère.

Je reposai le téléphone sur sa base et repoussai la couverture.

J'avais une de ces faims ! Mais quelle heure était-il ?

12 :39.

Je me levai et époussetai mon pantalon.

Ma dernière conversation avec Bradley avait été chaotique, je me dirigeai vers la chambre d'amis au fond du couloir au premier étage.

Je m'étais emportée et avais passé mes nerfs sur lui au lieu de m'en prendre à moi-même.

Durant ces quelques paroles, il avait gardé la mâchoire serrée et ses yeux bleus m'avaient foudroyés du regard, je ne m'étais pas laissée faire pour autant ; pourtant, ce n'était pas dans ma nature de m'imposer ainsi et de hausser le ton aussi rapidement...

En même temps, lui n'y avait pas mis beaucoup de volonté, avec sa tentative de sympathie ironique qui m'avait d'autant plus énervée.

Me sentant coupable –et aussi parce que je commençais vraiment à avoir faim- je me présentai devant la porte de la pièce et frappai trois fois, d'un bruit mal assuré.

Toc toc toc.

Pas de réponse.

Je recommençai, un peu plus fort cette fois et la porte qui n'était pas fermée à clé s'entrebâilla.

J'entrai en commençant :

« -Brad... »

Je m'arrêtai.

Il s'était endormi sur le grand lit deux places qu'il n'avait pas pris la peine de défaire, comme s'il ne voulait pas déranger. Je sais de qui Violine tient ça maintenant, pensai-je.

Il était couché sur son côté gauche, face à la porte, je distinguai donc clairement son visage aux traits fins et ses cheveux châtains en bataille.

Il avait laissé ses baskets en toile bordeaux au pied du lit et portait un pantalon couleur crème.

Les manches de sa chemise étaient retroussées sur ses avant-bras aux muscles savamment travaillés. Ni inexistants, ni trop saillants ; le juste milieu.

Il dégageait une certaine puissance, mais avait fait preuve de beaucoup de délicatesse lorsqu'il avait tenu mes poignets une heure ou deux avant.

Sa chemise à carreaux bleu marine et blancs était ouverte sur un simple t-shirt blanc qui laissait apercevoir le début de ce qui semblait être un tatouage sur sa clavicule gauche.

Ma vie de médiumOù les histoires vivent. Découvrez maintenant