Chapitre 15

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Je me réveillai en sursaut, me redressai rapidement, et sentis une vive douleur au niveau de mes côtes.

J'étais dans un lit, celui de Bradley, posée sur les draps.

Ce dernier s'approcha soudainement de moi et posa une main sur la mienne, que je n'eus pas la force de retirer.

La douleur m'obligea à me rallonger. Bradley posa une main derrière mon cou et je lui demandai faiblement :

«-Qu'est-ce qu'il se passe ?

-Je suis désolé, commença-t-il, elle m'a injecté de l'Essence Noire je n'ai pas pu me contrôler, je...

Je fermai les yeux et tentai de passer mes mains sur mon visage, mais je grimaçai quand je sentis mon épaule endolorie, et me rétractai.

-Je ne me souviens pas exactement de ce qu'il s'est passé après, mais je t'ai fait du mal, reprit-il. Je crois que je t'ai cassé une côte.

-Tu sais quoi, dis-je, on va être fixés. Donne-moi un sweat qui cache mon cou.

Il me regarda avec incompréhension mais s'exécuta.

Il m'aida à enfiler un sweat posé sur sa chaise par-dessus mon débardeur et je le regardai sérieusement :

-Vas chercher mon père, dis-lui que je suis tombée dans les escaliers et que j'ai mal aux côtes.

Il sortit de la chambre et revint accompagné de mon père.

-Montre, me dit simplement ce dernier.

Je soulevai un peu les deux couches de tissus pour que mon père puisse avoir accès à la zone endolorie.

-On dirait que c'est cassé. On ira faire des radios demain, conclut-il. Ne t'appuie pas sur ce côté pour dormir.

Il déposa un baiser sur mon front, puis repartit.

Bradley s'assit sur le bord du lit et prit son visage entre ses mains.

Je l'entendis marmonner quelque chose.

-C'est bon Bradley, dis-je pour le rassurer.

-Non ce n'est pas bon. Helena je t'ai cassé une côte. Je deviens dangereux. Ce n'est pas...

-Oh, le coupai-je en haussant le ton. Tu m'as fait mal, mais ce n'était pas toi. Avec ta force tu peux faire mal, c'est sûr, et imagine ce que je pourrais te faire avec mes pseudos pouvoirs. Ce qui est fait est fait, tu sais ce que disait Victor Betis ? Non tu ne dois même pas savoir qui c'est. Et bien voilà ce qu'il disait : Tu ne pourras jamais rattraper la pierre après l'avoir lancée ; les mots après les avoir dits ; l'occasion après l'avoir perdue, et le temps après qu'il soit passé. Tu m'as sûrement cassé une côte mais ce qu'il s'est produit n'était pas de ta faute. C'est fait. Toutes les occasions passent, l'occasion de dire aux gens qu'on les aime avant qu'ils s'en aillent, l'occasion de sauver les gens, de sauver sa meilleure amie..., je m'arrêtai et me mis à pleurer.

Bradley se rapprocha de moi, et me prit doucement dans ses bras, comme s'il avait peur de me casser.

Je me laissai faire, et il me susurra à l'oreille :

-Je suis désolé... Ne pleure plus s'il te plaît. »

Mais je n'y arrivais pas, je ne pouvais plus m'arrêter, c'en était trop.

Après plusieurs dizaines de minutes, je me calmai enfin et m'allongeai pour essayer de dormir.

Bradley alla s'assoir au sol, au pied de la banquette longeant sa fenêtre.

Ma vie de médiumOù les histoires vivent. Découvrez maintenant