Protect me, Love me, Save me

Chapitre 10

Leona était installée dans la salle de concert, où les garçons étaient en train de répéter. Elle adorait les voir sur scène et profitait des répétitions pour ça ; car une fois les fans installés, elle était chargée de surveiller la salle et n'avait pas le temps de s'occuper du concert. Quand la répétition fut terminée, elle se leva et partit rejoindre les garçons sur scène. Elle aimait discuter un peu avec eux et leur dire son ressenti sur la répétition. Les garçons la trouvaient de bons conseils et ils prenaient toujours très bien ses critiques. Cependant, son attention fut interrompue par une sonnerie. Au début, la jeune femme crut qu'elle avait rêvé, mais le mauvais pressentiment qui lui enserra la poitrine, quand elle reconnut la mélodie, était bien réel. Ce n'était pas le portable de Leona qui sonnait, mais celui de Mallow. La sonnerie était celle du numéro de portable de son père, cellulaire qu'il n'utilisait qu'en cas d'extrême urgence. Il n'avait passé que deux coups de fil à sa fille avec ce numéro. La première fois qu'il l'avait utilisé, il lui avait appris que son grand-père était décédé d'une crise cardiaque. La dernière fois, que c'était sa tante qui avait rejoint son grand-père après avoir été terrassée par une tumeur fulgurante.

Elle se stoppa net dès qu'elle eut posé un pied sur la scène, ne pouvant aller plus loin et d'une main tremblante, elle récupéra son mobile. La sonnerie était tellement forte qu'elle faisait mal aux oreilles de Mallow. Elle décrocha et porta le cellulaire à son oreille alors que son cœur battait à cent à l'heure.

— Papa ? questionna-t-elle d'une voix tremblante.

— Mallow ? Mallow, c'est toi ?

— Oui, Papa. Qu'est-ce qui se passe ? interrogea-t-elle en tentant de calmer ses tremblements.

— Ma chérie, dit-il d'une voix enrouée de sanglots, n'arrivant pas à parler correctement.

— Papa, je t'en supplie, dis-moi ce qui se passe, lui demanda-t-elle alors qu'elle sentait les larmes rouler sur ses joues.

La scène qui suivit se passa comme au ralenti. Les garçons, qui fixaient la jeune femme, virent son visage se tordre de douleur alors qu'un cri à déchirer le cœur s'échappa de ses lèvres. Son portable glissa de sa main et alla se fracasser sur le parquet de la scène. Les jambes de Mallow ne la soutenant plus, elle s'effondra, elle aussi, au sol. Ses larmes avaient redoublé alors que la phrase de son père tournait en boucle dans son crâne, lui faisant plus mal, à chacun de ses passages. « C'est ta mère. Elle a eu un accident de voiture. Elle est très gravement blessée. »

Les garçons, qui n'avaient pas eu le temps de réagir, s'étaient précipités sur elle, une fois qu'elle était au sol. Liam était arrivé le premier et l'avait prise dans ses bras, pour tenter de la réconforter. Il l'avait serré fort et lui avait parlé doucement. Elle était sa petite amie, il se devait de prendre soin d'elle et d'être là en cas de problème comme maintenant. Seulement rien n'y faisait. Elle était complètement effondrée et absolument rien ne pouvait l'aider. Comment pourraient-ils lui venir en aide alors qu'ils ne savaient pas ce qui se passait ? Harry avait tenté de la questionner, mais elle n'arrivait pas à aligner deux mots correctement tellement ses sanglots étaient forts.

Ce n'était pas dans les habitudes de Mallow de montrer ce qu'elle ressentait, elle avait été formée à ça. Mais là, c'était trop dur pour elle. Louis et Liam l'aidèrent à se relever et la conduisirent dans leur loge, en la soutenant. Après que les deux aînés l'aient assis sur le canapé, Harry lui tendit un verre d'eau, qu'elle récupéra d'une main tremblante, sans toutefois y toucher. Elle était dans l'incapacité d'avaler quoi que ce soit. Zayn et Niall s'étaient mis à l'écart, pour ne pas l'étouffer et Louis et Harry les avaient rejoints tandis que Liam s'asseyait à côté d'elle. Il fit signe à ses amis de sortir et quand la porte se referma, il reporta son regard sur sa garde du corps, mais surtout sur sa girlfriend. Elle, qui était une jeune femme forte, qui ne se laissait pas marcher sur les pieds et qui disait toujours ce qu'elle pensait, semblait tellement frêle et fragile à cet instant. La voir comme ça lui faisait bizarre et lui faisait mal.