Chapitre 5-1

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Nouvelle journée avec le groupe et nouveau concert en vue pour eux. Ils étaient en train de répéter leurs chansons sous les yeux de Leona, installée dans la fosse. Les garçons couraient, chantaient, sautaient et chahutaient dans la joie et la bonne humeur.

— Leona, venez, dit Louis dans son micro.

— Pourquoi ? demanda-t-elle alors que les garçons la fixaient pour lire sur ses lèvres.

— Venez, répéta-t-il en lui faisant signe de monter.

Elle se leva et traversa la fosse avant de monter rejoindre les garçons sur scène. Elle se dirigea vers Louis et se stoppa devant lui.

— Qu'est-ce que vous voulez ?

— Vous êtes une fille donc vous savez danser.

— La première hypothèse est correcte, mais votre conclusion est fausse. Je ne sais absolument pas danser.

— Vraiment ? demanda-t-il surprit. Toutes les filles prennent des cours de danse quand elles sont gamines. Mes quatre sœurs en font, je sais de quoi je parle.

— Vous avez raison, mais tandis que mes amies mettaient des chaussons et faisaient des pointes, moi je mettais des gants de boxe et tabassais des mecs de deux fois mon âge.

— Vous êtes surprenante, lui assura Louis avec un sourire en direction de Liam, alors que Rosemonde les rejoignait.

— Oh non, pas elle, souffla Niall.

— Lewis, Cowell veut te voir, lui annonça la garde du corps de Niall.

— OK, confirma Leona sans pour autant bouger.

— Maintenant ! continua Rosemonde en lui faisant signe d'y aller.

— Très bien, soupira-t-elle en levant les yeux au ciel, sous les sourires des garçons.

Elle fit demi-tour et partit en direction des loges. Tout cela ne présageait rien de bon. Depuis qu'elle était en mission, il ne l'avait jamais convoquée alors qu'il était dans la salle de concert. Des réunions avec tous les gardes du corps, il y en avait eu des dizaines, mais là, Rosemonde étant restée avec le groupe, ça ne pouvait pas être ça. Alors qu'elle traversait les couloirs, son mobile vibra dans sa poche. Elle le sortit et y découvrit un mail de son patron. Elle se stoppa et le lut immédiatement. Monsieur Keys lui annonçait que Hiro Saito avait été repéré, deux jours plus tôt, à Londres, non loin de la colocation des garçons. Il lui demandait donc de redoubler de prudence et de faire son enquête si de nouvelles personnes s'étaient greffées au staff. Une fois devant la porte du bureau, elle entra dans la pièce sans toquer, il voulait la voir et elle était là, et se planta devant le producteur. Par chance, la pièce était déserte et seul le producteur travaillait derrière son écran.

— Est-ce que vous avez embauché de nouvelles personnes dans le staff des garçons ? demanda-t-elle sans la moindre politesse.

— Oui. Une personne.

— Quand ?

— Il y a trois jours. Mais en quoi ça vous regarde ? questionna-t-il sans comprendre.

— Monsieur Cowell, dit-elle en posant ses deux mains sur le bureau et en fixant l'anglais, comment voulez-vous que je fasse mon boulot correctement si vous me cachez de telles informations ?

— En quoi l'embauche de quelqu'un peut avoir des conséquences pour vous ?

— Pas pour moi, monsieur Cowell, mais pour lui. Il y a deux jours, Saito a été vu près de la colocation des garçons à Londres. J'espère pour vous que ce n'est qu'une stupide coïncidence.

— Bien sûr que ce n'est qu'une coïncidence, affirma-t-il comme une évidence.

— Qu'est-ce qui vous dit que ce n'est pas une taupe ? Qu'est-ce qui vous prouve qu'il n'est pas là en repérage ? interrogea-t-elle pour appuyer ses propos.

— Qu'est-ce qui vous le prouve à vous ?

— Rien, et c'est ça qui m'agace. Je veux que vous me fournissiez toutes les informations que vous avez sur lui.

— Très bien, je vous enverrai tout par mail dans la journée.

— Parfait, dit-elle en se redressant. La prochaine fois, j'espère ne pas avoir à le redemander. Que me vouliez-vous, au fait ? questionna-t-elle quand elle se souvient qu'elle était d'abord appelée par le producteur.

— Savoir comment ça se passe entre Liam et vous.

— Je vous l'ai déjà dit.

— J'aimerais que vous me le redisiez, demanda-t-il en joignant ses deux mains et en posant ses coudes sur le bureau.

— On s'entend très bien et il ne contredit jamais mes ordres. C'est un plaisir de travailler avec quelqu'un comme lui.

— J'ai entendu dire que depuis votre séjour aux urgences, vous passiez énormément de temps tous les deux, même quand ce n'est pas nécessaire.

— Comment ça ?

— Quelqu'un vous a vu quitter sa suite, en pleine nuit, à plusieurs reprises ces deux dernières semaines. Je n'autorise pas ça, mademoiselle Lewis.

— Vous n'autorisez pas quoi ? Le fait qu'on passe nos nuits à discuter et à jouer à des jeux vidéo ? Monsieur Cowell, c'est comme ça qu'on crée une confiance réciproque. D'habitude, je n'ai pas besoin d'avoir confiance en l'autre, car je n'en ai absolument rien à faire. Mais pour une fois, que je peux avoir une « relation » différente avec une personne avec qui je travaille, je ne vais pas m'en priver. Surtout que vous savez très bien qu'une fois la mission remplie, je disparaîtrai de vos vies.

— Ce n'est pas une raison. Que vous ayez besoin de lui faire confiance, je peux encore le comprendre, mais pas le reste. Donc essayez de mettre des limites. Sinon, je le ferais, termina-t-il avant de reporter son attention sur son écran d'ordinateur.

Leona, voyant que leur conversation était terminée, tourna les talons et sortit de la salle. Elle était en colère, et ce n'était pas un euphémisme. Pour qui se prenait-il ? « Essayez de mettre des limites » ? Mais des limites à quoi ? Il allait vraiment falloir qu'il se calme avant qu'elle lui colle sa main dans la gueule, car là, il allait franchement trop loin. Elle sortit comme une furie de la pièce et manqua au passage de percuter quelqu'un. La personne eut juste le temps de lui saisir les poignets pour qu'elle ne se retrouve pas sur les fesses.

Protect me, Love me, Save meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant