Chapitre 20

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«-Je veux y retourner.

Tous s'arrêtèrent de manger –sauf Tayron- et tournèrent leurs regards interrogateurs vers moi, puis ma mère soupira et répondit :

-Quand vas-tu te décider à faire des phrases complètes ?

-Je veux y retourner. Au lycée. Demain.

-Soit, soupira ma mère qui continua à manger sa soupe, maintenant tu veux bien enfin manger avec nous ?

Je commençais à me gratter le bras puis m'arrêtai quand je me rendis compte de ce que je faisais, puis regardai longuement chaque personne autour de la table et répondis finalement en croisant le regard de Bradley :

-Non merci. A demain.

Je fis demi-tour pour remonter quand ma mère me stoppa :

-Ah et, vois avec ton copain pour qu'il te dépose, demain je n'emmène pas les garçons à l'école, Madame Stapell le fait, termina ma mère.

Je souris ironiquement sans me retourner.

Forcément, si c'est pour l'empotée d'Helena, on ne bouge pas, pensai-je.

Je montai jusqu'à ma chambre.

A la fin du repas, quelqu'un vint frapper à ma porte.

Je tournai la tête depuis ma banquette et vis Bradley.

-Je peux ?, dit-il.

J'hochai la tête pour lui donner mon accord et m'assis en tailleur dos à la fenêtre en remettant une mèche de cheveux derrière mon oreille.

Il referma doucement la porte avec son pied car ses mains étaient occupées par le plateau qu'il tenait et vint s'assoir à côté de moi de manière à être presque entièrement face à moi.

Deux tasses fumantes et une assiette avec des gâteaux trônaient sur le petit plateau en bois.

-Je me suis dit que tu ne voudrais pas rater ce délicieux bouillon de poule, et tant que tu ne le bois pas, pas de gâteaux, tes préférés, dit-il en souriant.

Je lui rendis son sourire puis lui demandai :

-Pourquoi tu fais ça ?

-Un genre d'ange gardien, dit-il en me tendant une tasse et prenant l'autre.

Je pris la tasse entre mes mains et commençai à souffler dessus puis relevai les yeux en me rendant compte que Bradley m'observait toujours.

-Quoi ?, demandai-je.

-Rien, je me demandais juste, tu ne vas pas demander à Isaac de nous déposer, pas vrai ?

Je baissai les yeux et répondis :

-Ca te dérange que l'on y aille à pied ?

-Je l'ai prévenu de notre retour, tu es coincée.

-C'est sympa que vous soyez autant amis, en si peu de temps, répliquai-je en souriant.

Il se raidit en essayant de le cacher puis répondit rapidement « oui » avant de vite avaler une gorgée de bouillon.

-Pourquoi ta mère est comme ça avec toi ?, me demanda-t-il.

J'avalai à mon tour une gorgée du liquide fumant puis répondis :

-Ma mère a toujours voulu que je sois la petite fille parfaite, tu sais, celle qui joue à la poupée, qui porte des robes, s'habille de manière classe, sobre, aime faire les magasins et qui a beaucoup d'amis. Je suis tout le contraire, voilà la réponse.

Ma vie de médiumOù les histoires vivent. Découvrez maintenant