Lost hope - PAUSE

Chapitre 18

Louis POV:

Le moment que j'attends mais aussi que je redoute le plus arrive, Harry vient de se garer devant mon portail. Ma respiration se bloque seulement en voyant son automobile arrêtée à quelques mètres de moi. J'inspire un grand coup pour me donner du courage puis je me lève et m'avance pour monter à bord de son véhicule. Je ne sais absolument pas comment l'aborder une fois assis. J'aimerais engager la discussion de façon légère dès l'instant où je tourne ma tête vers lui mais je n'y parviens pas, je suis trop gêné pour le regarder plus de trois secondes. Il doit se douter que je ne prononcerais pas le premier mot puisque c'est lui qui fait résonner sa voix rauque quelques secondes après que ma portière soit refermée:
- Salut, ça va depuis hier?

L'entendre me poser cette question comme le ferait un ami de longue date me fait ressentir une sensation bizarre. Mon estomac semble se contracter, comme lorsque l'on fait des montagnes russes. Je dois dire que je n'ai pas l'habitude que cette interrogation me soit adressée. J'affiche un petit rictus, je me racle la gorge pour ne pas qu'elle paraisse trop aigüe ou fluette puis je lui réponds:
- Salut, oui ça va, et... Et toi?
- Moi ça va toujours! t'es prêt à passer une journée de folie?

Je relève ma tête précédemment baissée pour poser à nouveau mes yeux sur lui. Je lui offre ensuite un large sourire. J'ai réfléchis toute la nuit sur cette destination, sur son "super endroit". J'ai répertorié différents lieux près de Londres, m'imaginant les visiter à ses côtés dans une ambiance bonne enfant, comme le feraient deux bons amis.
Je me connais que trop bien, je sais pertinemment que je ne vais pas réussir à attendre que l'on soit arrivés à destination pour découvrir le mystérieux lieu.
Je lui demande alors d'une voix emplie d'excitation:
- Oui, où est-ce qu'on va?

Il fait bouger plusieurs fois ses sourcils en souriant de nouveau, je comprends immédiatement qu'il ne veut rien me dire pour le moment. Ses paroles confirment d'ailleurs ma thèse:
- Tu le seras quand on sera arrivés.

Je rigole légèrement face à son air malicieux. Il s'engage ensuite sur la route après avoir reprit un air sérieux.
La radio ne met pas longtemps à se faire entendre dans l'habitacle, chassant ainsi un minimum le silence assez pesant puisque ni lui ni moi osons trop parler.

Cela fait plus d'une heure que nous roulons. Harry a finalement engagé une conversation. Il m'a parlé de la mer, j'en ai donc conclus qu'on va à la plage cependant il est décidé à ne rien me dire. Il veut garder le secret jusqu'à la dernière minute. C'est lorsque nous passons devant le panneau affichant Brighton que le suspens prend fin. Nous ne tardons pas à nous garer sur un parking et à descendre de la voiture pour nous diriger vers le centre-ville. Nous nous arrêtons devant un petit restaurant après quelques minutes de marche. Nous prenons place autour d'une table sur la terrasse ombragée du soleil. L'atmosphère n'est pas encore totalement détendue, nous avons tout deux conscience que certaines barrières ne sont pas encore franchies.

Après avoir relooké la serveuse intensément et donné notre commande, Harry tourne de nouveau ses yeux vers moi pour me demander:
- J'ai cru comprendre que t'aimes bien la mer.

Je ne peux pas m'empêcher de sourire parce que sa question me renvoie inévitablement vers des souvenirs. Je me souviens de la fois où nous étions partis en vacance au bord de la mer mes parents et moi, quelques mois avant que mon père tombe malade et oubli toute sa famille...
Nous passions nos journées sur la plage, nous faisions des tournois de foot ou encore des match de beach volley avec des inconnus. J'entends encore le rire de ma mère en nous voyant, mon père et moi, nous chamailler pour savoir qui serait le capitaine de notre équipe éphémère.
Je ressors de mes brièves pensées pour répondre à l'interrogation d'Harry:
- Oui... Elle me rappelle des souvenirs...