Chapitre 7-3

1.4K 89 1
                                    

— En attendant que vos gardes du corps reviennent, vous ne bougez pas de la suite. Je vais sur le balcon, j'ai besoin de prendre l'air. Donc... Bah... Faites ce que vous voulez ! dit-elle en haussant les épaules et en se dirigeant vers la baie vitrée.

Elle l'ouvrit et fut saisie par le froid extérieur. Le mois de décembre venait de commencer et la nouvelle année serait bientôt là. À trois semaines de Noël, Chicago avait revêtu son manteau hivernal et la neige tombait un peu, cet après-midi-là. Leona regarda la ville s'étendre devant ses yeux et la vue était sublime. Elle posa une main sur la rambarde et de son autre main sortit son mobile. Pas celui de Leona. Mais celui de Mallow. Leona avait envie de retrouver la vie de Mallow pour quelques minutes, chose qu'elle s'était refusée à faire de peur de se faire griller. Et c'est tout naturellement qu'elle sélectionna le numéro de sa maman avant de porter le cellulaire à son oreille. Même pas deux sonneries plus tard, la voix douce de sa mère se fit entendre, alors que Mallow souriait de bonheur.

— Allô ?

— Bonjour, Maman, c'est moi.

— Mallow, ma chérie, ça me fait plaisir de t'entendre. Comment tu vas ?

— Je vais bien Maman. Moi aussi, ça me fait plaisir de t'entendre. Je devais t'appeler plus tôt, mais je n'ai pas eu une minute à moi. Ce stage est crevant. Mais toi, ça va ?

— Je vais parfaitement bien, sourit-elle. Je vais prendre quelques jours de vacances avec ton père, et l'on va sûrement aller en Écosse pour Noël. J'espère que tu pourras être là, toi aussi.

— C'est chouette. Je l'espère aussi, répondit Mallow tristement, sachant très bien qu'il n'y avait que très peu de chance pour qu'elle soit du voyage. Tu me manques, Maman. C'est dur d'être loin de la maison. J'aimerais tellement rentrer.

— Je sais, ne t'inquiète pas. J'espère que ça se passe bien quand même. Tes collègues sont sympas ?

— Ça ne se passe pas trop mal. Mes collègues sont très sympas, sourit-elle en jetant un regard rapide vers le groupe qui discutait calmement, toujours vautré sur les canapés.

Quand Liam la vit les regarder, il lui fit un sourire avant qu'elle ne détourne le regard, comme pris en faute, et le reporte sur la ville. Elle n'aimait pas être trop proche des personnes avec qui elle travaillait, car une fois la mission finie, elle savait qu'elle aurait interdiction de les revoir. Elle ne pouvait pas rester en contact avec eux, car Leona Lewis, la garde du corps, n'existait pas et disparaîtra au profit d'une nouvelle identité et d'une nouvelle mission. Les seuls amis qu'elle avait, étaient ceux qu'elle s'était faits en tant que Mallow Collins et elle pouvait les compter sur les doigts d'une main. Elle avait un ami. Un seul ami. Bruce.

Il y avait eu un jeune garçon, sept ans auparavant, qui était lui aussi dans la division « enfant » de l'Agence. Mallow l'avait aimé, mais elle n'avait jamais eu le courage de lui avouer. Elle était quand même devenue sa meilleure amie. Quand il avait déménagé avec ses parents, l'Agence leur avait interdit de rester en contact pour des raisons de sécurité. Il arrivait encore à Mallow, comme à l'instant même, de se demander ce qu'était devenu le jeune garçon brun. Comment s'appelait-il déjà ? Mallow savait que depuis le temps, elle serait incapable de le reconnaître. Il avait grandi, vieilli, et la jeune femme ne doutait pas qu'il était devenu un beau jeune homme. Il ne pouvait pas en être autrement. Elle venait de se souvenir. Il s'appelait Lucas. James Lucas.

— Mallow ? Mallow ? questionna sa mère qui lui parlait, mais que la jeune femme, en prise avec ses souvenirs, n'écoutait pas.

— Oui, dit-elle en reprenant ses esprits.

— Ça va ? Tu ne me répondais plus, j'ai eu peur.

— Désolée, Maman, j'étais dans mes souvenirs. Tu disais ?

— Je te demandais dans quelle ville tu te trouvais, répondit sa mère en souriant.

Elle reconnaissait bien sa fille. Toujours sur la lune. Sa mère était habituée, elle savait que sa fille unique avait autant de concentration qu'un poisson rouge. Seulement quand Mallow était sur la lune, ce n'était pas vraiment vrai. Elle repensait très souvent à ses missions. Elle avait fait certaines choses, qui auraient pu lui valoir la prison, si elle n'était pas protégée par l'Agence et elle essayait toujours de voir, si elle n'aurait pas pu faire autrement, quand la culpabilité la rongeait un peu trop. Non, malheureusement, elle n'aurait jamais pu. Entre sa vie et celles des criminels, il n'y avait pas à réfléchir trois ans. C'était la sienne la plus précieuse.

— Je suis à Chicago. Je pars pour Philadelphie, à la fin de la semaine et j'y reste jusqu'au début janvier.

— Ce n'est pas trop dur de changer de sociétés toutes les deux semaines ?

— Oh, non. Et je ne suis pas toute seule. On est plusieurs stagiaires à tourner dans les succursales de la société. Et puis, c'est mieux. On voit comment travaille chaque entreprise du groupe.

— Mais pourquoi partir aux États-Unis ? Tu aurais pu faire ton stage dans le groupe de ton père. En plus, ça sera bientôt à toi de reprendre les rênes de la « Collins Corp » quand ton père sera trop vieux ou qu'il ne supportera plus le stress. J'espère dans peu de temps, sourit sa mère.

— Maman, comment j'aurais pu ? Tout le monde me connaît là-bas. Ils auraient su que j'étais la fille du big boss et je n'aurais pas été traitée comme une employée normale. Ici, personne n'a fait le lien entre Papa et moi et j'en suis plus que ravie. Je bosse dur et les compliments que je reçois sont le résultat de mon travail et non de l'identité de mon paternel.

— Je te comprends et je suis fière de toi, ma puce. Tu veux t'accomplir par toi-même et non, profiter de ton nom. C'est très sage comme décision. Je t'aime Mallow, ne l'oublie jamais.

— Je sais Maman, lui répondit-elle en souriant alors que du bruit se faisait entendre.

Elle se retourna et vit les garçons en train de se chamailler pour elle ne sait quelle obscure raison. Elle allait devoir jouer au gendarme et elle détesta ça.

— Je t'aime aussi. Je vais essayer de t'appeler plus régulièrement. Passe le bonjour à Papa et dis-lui que je l'aime aussi.

— Ça sera fait. On se voit bientôt. Bisou, mon amour.

— Bye, Maman, finit-elle en raccrochant sans avoir fait attention à la réplique de sa mère.

Elle rangea son mobile dans sa poche et poussa la porte vitrée avant dela refermer. Elle se retourna vers les garçons et mit ses mains sur les hanchesen reprenant son air sévère. Niall, Harry et Zayn étaient en train de se hurlerdessus, car l'un des garçons aurait triché au jeu vidéo. Et Louis était entrain de courser Liam, une cuillère à la main et l'engueulant comme du poissonpourri parce qu'il avait fait quelque chose que Leona n'arrivait pas plus àcomprendre.

Protect me, Love me, Save meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant