Chapitre 25

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Louis POV:

Je ne saurais dire depuis combien de temps je suis assis contre le mur de se couloir désert. Après avoir refermé la porte de ma salle de cours, les larmes aux yeux, je me suis dirigé vers les toilettes mais ces derniers étaient encore fermés. J'ai pensé un instant retourner dans cette étrange pièce abandonnée qui sert de refuge à Austin et sa bande mais la peur de me faire prendre par ces idiots a paralysée mes pieds. Je me suis donc résigné à m'assoir dans un coin du corridor, seul, la peur rongeant mon cerveau.

Mon esprit ne cesse de ressasser les paroles et les gestes de mon professeur. Ce dernier m'a littéralement rejeté comme un malpropre, comme si j'étais un délinquant. J'aurais pu me rebeller et répliquer une phrase cinglante mais je suis trop lâche pour oser prendre la parole en publique, surtout entouré d'étudiants prêts à bondir sur moi à la moindre occasion.
À cet instant je n'ai qu'un seul souhait, disparaître. Je ne veux pas croiser le regard de mes camarades lorsque je vais retourner en cours. Je ne veux plus entendre leurs moqueries qui m'enfonce un peu chaque jours dans une sombre dépression.

Je ferme fortement mes paupières pour empêcher les perles salés qui se sont formées aux coins de mes yeux de glisser sur mes joues rougies. J'essaie de chasser mes sombres pensées en me remémorant les dernières sorties avec mon seul ami. La seule pensée d'Harry me fait me sentir mieux, il est devenu mon remède, mon espoir dans ma sombre et triste vie. En l'espace de quelques semaines je me suis vraiment attaché à lui, peut-être même un peu trop... Je sais que tout se que je ressens pour lui n'est pas sain, que je ne devrais pas éprouver d'autres sentiments que de l'amitié envers lui mais il est trop tard pour faire machine arrière maintenant. Il faut dire que lui non plus ne m'aide pas, il instaure un climat assez étrange et ambiguë entre nous, j'ai sans cesse l'impression qu'il essai de me draguer.

Mon sang se glace lorsque j'entends là sonnerie retentir alors que je suis toujours assis au milieu du couloir. Je saute alors sur mes pieds en une seconde et manque de trébucher et de m'affaler une nouvelle fois à terre. Lorsque je suis à nouveau droit et stable, je commence une course folle d'un pas rapide. Je déambule dans les couloirs sans réel but puisque je n'ai plus aucune cachette en réserve. Je prie pour qu'un recoin apparaisse sur mon chemin mais il n'y a rien à faire, je suis seul face à mes plus grandes craintes...

J'abats donc la capuche de mon sweat sur ma tête et fonce dans ma salle de cours, la peur animant mon corps et les prières pour que personne ne m'arrête en chemin se bousculant dans mon esprit.

******

La première chose qui me vient à l'esprit en refermant la porte d'entrée de ma maison est de monter à l'étage pour extérioriser toute ma colère et ma souffrance. Mon instinct m'ordonne de ne pas écouter mes envies mais me couper est devenue une addiction, je ne peux plus contrôler mes actes. J'ai cet irrésistible besoin de me mutiler pour me sentir mieux, pour me libérer de toute la souffrance que je garde au plus profond de mon cœur.

Je monte les marches deux par deux pour me rendre dans ma chambre, mes membres sont maintenant animés par l'excitation et l'impatience, je ne contrôle plus mes mouvements et mes pensées.

Je suis dans un état second lorsque j'atteins la porte de ma chambre. Des gouttes de sueur perlent sur mes tempes et mes mains tremblent. C'est la première fois que mon addiction est aussi forte et que mon envie est autant incontrôlable. Ces nouvelles sensations m'effraient, je ne me reconnais plus. Je n'arrive pas à stopper mes gestes, c'est comme si j'étais un pantin aux ordres d'un bourreau.
Dans la précipitation, quand j'empoigne ma lame, je m'entaille l'intérieur de la main. Je ne sourcille même pas lorsque je sens ma peau s'ouvrir et les premières gouttes de sang déferler. Je continu mon périple jusqu'à la salle de bain sans remarquer qu'un filon de liquide rouge s'enroule autours de mes doigts et tâche les manches de mon sweat trop grand.

Lost hope - PAUSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant