Chapitre 31

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Louis POV:

Les yeux dans le vague, les jambes pendant dans le vide, mes mains fermement accrochées sur ce rebord en métal, je suis perdu dans mes pensées. Je me remémore encore et encore les fausses paroles et déclarations de Harry, je ne cesse de me rappeler que je suis trop stupide et faible, que tout se qui m'arrive est entièrement de ma faute. Les plus fraîches cicatrices qui jonchent mon corps déjà meurtri me font souffrir, elles datent de la veille et n'ont pas été soignées. Je n'ai plus la force de me battre, plus la force de prendre soin de moi. A l'heure où tout le monde dort, je pleurs, je hurle de douleur. Je ne dors plus, je ne mange plus, mon état se dégrade un peu plus à chaque minute, m'entraînant vers la folie ou bien la mort...
Mon espoir d'une vie meilleure est devenue inexistant depuis la révélation du pari. Je me suis résigné à vivre une vie misérable, sans bonheur ni fin heureuse. Mon esprit est comme éteint, mon corps est comme abandonné. Tout espoir d'avoir des nouvellles de mon ancien et finalement faux ami à disparut au bout de quelques jours, lorsque j'ai réalisé qu'il ne daignerait pas me donner des explications ou des excuses. Je m'en veux tellement de lui avoir fait confiance, moi qui est solitaire et qui ne parle à personne. Je me trouve tellement bête d'avoir voulu m'ouvrir et me livrer à quelqu'un sans retenue...

Un raclement de gorge me sort de mes sombres pensées, toute la réalité me revient en pleine figure. Je suis dans le cabinet d'un médecin, à l'hôpital, seul. Après une énième crise d'angoisse au milieu de la nuit ma mère m'a traînée de force jusqu'ici le lendemain matin afin de trouver se qui cloche chez moi. Elle est persuadée que les médecins et les médicaments sont la solution miracle à mes problèmes, elle pense que la médecine trouvera forcément se qui se trame dans mon esprit puisque je ne veux pas lui avouer de vive voix. Seulement elle se trompe totalement. Il n'y a pas de remède magique ou de thérapie capable d'effacer ma souffrance. Il n'y a pas de médicament ou de spécialiste assez fort pour me faire oublier l'enfer que je vis. C'est déjà trop tard pour moi, je suis maintenant trop impliqué dans cette sombre spirale qui est mon enfer personnel pour que quelqu'un ou même quelque chose puisse me sauver...

Le médecin traverse la pièce et vient se poster devant moi en m'examinant de haut en bas. Je n'ose pas le regarder, il m'impressionne. Son imposante carrure et ses lunettes qui grossissent ses yeux me laisser penser qu'en un regard il peut deviner tout mes malheurs.

Le silence prend fin lorsque le médecin attrape un stéthoscope et me demande, d'une voix grave et froide:
- Bien, retire ton haut et allonge toi.

Soudainement, une vague de panique me submerge. Je repense à toutes ses horribles cicatrices qui défigures mon corps. Il ne doit absolument pas les voir, je dois tout faire pour ne pas qu'il les remarque. Si il les découvre, il m'enverra à coup sûre dans un asile, pensant que je suis un danger pour les autres mais aussi pour moi-même. Je ne veux pas qu'on pense que je suis fou ou que je suis un psychopathe qui adore se faire du mal. Je ne veux pas qu'on porte de jugements sur moi. Je dois donc par tout les moyens éviter qu'il voit tout ces dégâts.
Je saute alors du lit pour me mettre debout. Je croise mes bras sur mon torse et dis, après avoir soupiré pour montrer mon agacement:
- Je vais bien... Je suis juste... Fatigué parce que... Je ne dors plus...

Tout en continuant de préparer ses instruments, le docteur me demande:
- Pourquoi tu ne dors plus?

J'essai de faire marcher mon cerveau le plus rapidement possible afin de trouver la meilleure réponse. Je ne peux pas lui parler des incidents au lycée, c'est un ami de ma mère, il lui en parlerait à coup sûre. Je ne peux pas non plus lui dire que c'est à cause d'une peine de coeur, ou plutôt à cause d'une horrible trahison, c'est un sujet beaucoup trop personnel que je dois gérer seul. J'opte donc pour la dernière solution, celle qu'il connaît déjà:
- C'est... à cause de mon père... De sa maladie...

Lost hope - PAUSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant