Chapitre 17

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Je levai la tête et vis Bradley.

Il venait de poser sa veste humide à l'extérieur sur mes épaules mouillées, sans un mot.

-Qu'est ce que..., dis-je en m'arrêtant.

Il continua de marcher puis se retourna enfin vers moi, deux mètres nous séparant.

-Je ne suis pas rentré non plus, conclut-il.

-Tu étais là ?, demandai-je en faisant allusion au moment où j'avais jeté les pétales de la pâquerette.

Il hocha la tête puis précisa :

-J'étais dix mètres derrière toi, appuyé contre un arbre, tu ne m'as pas vu, j'ai préféré rester discret.

Je ne répondis rien pendant un moment puis me décidai enfin à parler.

-Garde-la, dis-je en lui tendant sa veste pour lui rendre, je n'en ai pas besoin.

-Tu vas tomber malade, dit-il alors.

-Tant pis, dis-je en lui donnant sa veste et continuant mon chemin.

A ma surprise, il la tint à la main au lieu de la remettre sur son dos, et marcha à côté de moi.

-Au fait, ton discours était très beau, dit-il.

-Je n'ai plus envie d'en parler, rétorquai-je.

Nous marchâmes dans le silence pendant un moment, puis je vis un banc et m'y assis, malgré la pluie battante.

Je pris mon visage entre mes mains et me mis à sangloter.

Bradley vint s'assoir à côté de moi, puis posa la veste sur le banc, et s'approcha de moi, en passant un bras autour de mon épaule.

Il ne prononça aucun mot, déposa un baiser sur le haut de ma tête et nous restâmes ainsi pendant un moment.

-On y va ?, me chuchota-t-il après quelques minutes. »

J'hochai la tête, puis nous poursuivîmes notre chemin jusqu'à la maison, où je me douchai, puis m'enfermai jusqu'au lundi suivant.

Ma mère m'avait apporté les repas pendant deux jours, et je n'étais sortie de ma chambre que pour mes besoins vitaux, en prenant soin de ne croiser personne.

Je n'avais pas dormi, et commençais à ressentir la fatigue.

Ce lundi là, j'avais enfin décidé de descendre de mon donjon, et me retrouvai avec mes parents à sept heures du matin.

« -Helena, commença mon père, nous allons retourner travailler aujourd'hui, et tenter de reprendre un mode de vie normal. Vous reprendrez les cours quand vous vous en sentirez capables, vos camarades ont même pris la peine de créer une page sur ce réseau social où est ta mère pour que vous ayez facilement les devoirs.

-Et nous avons aussi eu des nouvelles de ton proviseur, intervint ma mère, tu as reçu des messages hier ?

-Je n'ai pas allumé mon téléphone, avouai-je. Pourquoi ?

Ma mère tenta de me prendre la main mais je la retirai.

-Pourquoi ?, répétai-je sèchement.

Après un moment de silence mon père se décida à prendre la parole :

-Allyson est décédée, dit-il finalement.

Je ne dis rien, choquée mais moins que je le pensais, grâce aux paroles de Bradley au sujet de son coma.

-Je suis désolée, dit ma mère. Les funérailles sont mercredi après-midi...

Ma vie de médiumOù les histoires vivent. Découvrez maintenant