Chapitre 13-1

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Quand Leona ouvrit les yeux, elle ne distingua rien d'autre qu'une forte odeur de moisissure et de pourriture. La jeune garde du corps tremblait de tous ses membres. Il devait faire zéro dans cet endroit où il n'y avait pas une once de lumière. Tout son corps lui faisait un mal de chien, comme si elle était passée dans une lessiveuse, mais elle essaya de passer au-dessus de la douleur. Ce n'était pas la première fois que cela lui arrivait et elle ne paniqua pas. Elle tenta de se lever, mais elle était attachée à une chaise, ses mains liées dans son dos et ses chevilles aux pieds du siège.

— Il y a quelqu'un ? HEY ! QUELQU'UN M'ENTEND ?

Après avoir hurlé, elle se mit à tousser. Sa gorge était tellement sèche et irritée qu'elle lui faisait mal. Un peu d'eau n'aurait pas été de refus, mais elle savait très bien que jamais ils ne lui en donneraient. Combien de temps s'était écoulé depuis son enlèvement ? Une heure ? Une journée ? Trois jours ? Elle était dans l'incapacité de le savoir et l'obscurité de la pièce l'empêchait de savoir si c'était la journée ou la nuit.

À ce moment-là, la seule chose qu'elle espérait, c'était que Liam ait pu s'échapper et se cacher. Elle priait pour qu'il ait réussi à ne pas se faire prendre.

¤

Quelque temps plus tard, une minute ou une heure, Leona n'en savait rien, n'ayant plus aucune notion du temps, elle entendit des bruits de pas avant d'entendre un grincement métallique à faire froid dans le dos. Quand la personne alluma la vieille ampoule qui pendouillait au plafond et qui oscillait à cause du léger déplacement d'air qu'avait provoqué l'ouverture de la porte métallique, Leona ferma les yeux. La soudaine lumière lui brûlait les rétines. Elle les rouvrit en clignant des yeux, attendant que ses pupilles s'habituent à la lumière.

Quand elle arriva à garder les yeux ouverts, elle vit un homme taillé comme une armoire à glace, les deux bras croisés qui la regardait méchamment, avant de voir que l'Asiatique était devant elle.

— Alors mademoiselle Lewis, comment vous sentez-vous ? sourit Saito.

— Va te faire foutre, cracha-t-elle en le fixant.

Elle était peut-être folle d'attaquer aussi vite son ravisseur, mais elle n'avait rien à perdre, absolument rien. Et puis, si elle lui montrait qu'elle était morte de trouille, il serait satisfait, chose que Leona refusait. Elle n'avait pas eu peur de lui, dans le centre commercial alors qu'elle avait un flingue de pointé dans le dos, alors pourquoi devrait-elle avoir peur maintenant ?

— Mademoiselle Lewis, lui dit-il en s'approchant, il faut que vous appreniez à parler correctement. Je n'aime pas entendre de vilains mots sortir de la bouche de jolies jeunes filles comme vous, continua-t-il en lui caressant la joue, alors qu'elle retenait un haut-le-cœur.

— Touche-moi encore une fois et je te tue, le menaça-t-elle en le fixant méchamment.

— Vraiment ? demanda-t-il amusé. Comment feriez-vous ?

— Un magicien ne dévoile jamais ses tours, dit-elle s'approchant le plus possible que ses liens lui permettaient. Et puis, je n'ai pas peur d'un minable tel que toi, rit-elle.

L'Asiatique lui colla une gifle et entailla, à cause de sa chevalière, la lèvre de Leona. Elle s'en rendit compte quand elle passa sa langue sur la blessure et qu'elle se retrouva avec un goût métallique dans la bouche. Elle releva les yeux sur lui et le regarda avec toute la haine du monde. Elle n'avait pas peur de lui et ça le rendait furax.

— Pourquoi m'avoir enlevée ?

— Pourquoi ? Parce que je vais vous tuer, sourit Saito, croyant reprendre l'avantage.

— OK. Est-ce que je pourrais avoir une dernière requête avant ça ? demanda-t-elle en souriant.

— Vous allez bientôt arrêter de rire, ma chère, lui affirma-t-il avant de tourner son regard vers son homme de main. Allez chercher l'autre, ordonna-t-il à son gorille qui acquiesça d'un hochement de tête avant de tourner les talons.

— Pas très bavard le mec, remarqua Leona pour essayer de contrer le mauvais pressentiment qui lui tordait le cœur.

— Il était comme vous, avant, mais je lui ai fait couper la langue, annonça Saito.

— À ce qu'il parait, la langue, quand c'est bien cuit, c'est délicieux.

Saito ne répondit pas et quelques minutes plus tard, de nouveaux bruits de pas se firent entendre. Deux gorilles entrèrent dans la pièce, traînant un jeune homme brun qu'ils tenaient chacun par un bras. Quand ils le lâchèrent, il s'écroula au sol, ne tenant plus sur ses jambes. Quand Leona vit qu'il s'agissait du chanteur, elle dut étouffer un cri pour ne pas montrer son trouble à son ravisseur. Il avait le visage en sang et ses vêtements étaient dans un triste état.

— Qu'est-ce que tu lui as fait ? demanda-t-elle ne pouvant détacher son regard du corps semi-inconscient du jeune homme à deux mètres d'elle.

— Je lui ai posé des questions et il n'y a pas répondu. Qu'est-ce que j'étais supposé faire ? demanda l'Asiatique en haussant les épaules. Il encaisse plutôt bien les coups pour un chanteur pour midinettes, ajouta-t-il en tournant le visage tuméfié du garçon pour que Leona puisse le voir. Donc, comme il n'a pas su répondre, c'est votre tour, mademoiselle Lewis.

Il enleva sa veste, qu'un des gorilles récupéra et s'approcha de Leona en remontant les manches de sa chemise. Il fit craquer ses doigts et se posta à vingt centimètres d'elle.

— Où se cache sa famille ?

— Je ne sais pas.

— Vous mentez, s'écria-t-il en lui collant une nouvelle gifle.

— Je ne mens pas, s'écria-t-elle en braquant son regard sur l'Asiatique et en faisant fi de la douleur et du sang qui se répandait dans sa bouche. Je ne sais pas.

L'interrogatoire continua et à chaque réponse qui ne lui plaisait pas, lemafieux lui colla une gifle, ou plus, suivant son humeur. Quand Leona ne futplus en condition de répondre, il tourna les talons et laissa les deux jeunessemi-inconscients dans la pièce avant de refermer la porte derrière lui. Ilavait besoin de retrouver le père du chanteur avant de tuer les deux jeunes. Ildevait les garder en vie en attendant.

Protect me, Love me, Save meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant