Chapitre 13

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Il tourna la tête vers moi et passa ses mains sur son visage.

« -Entre, dit-il en reprenant sa posture initiale.

Je refermai la porte derrière moi.

-Pardon, dis-je simplement. J'aurais dû être moins égoïste.

Il me fit signe de m'assoir à ses côtés.

Je m'assis donc sur le bord du lit, juste à côté de sa hanche gauche.

-Ils vont me séparer de Violine, dit-il le regard fixé sur le plafond.

-Que... Quoi ?, bégayai-je.

-La situation est trop dangereuse, on va être séparés, je ne peux plus l'approcher jusqu'à nouvel ordre.

Je déglutis et détournai le regard.

-Tout est de ma faute..., murmurai-je.

Bradley n'entendit pas, ou ne releva pas.

Mes larmes coulèrent silencieusement.

Quelques minutes de silence s'installèrent.

-J'aurais dû te le dire, reprit-il.

-P... Pardon ?, demandai-je, ne voyant pas où il voulait en venir.

-En effet, je la connaissais.

Je le regardai, mais il continua de fixer le plafond. Je remarquai alors qu'il était torse-nu, mais les draps cachaient son tatouage.

-Tu te souviens, l'année dernière, quand elle a eu son accident de voiture ?, continua-t-il.

Parler d'elle me faisait du bien, mais me détruisait à petit feu.

Ma gorge se serra. J'hochai lentement la tête de haut en bas.

-Elle avait été dans le coma pendant près de deux mois. J'étais un fantôme à ce moment là, un vrai. Elle était entre la vie et la mort. Et quand elle est apparue du côté des morts, nous avons eu une histoire.

Je déglutis à nouveau et restai figée.

C'était la douche froide.

Alors Bradley connaissait bien Alexina.

-Allyson a bien fait diversion avec son affaire hier. Le cœur est à elle. Alexina est définitivement du côté des morts.

Merci de me le rappeler, pensai-je, comme si j'avais oublié !

-Elle a été embrigadée dans les Ames Noires.

Je n'en revenais pas. Bradley avait eu une aventure avec Alexina.

-Vous m'avez menti, murmurai-je. Je n'ai pas pu lui dire au revoir. Et elle m'a menti. Elle n'est pas venue me dire au revoir non plus. Et elle est... Elle est morte..., bégayai-je.

Je crus voir une larme couler le long de la joue de Bradley, mais détournai la tête et fixai le vide tandis que les miennes dévalaient mes joues silencieusement.

-Ne me mens plus jamais, lâchai-je froidement.

-Helena je...

-Ne me mens plus jamais, le coupai-je. J'avais raison. Cette douleur, elle fait mal, très mal.

Soudain je pris conscience de quelque chose.

-Ils ont retrouvé le..., je déglutis, le corps à quatre heures vingt-sept, quand ce flash m'est apparu. Tout est lié. Depuis le début. Qui es-tu vraiment Bradley Johnson, murmurai-je.

Ma vie de médiumOù les histoires vivent. Découvrez maintenant