Chapitre 12-2

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Leona tourna les talons et entra dans sa chambre. Elle alla prendre une douche. Il fallait qu'elle occulte les souvenirs de Mallow et avec, le décès de sa mère. Elle allait se noyer dans le travail et se donner à trois cents pour cent. Elle allait réussir cette mission et ne pas regretter d'avoir passé les derniers mois avec le jeune homme plutôt qu'avec sa mère.

C'est plus déterminé que jamais qu'elle ressortit de la suite propre et habillée. Comme elle avait repassé sa carapace de Leona, elle se sentait enfin bien. Elle récupéra l'arme qu'elle planquait dans ses affaires, les gardes du corps de star n'étaient jamais armés, et la cacha dans son dos en la passant dans la ceinture de son jean. Elle ressortit de sa chambre et traversa la suite. Elle réveilla Liam et lui annonça qu'ils allaient sortir, après l'avoir embrassé, car elle n'avait pas envie de rester cloîtrer ici. Elle semblait tellement sereine, qu'il n'eut pas à cœur de la questionner sur les raisons de sa crise de larmes et les terribles choses qui lui étaient arrivées. Elle le suivit du regard dans le couloir en se demandant comment le jeune homme avait pu s'éprendre d'elle. Après l'avoir vu entrer dans sa suite, elle alla frapper à la porte de la suite qui servait du bureau au « management ».

— Bonjour, sourit-elle à toutes les personnes présentes dans la pièce. Comment allez-vous ? Moi, ça va super bien. D'ailleurs, je voudrais m'excuser, monsieur Cowell, dit-elle en le regardant. J'ai été irrespectueuse hier et les autres jours. Et vous avez raison, je n'aurais jamais dû l'autoriser à boxer. C'était idiot. Je n'ai pas réfléchi. Bref, vous me pardonnez, j'espère, rigola-t-elle sans lui laisser le temps de répondre puisque ce n'était pas l'objet de sa visite. Je voulais juste vous prévenir qu'avec Liam, on sort. Il veut aller acheter quelques souvenirs pour sa famille et je pensais que ça serait plus simple qu'on y aille que tous les deux. Avec le froid qu'il fait, on va s'équiper et personne ne le reconnaîtra. Enfin, je pense. Au pire, je servirais enfin à quelque chose. N'est-ce pas ? sourit-elle à nouveau. Voilà, je voulais que vous le sachiez. Et je suis de retour, ajouta-t-elle avec un clin d'œil, donc je reprends mon travail. Désolé Paul, continua-t-elle en lui souriant, mais tu es re-au chômage. Voilà, je ne vous dérange pas plus longtemps.

Elle tourna les talons et sortit de la suite, sans attendre de réponse. Elle n'était pas là pour ça. Voilà, la première étape de son plan avait été un succès. Elle espérait que son intuition était bonne et que la deuxième étape se passerait aussi bien. Si c'était le cas, son boulot serait fini et elle pourrait partir, comme une voleuse et sans dire au revoir aux garçons, et surtout à Liam, bien évidemment.

Elle retourna dans sa suite et passa sa veste, mit son sac à main en bandoulière, son écharpe autour de son cou sans l'entortiller et prit son bonnet à la main. Elle sortit de sa suite et alla se poster devant celle de Liam. Elle toqua et quand il ouvrit la porte, il était prêt. Il allait parler, mais Leona posa sa main sur la bouche du jeune homme, avant de lui faire signe de se taire. Elle ne voulait pas que les garçons les entendent et veuillent venir. En gérer un, n'allait pas être facile, mais si elle devait veiller sur les quatre garçons et leurs gardes du corps, elle ne s'en sortirait pas.

Ils firent donc le trajet en silence. Ils descendirent dans le parking en sous-sol et prirent place dans la berline. Leona démarra et sortit du parking en jetant des regards dans le rétroviseur.

— Que voulais-tu dire ? demanda-t-elle à Liam, toujours silencieux, assis à côté d'elle.

— Juste savoir où l'on allait.

— Faire des courses, dit-elle en continuant sa surveillance.

Comme elle l'avait prévenu, elle était suivie par une autre berline qui avait été louée par le management. Elle ne put s'empêcher de sourire. S'il était assez idiot pour prendre une voiture de la « société », c'est qu'il était plus idiot qu'elle ne le pensait. Rester plus qu'à le choper dans un coin et lui faire avouer où était planqué Saito. Elle n'avait prévenu personne de son plan, car elle savait que son patron n'aurait pas accepté. Si elle ratait son coup, Liam était en première place et il pouvait lui arriver n'importe quoi. Mais Leona était déterminée et elle savait qu'elle y arriverait. Que les heures passées à s'entraîner serviraient. Que les heures,* passées à l'Agence plutôt qu'auprès de sa mère n'avaient pas été des heures gâchées. Elle avait besoin de ça. Elle avait besoin de se le prouver.

— J'adore les fêtes de Noël, dit-elle avec un sourire alors qu'ils se baladaient dans le centre commercial.

— Je vois ça. Tu n'arrêtes pas de sourire comme une gamine depuis qu'on est arrivée.

— Oh regarde ! s'écria-t-elle en sautillant comme une enfant de trois ans, lui permettant de voir que le gars suspect de l'équipe de Cowell était en train de les filer, comme elle s'en doutait. Le père Noël ! Viens, ajouta-t-elle en attrapant la main du chanteur, on va le voir.

— Leona, il y a trente minutes de queue, grimaça-t-il quand ils se joignirent à la file.

— S'te plaît, implora-t-elle avec une moue enfantine qui fit sourire Liam.

— OK. Mais c'est bien parce que c'est toi.

— Merci, sourit-elle en lui sautant au cou pour voir où le suspect se trouvait.

Elle arriva à le repérer planqué derrière un sapin, un étage plus haut. Il jetait de temps à autre des regards vers eux, ce qui l'obligeait à sortir de sa cachette. Leona lâcha Liam et se mit face à lui pour discuter et garder un œil sur le type. Quand elle remarqua qu'il vérifiait où ils étaient de moins en moins souvent, elle s'excusa auprès de Liam, lui disant qu'elle avait une envie pressante. Elle lui interdit de bouger et promit de revenir vite. Liam ne put s'empêcher de sourire quand il la vit partir en sautillant. Ma copine est complètement tarée, se dit-il amusé. Une fois sûre que Liam ne pouvait plus la voir, elle fit demi-tour et monta quatre à quatre les escaliers, avant de se placer derrière le type.

— Qu'est-ce que vous faites là ? demanda-t-elle en chuchotant après s'être collée derrière lui.

Il tenta de se retourner, mais elle le bloqua et lui tordit le bras qu'elle plaqua dans son dos. Elle était en colère et s'il ne voulait pas qu'elle explose contre lui, il allait devoir être coopératif.

— Je ne répéterai pas ma question.

— C'est Simon qui m'a envoyé, lui avoua-t-il alors qu'elle resserrait son emprise ce qui arracha une grimace de douleur à l'homme.

— Simon ? Pourquoi faire ?

— Il pense que vous êtes..., grimaça-t-il en cherchant le mot le plus adapté, intimes tous les deux. Il voulait que je vous surveille pour voir si c'était, ou non, la vérité. Les garçons ont affirmé que vous ne l'étiez pas, mais tout le monde sait qu'ils feraient n'importe quoi pour défendre leur pote.

Elle le fit pivoter pour lui faire face et le regarda dans les yeux.

— Hiro Saito, dit-elle en fixant l'homme qu'elle tenait toujours par le bras.

— Qui est-ce ?

Leona vit avec regret qu'il ne mentait pas. Il ne savait pas qui était cet homme et était vraiment envoyé par Simon. Quel enfoiré ! Il aurait pu la prévenir !

— Comment ça se fait que vous avez plusieurs identités ?

— Je suis comme vous, Agent 017. Je fais partie de l'Agence, je suis l'Agent 845.

— Quoi ? demanda-t-elle en le lâchant sous l'effet de surprise de sa réponse. Mais on m'avait dit qu'il n'y aurait personne pour m'aider.

— On m'a envoyé en renfort. En plus si l'on devait faire équipe, je serais sous vos ordres.

— Bruce...

— Bruce n'a pas pu le savoir, car monsieur Keys savait qu'il vous le dirait. Je ne sais même pas comment il a pu découvrir toutes mes identités. Je vais vous laisser et rentrer à l'hôtel.

L'Agent 845 laissa Leona, plantée au milieu du centre commercial, complètement perdue. Comment monsieur Keys avait-il pu lui faire un coup pareil ? Il y a des jours, elle détestait l'Agence. Comment pouvait-elle travailler si, même entre eux, il y avait des secrets ?

Protect me, Love me, Save meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant