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Chapitre écrit avec un bol de Lion, mon chat et du Bigflo&Oli. Donc il risque d'y avoir des fautes car l'un des trois éléments cités plus tôt m'a sûrement déconcentrée.

Vive ma vie, bref, bonne lecture,

L.

PS : merci pour les 5K.

PPS : le remerciement le plus froid du Monde.

« Soirée à deux. »

Quand Nathan arrive à la colocation, il doit être aux environs de quatorze heure. Il reprend ses esprits devant la porte, reniflant et clignant rapidement des yeux pour faire disparaître ses légères larmes qui coulaient. La pression posée sur lui pesait de plus en plus chaque jour. Même s'il ne se laissait pas submerger par ses émotions, cette fois-ci a été la goutte d'eau qui a fait débordé le vase. Il se sentait rejeté de sa famille, ça le blessait. Nathan souffle avant d'entrer dans le salon.

Aucun signe de Danny pour l'instant. Il soupire de soulagement et retire ses chaussures - Roxy les avait enfin civilisés - avant de s'enfermer dans sa chambre. Elle n'est pas décorée depuis qu'il est arrivé. Le jeune homme pensait que c'était temporaire, mais il commence à douter. La froideur des membres de sa famille - hors ses sœurs - lui a montré le contraire.

Il est vrai que ce n'est pas un fils modèle, mais c'est leur enfant. Ils ne devraient pas se débarrasser de lui ainsi, le laisser seul avec de l'argent comme compensation. Le garçon s'allonge dans la longueur de son lit. Il retire son jean ainsi que ses chaussures et chaussettes avant de se glisser sous la couverture, soupirant de soulagement. Maintenant, il n'avait envie que de dormir et oublier cette histoire pour que lorsqu'il se réveillera, tout ne sera qu'un horrible cauchemar.

Malheureusement pour lui, son colocataire en décide autrement. Des cris surgissent de sa chambre jusqu'au salon. Nathan reconnaît celle de Danny et de son petit-copain débile.

- Je ne suis pas une poupée gonflable merde ! Crie Danny.

- Est-ce que je l'ai prétendu ? Merde, arrêtes de tout prendre mal ! Répond l'autre sur le même ton.

La commère qu'est Nathan ne peut s'empêcher de se lever pour écouter la suite. Il entre-ouvre la porte de sa chambre pour y passer un œil, voyant son colocataire debout, à moitié nu, et le blond encore habillé qui lève les bras en l'air d'un geste rageur.

- Danny, je n'ai pas envie de me disputer, souffle-t-il.

Le brun secoue la tête. Il passe une main sur son visage.

- Sors, lui dit-il simplement. Casse-toi de mon appart.

Evan paraît hésiter. Il ouvre la bouche plusieurs fois sans rien dire. Son copain - ou peut-être ex, désormais - croise les bras sur son torse pour affirmer sa position.

- Mais... bégaie-t-il. Genre, c'est finis ?

- J'en sais rien, soupire Danny. Mais là, je sais que je veux que tu partes, dit-il d'un ton plus calme. Alors, vas t'en.

Le blond obéit à contre cœur et sur le moment, Nathan aurait presque pu se sentir peiné, mais durant une milliseconde. Une fois la porte fermée, Danny s'effondre sur le canapé. Le bouclé écarquille les yeux. Danny pleure. Là. Juste devant lui. Que doit-il faire ?

Son instinct lui ordonne de retourner dans son lit, ce qu'il fait. Il ne doit pas flancher. Même si ça peut paraître cruel, c'est tout ce qu'il peut faire pour se protéger, lui. C'est un choix égoïste, comme il en a toujours fait. Il ferme les yeux en espérant oublier les bruits de Danny qui pleure. Rien n'y fait, il n'arrive pas à s'endormir. Lorsqu'il entend qu'il s'énerve, il décide de réagir. De toute manière, il ne pouvait plus dormir.

Danny est au centre de la pièce, s'acharnant sur une pauvre babiole qui n'a rien demandé. Il se stoppe en voyant Nathan entrer. Le brun s'essuie les joues avec rapidité avant de s'enfuir jusque sa chambre où il claque la porte. Nathan souffle. Que fait-il maintenant ? Il ramasse les deux babioles cassées. Ce sont deux petites figurines d'ange qui doivent sûrement appartenir à Roxy qui collectionne ce genre de ramasse-poussière.

Par la suite, il va toquer à la chambre du brun, sans réponse. La porte est verrouillée mais il peut toujours passer par la salle de bain, ce qu'il fait. Danny est en train de fumer à la fenêtre. Il a enfilé un pantalon, ce qui fait penser à Nathan qu'il n'en a pas, lui. Il chasse cette pensée en se rapprochant de Danny sans trop savoir quoi faire.

Le brun jette la barrette à moitié entamée avant de se jeter sur lui, l'entourant de ses bras. Nathan ne sait pas où mettre ses mains, il les place à son cou pour plus de confort - on le croit, bien sûr. Il sent les larmes de Danny couler contre son cou, imbibant le tissu de son t-shirt. Nathan le serre plus fort contre lui, sans savoir pourquoi. Le premier à s'éloigner est Danny. Il s'excuse à voix basse avant de se retourner en soupirant.

- C'est... euh... c'est rien, répond l'autre.

Son cœur bat anormalement vite et cela l'inquiète. Nathan ne sait pas quoi dire, quoi faire. Il perd tous ses moyens à chaque fois qu'il est trop proche de Danny et ça l'exaspère. Ses sentiments se mélangent, son cœur rate souvent des battements, son corps est pris d'un électricité dont il n'avait jamais connu les bienfaits. C'est quelque chose de nouveau.

- Je commande des pizzas pour le déjeuner ? Demande-t-il pour couper le silence gênant.

Danny hoche la tête, toujours de dos. L'autre s'en va, le laissant seul. Le brun respire enfin. Il s'assoit sur son lit en posant les coudes sur ses genoux. Danny passe ses mains sur son visage. C'était la dispute de trop avec Evan. Sur le moment, il ne veut pas penser à Nathan et ses sentiments brouillés. Il doit s'occuper du blond avant de l'autre.

Encore une fois, Evan était venu et ils allaient faire l'amour, comme à chaque fois. La routine, voilà ce qui l'ennuyait. Alors Danny, sur le point de le faire, avait demandé à Evan de s'arrêter, ce qu'il n'avait pas fait. S'en est suivie une dispute éclatante dans la chambre qui s'était poursuite dans le salon.

C'en était trop. Danny ne peut plus être avec ce garçon. Il n'arrive plus à ressentir les mêmes choses qu'avant. Que ce soit de la faute de Nathan, de la faute d'Evan, ça il s'en fichait. Tout ce qui l'importe est de choisir entre rester avec Evan ou rompre. Beaucoup de choses le faisaient pencher vers la seconde option.

- Y'a le livreur, crie Nathan depuis sa chambre.

- Vas lui ouvrir, répond l'autre du même ton.

Nathan soupire. Il décide d'enfiler son jogging sur la route ce qui fait qu'en arrivant devant la porte, il est encore à moitié nu. La livreuse écarquille les yeux, rougissant comme jamais. Elle tend les pizzas, pressée de partir apparemment. Nathan fait la moue.

- Pose-les ici, dit-il avant de s'éclipser.

La rousse obéit sans réfléchir et va jusque le salon pour les mettre sur la table basse. Quand elle se retourne, le garçon a changé. C'est un tatoué au regard de tueur qui l'observe. Le rouge revient une deuxième fois sur ses joues. Elle bégaie :

- Je... enfin... les pizzas.

Danny hoche la tête avant de s'asseoir sur le canapé en soupirant. Son colocataire revient avec de l'argent, maugréant à voix basse qu'il payait encore pour l'autre. Il tend la liasse de billets à la fille qui le regarde avec de grands yeux.

- Salut, marmonne simplement le bouclé en s'asseyant sur le sofa aux côtés de son colocataire.

La rousse bégaie des mots incompréhensibles avant de s'éclipser rapidement. Nathan et Danny ne l'aperçoivent pas, trop occupés par les pizzas fumantes devant eux. Ils se jaugent du regard avant de s'écrier en même temps :

- Je prends la chorizo !

S'en suit une guerre amicale pour savoir lequel des deux va avoir la pizza, alors qu'ils pourraient simplement la couper en deux. Ils s'arrêtent quand Danny se retrouve au dessus de plus vieux, louchant sur ses lèvres étirées en un sourire qui disparaît peu à peu. Nathan se racle le gorge. Ils se remettent dans une position plus... décente afin de manger tranquillement. Ces trois jours vont être compliqués.