Épilogue-2

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Elle se leva en traînant les pieds et s'enferma dans sa salle de bain. Elle prit une douche bien chaude et sortit de la cabine emmaillotée dans une serviette. Elle se planta devant son miroir et essuya la buée qui s'était déposée sur la vitre avec son poing avant de poser ses deux mains sur le lavabo et de se fixer.

Depuis son séjour à l'hôpital, son visage avait repris son apparence normale, elle n'avait donc plus besoin de cacher ses bleus avec du fond de teint. Seulement sa peau avait quand même gardé quelques cicatrices de ces mois passés auprès de lui. Comme la fine trace blanche qui s'étalait sur sa joue et qui était un souvenir de sa partie de Twister avec Liam. Ou comme celle qui était sur son front et qui résultait de son match de boxe contre un punching-ball. Il y avait aussi tous les merveilleux souvenirs qu'elle avait et qui l'aider à oublier sa douleur. Celui qui s'imposa à elle à cet instant était son passage dans un placard à balai d'une salle de concert, lieu où ils avaient échangé leur tout premier baiser, bon, il s'était pris une baffe le pauvre, mais elle ne voulait pas oublier toutes les merveilleuses sensations qu'elle avait ressenties à ce moment-là. Le souvenir s'effaça et un autre prit la relève et ce fut leur passage aux urgences après la « dispute » entre Louis et Liam. C'est lors de cette nuit qu'elle avait compris qu'il était spécial et qu'il allait prendre une place dans son cœur.

— MALLOW ! s'écria Philippa ce qui fit sortir la jeune femme de ses pensées.

— QUOI ? cria-t-elle à son tour après être sortie sur le palier en serviette.

— Mais tu n'es pas prête, remarqua la grand-mère quand elle vit sa petite fille en haut des marches.

— Je me suis perdue dans mes pensées. Je me dépêche.

Dix minutes plus tard, Mallow était prête et dans la cuisine en train d'aider sa grand-mère à mettre un point final à la préparation du repas. Elle avait besoin de s'occuper l'esprit pour ne pas penser à Liam ou à sa mère. Elle avait besoin de les oublier, pour ce soir. Elle portait sa robe bustier noire, ses escarpins pailletés et s'était maquillée. Le miroir lui avait renvoyé le reflet d'une magnifique jeune femme qui aurait pu faire craquer n'importe qui. Seulement ce n'était pas n'importe qui qu'elle avait réussi à faire craquer alors qu'elle était seulement elle. Le plus simple, sans chichi, sans fioriture, sans pastiche. Elle avait été vraiment elle durant ses derniers mois auprès du groupe alors qu'aujourd'hui elle s'était déguisée, voilà comme elle se voyait quand elle était habillée comme ça. Elle avait toujours l'impression de porter un déguisement et de se cacher derrière un masque.

— Tu vas ouvrir, s'il te plaît, demanda Philippa quand elles entendirent la sonnette retentir et après que Loca se soit mise à aboyer.

— J'y vais, confirma-t-elle en s'essuyant les mains. Chut Loca, mais tais-toi sac à puce, ajouta-t-elle alors que la chienne continuait d'aboyer en la suivant dans le couloir. Grrrrr ! fit-elle pour faire peur au chien, mais ce fut un échec.

Philippa ne put s'empêcher de sourire. Elle savait que Mallow adorait Loca et qu'elle faisait ça juste pour embêter sa grand-mère. Et puis, Loca adorait aussi Mallow et Philippa était sûre que même Loca le faisait exprès pour embêter Mallow.

— Bonsoir, joyeux Noël, annonça Mallow avec un sourire alors que l'une des sœurs de sa mère entrait dans la maison avec son mari et ses deux enfants, sans lui décrocher le moindre regard et la moindre parole.

— Bonsoir, Mallow, répondit son oncle en lui faisant la bise, joyeux Noël à toi aussi.

Mallow ne s'en offusqua pas. Elle détestait Christie et ses deux mioches. Holly, cinq ans, était une véritable garce qui détestait qu'on lui refuse quoi que ce soit et Sam, quinze ans, était le pire ado que Mallow n'avait jamais vu. Elle se demandait même comment il arrivait encore à passer les portes avec sa grosse tête. Dire qu'elle avait côtoyé cinq des plus grandes stars de sa génération et qu'ils avaient gardé les pieds sur terre, alors qu'ils auraient très bien pu prendre le melon. Mais non, c'était son cousin qui avait juste gagné un stupide concours de poésie à dix ans, qui faisait sa star. Une bonne paire de claques, voilà ce qu'ils méritaient, tous les deux.

Protect me, Love me, Save meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant