Ma vie de médium

Chapitre 28

« -A quoi est-ce que tu joues ?, demandai-je en me tournant vers lui.

-Ok, ok..., dit-il nerveusement en restant sur place, regardant autour de lui et passant ses mains sur son visage et dans ses cheveux.

-Bradley qu'est-ce qu'il se passe ? , réitérai-je en m'inquiétant de ce qui pouvait bien le mettre dans cet état.

Il me regarda dans les yeux, et me dit d'un coup :

-La femme, derrière toi, c'était ma mère.

-Ta m..., commençai-je incrédule.

-Oui.

-Mais elle est... Elle est..., balbutiai-je avec un air d'incompréhension et confusion totales.

-Elle est ?, m'incita à poursuivre Bradley.

-Vivante ?, murmurai-je.

Bradley me regarda, à la fois choqué et incrédule.

-Je... Je croyais qu'il ne te restait que Violine, tentai-je de me rattraper.

-Oui car je ne peux pas visiter ma mère dans le monde des vivants !

Je me tus quelques instants et le regardai dans les yeux, à quelques centimètres l'un de l'autre.

-C'est pourquoi elle ne doit pas me voir, dit-il enfin.

-Et tu veux que l'on fasse comment ?, demandai-je enfin.

-Elle est toujours dans le couloir, répondit-il après avoir jeté un coup d'œil par la vitrine. Ok, il faut qu'on sorte d'ici le plus vite possible et sans se faire repérer.

-Mets ton bonnet et ton écharpe pour qu'elle ne te reconnaisse pas de dos, lui conseillai-je.

C'est ce qu'il fit, puis nous sortîmes du magasin d'un pas rapide.

Tout à coup, une main se posa sur mon épaule, mon sang se glaça et je me figeai, tout comme Bradley.

Je me retrouvai nez à nez avec...

...sa mère.

-Excusez-moi mademoiselle.

-Oui ?, répondis-je d'une voix peu assurée en poussant discrètement Bradley dans mon dos qui ne s'était pas retourné pour lui faire signe de continuer à avancer vers la salle d'embarquement.

-Ceci est tombé de votre sac, sourit elle en me rendant l'album photo de Bradley.

-Ah... Euh... Merci, dis-je en le prenant.

-C'est marrant, continua-t-elle en fixant l'album, mon fils avait un album comme celui-ci, il n'a pas l'air très neuf.

Je mis un moment avant de trouver une réponse valable et dis enfin :

-Ah oui ? Je l'ai acheté chez... Chez un antiquaire de ma ville !

-Vous venez de ? , m'incita-t-elle à poursuivre.

-De l'état de Washington, répondis-je en souriant de plus en plus gênée.

-J'y ai habité pendant un temps, continua-t-elle.

-Je suis désolée, je dois y aller, mon vol décolle bientôt, dis-je en m'en allant au son de l'annonce qui résonnait.

Je pressai le pas en repensant à ce moment troublant.

Cette femme était celle de l'album photo de Bradley que j'avais fait tomber et que je serrai désormais contre ma poitrine.

Elle présentait les mêmes traits, en plus fatiguée, âgée, et ridée, mais tout aussi élégante malgré les années qui avaient marqué son visage affaibli.