Chapitre 6

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Depuis que Liam l'avait embrassée, soit quelques jours déjà, Leona ne lui avait pas décroché un mot, si ce n'était pas en rapport avec le boulot. Elle commençait à regretter sincèrement le fait de s'être liée d'amitié avec le jeune homme. Si elle était restée à sa place avec son cœur de pierre, tout cela ne serait pas arrivé. Quelle idiote ! se disait-elle chaque fois qu'elle y repensait. Dans cette histoire, il n'y avait que Cowell qui était content. Il avait vu la distance se créer entre les deux jeunes et il en était ravi. Pour une fois qu'elle respectait ses ordres, il n'allait pas se plaindre, même s'il ne savait pas que les véritables raisons, de ce changement d'altitude, n'avaient strictement rien à voir avec lui.

Ils venaient d'arriver sur le parking du studio de l'émission où ils avaient été invités pour une interview. Même si cela s'était fait à la dernière minute, le producteur avait accepté. Un peu plus de pub pour le groupe ne faisait jamais de mal, surtout que l'annonce avait massivement été partagée autant du côté du management que du présentateur. De nombreux fans s'étaient rués devant le plateau, pour pouvoir faire partie du public et rencontrer le groupe.

Quand ils descendirent des vans, les fans, qui avaient été « parquées » de chaque côté de l'entrée grâce à des barrières, se mirent à hurler et s'agiter, dans l'espoir qu'un de garçons les remarque. Le groupe salua les fans avant d'aller vers eux, les gardes les suivant de près. Seulement Leona, qui ne supportait pas les hurlements, demanda rapidement à Liam de faire demi-tour et de rentrer, alors que les autres continuaient leur « bain de foule ». Ne voulant pas s'énerver devant témoin, il ne dit rien et entra, suivi de près par Leona, dans le studio et rejoignit sa loge.

— Pourquoi tu fais ça ? demanda-t-il en la fixant.

— Je vous ai déjà dit que je n'acceptais plus la familiarité, monsieur Payne.

— Pourquoi vous avez fait ça ? répéta-t-il en levant les yeux au ciel.

— Ça peut être dangereux, dit-elle en s'adossant au mur et en croisant les bras.

— Dangereux ? répéta-t-il ahuri. Arrête de te foutre de moi, Leona, s'énerva-t-il en oubliant le « vous » qu'il détestait tant. Tu me punis, c'est tout.

— Absolument pas. J'ai des ordres et je les respecte, mentit-elle en sortant son portable de sa poche voulant mettre fin à la discussion.

Si Leona avait bien un vilain défaut, c'est qu'elle était très rancunière. Elle faisait payer au jeune homme son baiser volé et il l'avait compris. Que devait-il faire pour qu'il retrouve la bonne entente qu'il y avait entre eux deux ? Dire que s'il ne l'avait pas embrassée, tout ça ne serait jamais arrivé. Quel idiot ! se disait-il chaque fois qu'il y repensait. Et puis si ses copains ne l'avaient pas poussé, jamais il n'aurait eu le courage de faire ça.

— Je ne suis pas un crétin. J'ai bien vu que ton attitude avait changé.

— Monsieur Cowell m'a demandé de mettre une distance entre nous et je l'ai fait. Vous le saviez, je vous l'avais dit.

— Mensonge.

Il attendit qu'elle réponde, mais, elle n'en était pas décidée et avait le nez sur son mobile où elle tapait sur les touches avec frénésie.

— Tu as changé après le passage dans le placard à balai.

— À qui la faute ? demanda-t-elle après avoir relevé les yeux sur lui et avant de tourner les talons, quand elle entendit des bruits de pas et des éclats de voix se rapprocher.

Elle sortit de la pièce juste avant que les quatre garçons entrent dans la loge. Quand ils virent le regard malheureux de leur pote fixer l'entrée de la loge, ils se questionnèrent. Depuis quelques jours, Leona, la gentille garde du corps avec qui ils rigolaient, avait disparu, au profit de Leona, la garde du corps sérieuse, qui ne leur adressait la parole qu'en cas de nécessité. Il n'y a pas que son attitude envers Liam qui avait changé, mais aussi celui envers les autres garçons.

— Pourquoi est-elle partie ? demanda Louis en s'affalant sur le canapé.

— Je ne sais pas, répondit Liam en se ressaisissant et en s'asseyant sur la table basse.

— Vous ne trouvez pas que depuis quelques jours, elle a changé ? questionna Harry.

— Si, elle est en train de devenir comme nos gardes du corps, répondit Louis en grimaçant.

— Liam, il y a bien dû se passer quelque chose, dit Zayn. Elle a changé d'attitude trop brusquement pour que ce soit un hasard.

— Et ça remonte, continua Niall en vérifiant que personne ne les écoutait et en fermant la porte, au jour où on a discuté d'elle et toi.

— Je l'ai embrassée, lâcha Liam en baissant la tête. Ce jour-là, je l'ai croisée par hasard et j'ai voulu savoir, donc je lui ai volé un baiser.

— Et ? interrogea Harry.

— Elle m'a giflé et engueulé. Depuis, elle m'ignore quatre-vingts pour cent du temps. Et se venge, dès qu'elle le peut. Et... Je déteste ça.

— Elle est sacrément rancunière, remarqua Zayn en souriant malgré lui.

— Tu n'as pas essayé d'en parler avec elle ? demanda Louis.

— Bien sûr que si. J'ai encore essayé juste avant que vous n'arriviez, mais dès que j'aborde le sujet, elle se renfrogne et tourne les talons. Je n'aurais jamais dû vous écouter, annonça Liam en secouant la tête. Vous me faites faire que des conneries.

— Mais au moins, tu as eu ta réponse, annonça Harry.

— Tu parles. Elle m'a rendu mon baiser au départ et assez tendrement, sourit-il en y repensant. Je suis presque sûr qu'il y a une autre raison pour laquelle elle m'a ensuite repoussé. Je ne sais pas laquelle c'est, mais je compte bien réparer mon erreur, affirma-t-il juste avant que la porte ne s'ouvre sur Paul.

— En route les gars, annonça-t-il en leur faisant signe de bouger.

Les garçons se dirigèrent vers la porte comme un seul homme et suivirent le garde du corps jusqu'à l'entrée du plateau.

— Où sont nos gardes du corps ? interrogea Niall qui avait eu une idée.

— En réunion avec Simon. Il doit leur donner de nouvelles instructions pour la suite de la tournée.

— Donc ils ne verront pas l'émission ? questionna-t-il.

— Aucune chance. Je ne suis même pas sûr qu'ils aient fini avant vous. Il faudra sûrement que vous patientiez dans votre loge.

— OK, dit-il en se rendant compte que son idée ne pourra malheureusement pas être mise à exécution.

¤

Une fois l'émission passée et l'interview réalisée, ils avaient patienté une dizaine de minutes dans leur loge avant de voir débarquer les bodyguards qui les escortèrent jusqu'au véhicule. Aucun n'adressa la parole à son protégé durant le trajet et une fois à l'hôtel, ils les laissèrent après que chacun des garçons soit entré dans sa chambre.

Leona entra dans sa suite et se laissa tomber sur son canapé. Elle détestait ça. Elle détestait les ignorer, mais elle le faisait pour son bien à elle, à lui et à eux.

Protect me, Love me, Save meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant